VASNIER, Louis-François. (1802-1861) : Petit dictionnaire du patois normand en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer.- Rouen : A. Lebrument, 1862.- IV-72 p. ; 22,5 cm.
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PETIT DICTIONNAIRE
DU
PATOIS NORMAND EN USAGE
DANS L'ARRONDISSEMENT DE PONT-AUDEMER.

Par L.-F. VASNIER.
ROUEN,
A. LEBRUMENT, LIBRAIRE, QUAI DE PARIS, 55.
MDCCCLXII.

~ * ~

[PRÉFACE]

La première pensée de ce Dictionnaire remonte à une époque déjà éloignée. A chaque voyage que VASNIER faisait dans sa ville natale, il notait avec soin les mots patois qu il saisissait au passage dans ses excursions à travers champs, et son projet, bien arrêté dès lors, était de continuer sa collection et de la livrer un jour à la presse, avec tous les développements dont un pareil sujet pouvait être susceptible. Mais lorsque sonna pour lui l'heure d'utiliser, au profit de ses goûts pour l'étude, les loisirs qu'il avait eu le mérite de se faire, sa santé subissait une funeste atteinte, et il lui devint impossible de s'occuper désormais, aussi sérieusement qu'il l'aurait voulu, de ce projet de publication, et de plusieurs autres dont il avait également ébauché quelques parties.
   
Quoi qu'il en soit, averti par des accidents successifs qu'il n'avait pas à compter sur l'avenir, VASNIER se hâta de réunir, telles qu'on les trouvera dans cette brochure, les notes qu'il avait antérieurement recueillies et qu’il complétait de jour en jour ; mais il ne lui fut pas donné de présider lui-même à leur impression. En les publiant aujourd'hui, d'accord avec sa famille, je m'acquitte d'une mission que l'amitié m'avait confiée.

N'ai-je pas aussi le devoir de consacrer quelques lignes à la mémoire de l'ami qui n'est plus ?
    
LOUIS-FRANÇOIS VASNIER naquit à Pont-Audemer, en 1802. Sa famille n'avait pu lui donner qu'une éducation assez restreinte ; mais il suppléa lui-même à ce qu'elle avait d'insuffisant, grâce à son ardeur pour l'étude, puissamment secondée d'ailleurs par une intelligence peu commune. Il avait d'autant plus la passion de s'instruire, qu'il se sentait dès lors entraîné par une sorte de vocation littéraire. En 1824, il faisait représenter, dans sa ville natale, un vaudeville qui obtint du succès, et, deux ans après, l'inauguration d'une nouvelle salle de spectacle et un incident de théâtre lui fournissaient l'occasion de quelques pièces de vers qui ne furent pas moins bien reçues. C'était ainsi qu'il cherchait à se distraire de ses arides travaux d'employé à la Recette particulière.

Comme tous les jeunes gens qui se croient prédestinés pour la carrière des lettres, VASNIER rêva un jour, que Paris pourrait lui donner gloire et fortune. Il quitta donc Pont-Audemer ; mais les amères déceptions ne se firent pas attendre. Après cinq ou six années de rudes épreuves, il finit toutefois, à force d'énergie, par s'ouvrir une voie. La position qu'il parvint à se faire fut celle de greffier des bâtiments. Son avenir était assuré désormais ; car chez lui aptitude et probité marchaient de compagnie.

Décoré de la médaille de juillet 1830, partisan des idées démocratiques, VASNIER prit une part active aux luttes légales contre le gouvernement de Louis-Philippe. Aussi fut-il successivement nommé lieutenant et capitaine dans la quatrième légion de la garde nationale de Paris, et à la révolution de 1848, chef de bataillon dans la même légion. En cette dernière qualité il a été mentionné honorablement pour sa conduite dans les déplorables affaires de juin.

