Bouche de Fer (ca1791)[Prospectus] : Programme du Cercle Social, pour la confédération universelle des Amis de la Vérité....- Paris : De l'Imprimerie du Cercle Social, [ca1791].- 4 p. 20,5 cm.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (15.VII.2016)
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Orthographe et graphie conservées à l'exception des S longs restitués.
Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Prosp. 1).



PROGRAMME
DU CERCLE SOCIAL,

POUR LA CONFÉDÉRATION UNIVERSELLE
DES AMIS DE LA VÉRITÉ.
Francs et Frères, il s'agit de la liberté !
LE CERCLE SOCIAL, qui surveille et dirige LA BOUCHE DE FER,
Journal patriotique et fraternel,
a pour objet, dans cet ouvrage,

LA CONFÉDÉRATION UNIVERSELLE
DES AMIS DE LA VÉRITÉ.
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Plan du Journal de la
BOUCHE DE FER.

UNE partie de cet ouvrage est destinée au développement et à la discussion des principes d'un pacte fédératif, et à consacrer les résultats de l'assemblée fédérative des Amis de la Vérité, qui se réunissent, tous les vendredis, au Cirque National, à Paris.

Une autre partie de ce journal est composée d'un bulletin, espèce de moniteur universel, qui contient un compte rendu des séances de l'assemblée nationale, et un choix sévère de toutes les observations, motions nouvelles, dénonciations, des abus, vus en grand, les personnalités ne nous regardant pas, et des réclamations envoyées à la Bouche de Fer, ouverte jour et nuit rue du Théâtre François, n°4. Le comité de correspondance répond à tous les envois adressés à la Bouche de Fer.

AVIS à tous les Amis de la Vérité, de la Liberté et de la Constitution.

«  Ne pas trop mépriser les calomniateurs, ni trop s'affecter des calomnies, est une maxime très-sage. En conséquence, nous mettrons quelques faits sous les yeux des amis de la vérité.

Le 4 février, vingt-cinq mille hommes applaudissoient à Claude Fauchet , notre procureur général, qui célébroit dans la métropole l'heureuse réunion de Louis XVI à l'Assemblée nationale ; quatre de ses membres y représentoient , en son nom, la nation entière. L'auteur des Liaisons Dangereuses imprimoit dans sa correspondance avec les Amis de la Constitution, qui sont aussi les nôtres, que notre société fraternelle n'existoit plus.

Nous avons dit et imprimé vingt fois, que le serment civique exigé des prêtres par l'assemblée nationale, étoit le serment le plus catholique qui fût jamais ; et au même instant, un journal de ces messieurs portoit une réclamation signée Claude Fauchet, contre le serment même dont il avoit prouvé l'obligation civique. D'autres l'ont accusé d'avoit dit que Jesus, ci-devant Christ, étoit un aristocrate.

La Bouche de Fer a dit expressément que les partages des terres, obtenus jusqu'ici par la force, n'étoient que des brigandages : et l'on nous a accusés de demander la loi Agraire.

Nous avons écrit contre les jeux. On nous a accusé d'être des joueurs. Nous avons reproché à quelques membres de la société des jacobins des erreurs et des usurpations ; et l'on nous a peint comme les détracteurs des amis de la constitution, dont nous partageons le sincère amour pour la liberté, que nous devons à l'assemblée nationale.

On accuse la Bouche de Fer d'être incendiaire ; et en cela on n'a pas tout-à-fait tort, car nous sommes bien sûrs que jamais on n'a parlé avec plus de chaleur de la fraternité (religion) universelle, du besoin de s'aimer avec franchise, de respecter les loix, et de repousser avec intrépidité les tyrans qui menacent nos frontières.

Quelque répandues que soient nos feuilles, dont on prêche dans les temples et dans plusieurs départemens la morale, toujours saine et pacifique nous avons cru devoir donner à ces inculpations atroces une grande publicité.

Depuis le, premier janvier, quelques hommes de lettres, amis de la vérité, se sont chargés eux-mêmes de surveiller l’impression, distribution, traduction des correspondances : aussi avons-nous rempli nos engagemens. Nous avons même donné bien plus que nous n'avions promis. Tous les peuples seront un jour libres et confédérés par nos soins voilà la récompence la plus douce pour nos cœurs.
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Le Cercle Social, qui ne veut ni maîtres, ni disciples, n'est point un club : « car très-souvent les gens qui se clubent, ne s'aiment pas. » Quelques francs frères, convaincus que les tems sont arrivés de révéler aux nations (avec ménagement cependant) tous les mystères d'iniquité, ont appellé dans une cité libre tous les citoyens, pour examiner leurs principes. Le petit nombre de ceux qui se sont rendus responsables pour tout le cercle, ne sont connus que par les dangers qu'ils ont courus, et par un entier dévouement pour la chose publique.Ils ont ouvert une tribune a tout citoyen, sans exception ; laissant toujours à l'esprit public, qui domine nécessairement dans les sociétés populaires, la liberté d'admettre ce qui lui convient, et de rejetter les mauvais principes. On y est admis sans initiation ; on n'en peut être exclus que pour des fautes commises depuis l’admission, car on n'y peut demander compte de toutes les fautes qu'on auroit pu commettre sous un gouvernement, « qui commandoit tous les vices. »

On peut écrire à la Bouche de Fer dans toutes les langues.

Les hommes de lettres et les artistes qui desireront que la Bouche de Fer parle de leurs ouvrages dans l'assemblée fédérative, souvent composée de cinq à six mille citoyens, auront-la bonté d'en remettre un exemplaire chez les directeurs de l'imprimerie du Cercle Social.

N. B. Les rédacteurs des journaux qui nous adressent leurs feuilles reçoivent en échange la Bouche de Fer.
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Les directeurs de l'imprimerie du Cercle Social se chargent de l'impression et de la vente de tous ouvrages patriotiques, dans toutes les langues, et des commissions en librairie, et papiers de tenture de la manufacture du Mont-Parnasse, pour l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse, la Hollande, l'Italie, l'Espagne, etc. Ils ont aussi un magasin de papiers d'impression. C'est chez eux que le Cercle Social a établi le rendez-vous des francs-frères voyageurs pour la confédération universelle des Amis de la Vérité.

Les souscripteurs du journal de la Bouche de Fer, outre le journal, ont encore une carte d'entrée pour l'assemblée fédérative des Amis de la Vérité, qui se tient tous les vendredis au Cirque national, à Paris.

Il paroît trois numéros de ce journal par semaine. Le prix de l'abonnement est de 9 livres pour trois mois, 18 livres pour six mois, et 36 livres pour l'année, franc de port pour tout le royaume.
On souscrit à Paris, au bureau de l'imprimerie du Cercle Social, rue du Théâtre François, n°4 ; au Cirque National ; chez la veuve Lesclapart, rue du Roule, n°11 ; chez Lévesque, place de Grêve ; et chez tous les directeurs des Postes et les principaux libraires. On affranchit les lettres et l'argent. On ne souscrit que du premier du mois. On trouve des collections au bureau.

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De l'Imprimerie du Cercle Social, rue du Théâtre François, n°. 4.

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