[Prospectus-Programme-Argument] : Le Chaste Hippolite, ballet allégorique pour la tragédie de Nicetas, ou le triomphe de la foy et de la virginité, sera représenté au Collège et Séminaire de Lisieux, le .. de juillet 1681 (1888).
Saisie du texte : O Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (21.VIII.2017)
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Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur le n°8, Tome X du 15 novembre 1888 (pp. 338-342) de la Revue de l'Enseignement secondaire et de l'Enseignement supérieur disponible en ligne sur le site Archive. org [https://archive.org/details/revuedelenseigne10pariuoft].


DOCUMENTS
POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES LYCÉES ET COLLÈGES

COLLÈGE DE LISIEUX (1681) (1).

Le chaste Hippolite, ballet allégorique pour la tragédie de Nicetas,
ou le triomphe de la foy et de la virginité, sera représenté au
Collège et Séminaire de Lisieux, le    de juillet 1681.
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ARGUMENT GÉNÉRAL.

Hippolite fils de Thésée et d'Hippolite Reyne des Amazones aymoit tellement la Virginité, qu'il s'adonna du tout à la chasse ; mais Phedra l'une des filles de Minos et sa belle-mère en devint si amoureuse, que sa passion la força de se découvrir à luy. Ce chaste jeune homme ayant repoussé généreusement Phedra, elle feignit d'avoir en horreur ce qu'elle avait tant désiré, et l'accusa par devant Thésée, comme ayant voulu attenter à son honneur. Thésée donna trop aisément lieu à la Calomnie, et bannit de chez luy ce pauvre jeune Prince, priant encore le Dieu Neptune, dont il se disoit fils, de vanger ce crime prétendu, d'où vint qu'Hippolite fuyant l'indignation de son Père, monté sur son chariot, rencontra un Monstre marin sur le bord de la mer, qui effraya tellement ses chevaux, qu'ils le portèrent par terre, et le tuèrent misérablement, en le traînant avec furie au travers des rochers. Phedra fut touchée de cet accident, et pressée des remors de sa conscience, découvrit toute la vérité de l'affaire à Thésée, en se tuant elle-même, et laissant à Thésée le déplaisir d'avoir crû trop légèrement : mais Esculape luy rendit la vie à la prière de Diane. Quelques-uns veullent, et entr'autres Ovide au quinzième livre de ses Métamorphoses, qu'il ait esté porté au Ciel, et que ce soit le signe que nous appelions le charretier ou le cocher.

Ce sujet est tiré de Seneque, de la Mythologie de Noël le Conte, de l'un et de l'autre Dictionnaire poëtique du R. P. Gautruche de la Compagnie de Iesus, et de l'Histoire du R. P. Pomey de la même Compagnie.

PREMIÈRE PARTIE.

I. Entrée. — Diane et Hippolite dansent avec un Faune et un Sauvage, qui, pliant en diverses façons des branches de laurier, en font mille tours différens, pour en couronner Diane et Hippolite.

II. Entrée. — La Jalousie, accompagnée de Momus et de deux Matassins, ayant joint Diane et Hippolite, les chasse honteusement.

III. Entrée. — La Jeunesse, le Plaisir, et le Libertinage délibèrent entr'eux sur les moyens d'affronter Diane, ils n'en trouvent point de meilleurs, que de rendre Phedra amoureuse d'Hippolite Favory de Diane ; c'est pourquoy ils envoyent vers elle le Libertinage.

IV. Entrée. — Diane connaissant les desseins de la Jeunesse et du Plaisir, après avoir donné à Hippolite une ceinture dont il se serre, et une herbe que l'on appelle Agnus castus, qu'il met sur son estomac, elle le met entre les mains d'Appollon et de Calliope.

V. Entrée. — Phedra arrive accompagnée de Momus, du Plaisir, du Jeu, du Libertinage, d'Orphée, et d'Amphion, qui par le son de leur Lyre font danser deux Myrtes avec ceux qui les suivent, mais Hippolite les chasse par ses dédains et ses pas discordans.

SECONDE PARTIE.

I. Entrée. — La Jeunesse voyant que Phedra n'a pû rien gaigner sur l'esprit d'Hippolite, s'entretient avec Jupiter, et le prie d'envoyer Mercure vers Hercule, pour l'engager dans ses intérêts contre Diane et Hippolite : Jupiter détache Mercure de sa compagnie, luy donnant pour passeport la baguette de Circé.

II. Entrée. — Hercule revient des enfers avec son amy Thésée, ils sont accompagnez d'une Troupe de Captifs, dont les uns sont  Turcs, les autres Canadois, les troisièmes Espagnols, les derniers Hollandois.

III. Entrée. — Diane étant informée des prétentions de la Jeunesse, luy vient couper l'herbe sous le pied, envoyant deux Faunes et deux Chasseurs pour combattre contre Hercule, qui avec la baguette de Circé, que Jupiter luy avoit envoyée, change un des Faunes en arbre, el l'autre en chèvre, qui broute cet arbre, et met en fuite les deux Chasseurs avec sa Massuë.