Tout en consacrant ses soins aux affaires d'intérêt matériel, VASNIER était loin d'avoir renoncé à ses goûts littéraires. Dans ses heures de repos, il a composé bon nombre de fables, de chansons et plusieurs pièces de théâtre. La littérature légère n'occupait pas, au reste, exclusivement ses loisirs. VASNIER a fourni au National quelques articles sérieux sur différents sujets, entre autres, une critique du livre de Jules Janin sur la Normandie, et Abel Hugo lui a été redevable de notes pour la partie de sa France pittoresque relative à la même province.

L'Institut de France (Académie des sciences morales et politiques) avait mis au concours, pour 1838, des études sur cette partie de la population qui forme, dans les grandes villes, une classe dangereuse par ses vices, son ignorance et sa misère. Un pareil sujet était en complète harmonie avec les tendances philanthropiques de VASNIER, qui entreprit de répondre aux questions posées. Son mémoire, quoiqu'il y manquât divers documents nécessaires, dont la communication avait été refusée dans plusieurs administrations publiques, n'en reçut pas moins un accueil honorable de la part de l'Académie. Sur le rapport de M. Mignet, il obtint le second prix, c'est-à-dire une somme de 1,000 francs.

Retiré des affaires en 1858, VASNIER est venu se fixer, aux abords de Pont-Audemer, dans une confortable retraite qu'il s'était plu à créer quelques années auparavant. C'est là qu'il a cessé de vivre le 4 juin 1861.

A. CANEL

INTRODUCTION

Le Ministre de l'intérieur adressait, en 1807, une circulaire aux préfets de l'Empire pour leur recommander de faire recueillir et de lui envoyer ce qu'il serait possible de rassembler de mots patois conservés dans leurs départements.

Une inspiration spontanée ne dicta point cette mesure, elle ne fut que la réalisation des voeux émis à diverses époques par les hommes éminents qui s'occupaient de linguistique française, tels que les bénédictins de Saint-Maur, Leibnitz, Ménage et autres.

« Il semble, disait Leibnitz, que toutes les langues ne sont que des variations, souvent bien embrouillées, des mêmes racines, mais qu'il est difficile de reconnaître, à moins de comparer beaucoup de langues ensemble, sans négliger les jargons dont il serait bon que les savants de chaque pays prissent la peine de recueillir les mots particuliers (1). »

De son côté, Ménage s'exprimait ainsi : « Il faudrait savoir tous les divers idiomes de nos provinces et le langage de nos paysans, parmi lesquels les langues se conservent plus longuement (2). »

Pour répondre au désir de la circulaire ministérielle, il eût fallu se trouver au milieu d'une époque de calme, dont les profonds loisirs eussent permis aux hommes studieux de se livrer aux recherches que devait nécessiter un travail aussi patient ; mais, alors, le premier Empire était dans une de ses phases les plus brillantes ; toutes les idées étaient tournées vers la guerre ; on s'occupait très-peu de littérature, beaucoup de gloire militaire, et le mouvement intellectuel, qui a dirigé la pensée vers les explorations et la reconstitution du passé, n'était pas commencé ; aussi, cette circulaire, produit d'une excellente initiative, demeura-t-elle sans résultat.

Il fallut les quinze années de repos de la Restauration pour faire naître l'étude de l'histoire et de l'archéologie appliquée plus spécialement au moyen-âge ; mais aussi la semence jetée à cette époque fut féconde, car ces études sont devenues le partage de tous les esprits sérieux, et elles ont pris un développement tellement étendu que Voltaire serait aujourd'hui fort mal reçu s'il répétait qu'une curiosité grossière et sans goût peut seule rechercher avec avidité les décombres du moyen-âge.

Roquefort prétend que c'est particulièrement de la Normandie que vinrent les premiers écrits en langue romane (3), et Charles Nodier ajoute : « Je pose en fait que l'étude des patois de la langue française, bien plus voisins des étymologies, bien plus fidèles à l'orthographe et à la prononciation antiques, est une introduction nécessaire à la connaissance de ses radicaux; et que la clef de tous ces radicaux et de tous les langages y est implicitement renfermée. Le patois, c'est la langue native, la langue primitive, vivante et nue (4) » Et, pour corroborer cette opinion, il écrivait : « Si, par malheur, les patois étaient perdus, il faudrait vite créer une académie spéciale pour les retrouver. »
 
De semblables idées émises par les meilleurs linguistes devaient provoquer, dans les diverses provinces, des recherches sur les idiomes encore existants, ou ceux près de disparaître ; et l'impulsion donnée produisit, pour notre province, le Dictionnaire du patois normand, par MM. Edelestand et Alfred Duméril, le Glossaire du patois normand de M. Louis Dubois, les ouvrages de l'abbé Decorde et autres.
   
Ces oeuvres, pour la plupart très-étendues, remplies d'érudition et d'investigations arides, sont venues, non pas combler une lacune existante, mais jeter les fondations de la linguistique normande. Leurs auteurs pressentaient bien tout ce que ce travail aurait d'inachevé ; car MM. Duméril ne manquent pas de dire que, malgré le concours qui leur a été prêté, leur glossaire n'en est pas moins incomplet (5).

M. Julien Travers, qui a édité et augmenté le Glossaire de M. Louis Dubois, disait : Je sens bien, quoi qu'on fasse, qu'on n'arrivera jamais au complet dans ce genre de nomenclature (6).

Nous avons remarqué, en effet, que les savantes investigations des auteurs que nous venons de citer, quoiqu'embrassant toute la province, s'étaient plus spécialement occupés du patois de la Basse-Normandie, et avaient donné peu de renseignements sur ceux du Lieuvin, du Roumois, du pays de Caux, du pays de Bray, du Vexin-Normand, de l'Evrechin et du pays d'Ouche qui composent la Haute-Normandie ; et nous avons à signaler, pour notre compte, quatre ou cinq cents mots particuliers à l'arrondissement de Pont-Audemer, qui ne se trouvent dans aucune nomenclature : mais, ainsi que l'observe M. Duméril , il est peu de villages qui n'aient des expressions entièrement inconnues aux autres (7).
   
C'est donc un dictionnaire par arrondissement qu'il faudrait établir si l'on voulait présenter quelque chose d'à peu près complet sur un thème aussi complexe.

Sous l'influence de ces diverses considérations, nous avons été amené à dresser un Dictionnaire des mots patois en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer. C'est une pierre que nous apportons à l'édifice qui s'élève, et pour lequel de nombreux matériaux ont été offerts par nos devanciers.

Il est quelques uns de ces mots qui se trouvent dans les dictionnaires français, mais ils n'y figurent qu'à l'état de vieux mot, ou mot hors d'usage, tandis qu'ils sont encore fréquemment employés dans le langage de nos arrondissements.

Le philologue Genin écrivait: L'étude du vieux français mène â reconnaître ce phénomène étrange qu'une langue â son origine est régulière, logique, dans toutes ses parties ; et, à son point de perfection, pleine d'inconséquences et d'irrégularités (8).
   
Sans adopter entièrement l'opinion paradoxale de Genin , qui taxe la langue française actuelle d'inconséquence et d'irrégularité, tandis qu'elle a plus de correction, et se prête à moins d'équivoques qu'aucune autre langue, puisque, par sa clarté et sa concision, elle est la seule employée dans la diplomatie européenne, nous conviendrons, cependant, que les modifications qu'on y a introduites l'ont plus souvent altérée qu'éclaircie ; et que si le langage que nos pères parlaient aux 12e et 13e siècles paraît suranné, c'est grâce aux transformations que lui ont fait subir les linguistes. En outre, ils ont fait disparaître une foule de vieux mots très-expressifs, qui n'ont pas d'équivalent dans la langue moderne.
 
M. A. Chéruel, d'accord eu cela avec Ch. Nodier, s'exprime ainsi : La prononciation normande rappelle l'ancienne orthographe et les formes de la langue du 12e siècle, telle que l'employèrent les trouvères normands ; et c'est dans les campagnes que l'idiome primitif des poètes normands s'est conservé presqu'intact (9).
   