IV. Entrée. — Phedra accompagnée de la Calomnie et du Mensonge, accuse par devant Thésée son fils Hippolite de l'avoir voulue corrompre en son absence.

V. Entrée. — Pluton, et deux Furies se réjouissent de la rage qu'ils ont allumée dans l'ame de Thésée ; Un Lutin mêle quantité de sauts périlleux à leur danse.

TROISIÈME PARTIE.

I. Entrée. — Pendant que Thésée se prépare à châtier rigoureusement son fils, Mars vient à pointe de cheval, accompagné de deux soldats, pour luy faire offre de ses services. Pallas, montée à l'avantage, y accourt avec deux chasseurs et s'oppose à Mars. Après avoir fait de part et d'autre l'exercice de leurs Enseignes et de la Pique, ils se battent en duel.

II. Entrée. — Diane apprend de Pallas les Partis qui se forment contre elle et Hippolite, à qui elle conseille d'éviter la rage de son Père Thésée ; elle luy donne son Arc et son Carcois, pour s'en servir dans les accidens qui lui pourroient arriver pendant sa fuite.

III. Entrée. — La Jeunesse, le Jeu, les Plaisirs, et Thésée s'addressent à Neptune, à qui ils demandent la mort d'Hippolite, qui a pris la fuite vers la mer : Neptune, pour marque qu'il leur accorde ce qu'ils demandent, donne deux coups de son Trident, et fait sortir deux rochers.

IV. Entrée. — Hippolite fuyant l'indignation de son père, monté sur son chariot, rencontre un grand Taureau marin sur le bord de la mer, qui effraye tellement ses chevaux, qu'ils le portent par terre, et le tuent misérablement en le traînant au travers des rochers.

V. Entrée. — Phedra et son Mary Thésée, au milieu de deux Furies qui sortent des enfers, et de deux fantômes qui se jettent sur eux, marquent leur désespoir. Phedra, en découvrant la vérité de l'affaire, se tuë elle-même.

QUATRIÈME PARTIE.

I. Entrée. — Lilitine, toute glorieuse d'avoir fait une si belle conquête, vient en triomphe témoigner sa joye ; mais Diane la fait fouetter d'importance par deux Paysans qui, la menant en cadence, forment une danse rustique.

II. Entrée. — Esculape, le Dieu de la Médecine arrive, et à la prière de Diane, ressuscite par la force de son Art et de ses Medicamens, le pauvre Hippolite.

III. Entrée. — Le Ciel vient trouver Diane et Hippolite, leur faisant présent d'une Sphère, d'où il faisait sortir deux Planettes, le Soleil et la Lune, qui mettent Hippolite au nombre des Astres sous le nom de Chartier ou Cocher.

IV. Entrée. — Un Astrologue, un Philosophe, un Poëte et un  Matelot viennent ensuite considérer ce nouvel Astre; les premiers apportent leur globe et instrumens pour composer leurs Almanachs : les seconds viennent pour disputer, les troisièmes pour faire des Pièces sur la nouveauté de cette Planette ; les derniers, pour admirer, se plaindre ou espérer quelque chose de ses influences.

V. Entrée. — Un Sculpteur et trois Cyclopes travaillent à l'envie, les uns pour dresser à Hippolite un Arc de triomphe, où sont attachées les Armes des Dieux dont il a triomphé ; les autres une Couronne d'or massif. Le tout fait en cadence.

Ballet général qui doit estre dansé après la distribution des Prix.

Toutes les Divinitez qui étoient auparavant partagées se réunissent ensemble. Apollon, Orphée et Amphion ne sont pas des derniers, faisant danser au pas de la Compagnie deux Rochers et deux Cèdres ; pour la Jeunesse et le Libertinage ils se retirent en confusion ; Momus les voulant suivre, se fait particulièrement reconnoître par plusieurs sauts ridicules qui le font servir de jouet à toute l'assemblée.


Danseront le Ballet :

P. De La Mare De La Pillette, d'Orbec.
B. de Blanbisson de Beauville, d'Orbec.
François du Buisson, d'Orbec.
Toussaint de la Blinière, d'Evreux.
Jacques du Traver Baril, de Lisieux.
Jean Le Myre, de Lisieux,
P. Boscher des Tuilleries, de Lisieux.
Robert des Jardins, de Lisieux.
Olivier Vimont, de Lisieux.
Guy de Parey de Combrey, de Lisieux.
Charles de Parey de Combrey, de Lisieux.
René Morin, de Lisieux.
Claude de Campigny,   |
Louis de la Pimelière,   |   de Lisieux.
Jean des Molières,       |
Robert Le Prevost,      |


NOTE :
(1) A cette époque, le collège de Lisieux était dirigé par les Eudistes. — L'exemplaire de ce document, que nous avons eu entre les mains, avait été imprimé, en 1681, à Lisieux, chez Remy Le Boullenger, Imprimeur du Roy, de l'Evêché et du Collège. Il est orné d'une vignette représentant la figure de Jésus-Christ et celle de la Vierge se faisant face, avec cette inscription : Vive Iesus et Marie. — Il est conservé à la Bibliothèque publique de la ville de Lisieux. W. M.-C.

(Document communiqué par M. W. Marie-Cardine.)



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