Cette opinion est vraie, et nous l'appuierons par de nombreuses citations prises dans les auteurs anciens ; mais, pour éviter de grossir ce recueil d'un grand nombre de mots altérés par la prononciation en usage, nous tracerons quelques unes des règles qui régissent le langage actuel, car, bien que non écrites, ces règles sont presqu'invariables.
   
C doux se change en ch dans les mots cinq, ceinture, commencer, maçon, façon, etc., qui se prononce encore aujourd'hui, comme au douzième siècle :

Payé pour chinq ous (oeufs).
(Cartulaire du prieuré de St-Vigor, 1290.)

......... Grêles par la cheinture.
- Por ço lie contre li la guerre comencha.
Merchi, ço dist Willame.
Recheu fut à joie et à procession.
- Noef chenz et seisante et six ans acomplis èrent.
- Bien ressemble à son père de moeurs et de fachon.
- A Rome envéia as Normanz un garchon.
Wace, roman de Rou.)

Le soupechon est de tout voïable.
(L'advocacie, note dernière, 1326.)

Sire, merchi, dit la duchoisse.
(Roman de Robert-le-Diable,)

Payé aux machons et arbitres-juges ...
- Pour la fachon de 43 aunes de teile.
(Comptes de l'hôpital de Bayeux, 1466.)
   
Par contre, ch est remplacé par c dur, k ou q, dans échapper, chandelle, charretée, vache, chien, chat, etc. :

Il n'escapera mie devant le fruit meur.
(Wace ; roman de Rou.)

Et chambres pleines de candelles.
(Froissart.)

Pour quatre carretées de sablon.
(Compte de l'hôpital de Bayeux, 1466.)

Esse vaquemouque ou escarbot.
(Vieille farce de Pathelin.)
   
Ch se change en g doux dans cheval, acheter, etc., qu'on prononce geval, ageter.

E fermé se change en ai, dans les mots autorité, bonté, député, dégoûté, etc., qui se prononcent, autoritai , bontai, députai, dégoûtai.
 
Eau se change en iau, dans bateau, beau, carreau, château, qu'on prononce, batiau, biau, carriau, châtiau

Nés et batialx venir chargés devers la mer.
(Wace ; roman de Rou.)

Biax et très-doux père glorious.
(La Court du Paradis, fabliau.)

Eau se change aussi en et dans couteau, chapeau, devanteau, etc., qui deviennent: coutet, capet, devantet.

Eur et oir se changent en eux dans abatteur, menteur, faucheur, battoir, mouchoir, miroir, etc., qui se prononcent : abatteux, menteux , fauqueux , batteux , moucheux, mireux.

J se change en G dur, dans geai, jatte, jambe, jarretière, etc.

Gambes ont longes et dreites.
(Roman de Rou.)

Le gay en furie martiale rompit sa cage.
(Rabelais ; Pantagruel.)

Elle n'a pas de gartières à ses cauches.
(D. Ferrand ; Muse normande.)

Nous et vous, se prononcent nos, et vos :

Prendrons ici le bien qui nos arrive.
(Thibault de Marly.)

La diphthongue oi se prononce ai ou é, comme dans poirier, poisson, voisin, avoir, moitié, etc. Sous Louis XIV, cette orthographe et cette prononciation étaient encore en vigueur, et, comme le dit Ed. Fournier, on écrivait et on prononçait : je crais, quoiqu'il en sait, qu'il fait fraid dans cet endrait (10). M. Paulin Paris pense que ai employé pour oi vient des Italiens et des Normands.

Es vivers prendre li pessuns.
- Gambes ont longes é dreites.

- Noef chenz et seisante ans.
- Roem envéia as Normanz.
- Mieulx la voldreit veir niée u estranglée.
- Ne te chaut, dit li Dus, tais-tei.
- Ne son parent ne son veizin.
(Wace ; roman de Rou).

. . . . . . . . Sire compainz, ço crei.
Pur son seignor deit homme suffrir destreiz.
Paiens unt tort, chrestiens unt dreit.
Malvaise essample ne sera ja de mei.
(Thérould ; chanson de Roland.)

Sa cape à batre é sa peitrine.
(Benoist de Sainte-More.)

Il deit aveir sa livraison.
(Cartulaire du prieuré de St-Vigor, 1290.)

La meitié à Noël, et l'autre meitié à la Saint-Jean.
(Statuts de la corporation des bouchers de Bayeux, 1431.)

Tr se prononce ter, comme dans truie, truite, etc... qui se changent en téruie, téruite.
 
Il est d'autres locutions qui sont d'un usage fréquent dans la campagne, et dont les auteurs anciens offrent de nombreux exemples :

Av'ous, pour avez-vous :

Av'ous mal aux dents, maître Pierre ?
(Vieille farce de Pathelin.)

Manju, pour mangez :

Et tos les autres qui manjussent o li.
(Mort de Garin.)

Quer point il ne menjut ni ne pooit parler.
(Wace ; roman de Rou.)

Trestous ou tertous pour tous :

Par trestoutes les villes où Berthe trépassait.
(Berthe aux grans piés.)

Que je m'en voige, pour que je m'en aille :

Dictes, afin que je m'en voise.
(Vieille farce de Pathelin.)

Nous ne devons pas omettre une altération très-commune que subissent les verbes en er, et qui est connue sous le nom de boîte aux i :

J'y allis, je le rencontris, il me montrit de l'amitié, et je l'épousis.

- L'an suivant que l'on dit
Langevin me restaurit.
(Inscription sur le couvent des cordeliers à Vire.)

On le voit, par ces divers exemples, et par ceux que nous citerons dans le dictionnaire, ce sont les formes du langage des 12e, 13e et 14e siècles dont nos paysans ont conservé la tradition ; ils parlaient comme on écrivait alors. Si tout a été modifié depuis , si certaines lettres ont été supprimées pour rendre la langue plus douce, plus facile et plus correcte, si de nouvelles règles ont été établies par les grammairiens, et des entraves imposées par les académiciens pour fixer définitivement la langue française, - en supposant qu'il puisse y avoir quelque chose de définitif sur ce point comme sur beaucoup d'autres, - les gens de campagne, qui demeuraient étrangers à ces changements, sont restés fidèles au langage primitif.
 
Les proverbes populaires se rattachent si intimement à notre thème principal, que nous ne pouvions pas les négliger entièrement. Nous avons donc ajouté a ce dictionnaire un certain nombre des locutions proverbiales les plus remarquables en usage dans notre arrondissement.

Il n'était pas inutile, non plus, de montrer le patois local en action, s'il est permis de s'exprimer ainsi. C'est dans ce but que nous terminons cette notice par une paraphrase, en style vernaculaire, de la parabole de l'Enfant prodigue.

Nous devons à l'obligeance inépuisable de M. Alfred CANEL de nombreux renseignements qui ont facilité et complété nos recherches. Aussi, tout en lui témoignant notre vive gratitude, serions-nous tenté de lui reporter le mérite de notre travail, si toutefois cet ouvrage en avait quelqu'un, et si, d'ailleurs, M. CANEL n'était déjà assez riche de son propre fonds.

VASNIER.

NOTES :
(1) Oeuvres complètes, t. 6.
(2) Origine de la langue française.
(3) Etat de la poésie aux 12e et 13e siècles.
(4) Eléments de linguistique.
(5)Introduction au Dictionnaire du patois normand.
(6) Préface du Glossaire normand.
(7) Introduction précitée.
(8) variations du langage français.
(9) Villes de France, (tome 5.)
(10) Essai sur l'histoire de l'orthographe.


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PROVERBES & PARABOLE DE L'ENFANT PRODIGUE


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