PROGRAMME
DU CERCLE SOCIAL,
POUR LA CONFÉDÉRATION UNIVERSELLE
DES AMIS DE LA VÉRITÉ.
Francs et Frères, il s'agit de la liberté !
LE CERCLE SOCIAL, qui surveille et dirige LA BOUCHE DE FER,
Journal
patriotique et fraternel,
a pour objet, dans cet ouvrage,
LA CONFÉDÉRATION UNIVERSELLE
DES AMIS DE LA VÉRITÉ.
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Plan du Journal de la BOUCHE DE FER.
U
NE partie de cet ouvrage est destinée au développement et à la
discussion des principes d'un pacte fédératif, et à consacrer les
résultats de l'assemblée fédérative des Amis de la Vérité, qui se
réunissent, tous les vendredis, au Cirque National, à Paris.
Une autre partie de ce journal est composée d'un bulletin, espèce de
moniteur universel, qui contient un compte rendu des séances de
l'assemblée nationale, et un choix sévère de toutes les observations,
motions nouvelles, dénonciations, des abus, vus en grand, les
personnalités ne nous regardant pas, et des réclamations envoyées à la
Bouche de Fer, ouverte jour et nuit rue du Théâtre François, n°4. Le
comité de correspondance répond à tous les envois adressés à la Bouche
de Fer.
AVIS à tous les Amis de la Vérité, de la Liberté et de la Constitution.
« Ne pas trop mépriser les calomniateurs, ni trop s'affecter des
calomnies, est une maxime très-sage. En conséquence, nous
mettrons quelques faits sous les yeux des amis de la vérité.
Le 4 février, vingt-cinq mille hommes applaudissoient à Claude Fauchet
, notre procureur général, qui célébroit dans la métropole l'heureuse
réunion de Louis XVI à l'Assemblée nationale ; quatre de ses membres y
représentoient , en son nom, la nation entière. L'auteur des Liaisons
Dangereuses imprimoit dans sa correspondance avec les Amis de la
Constitution, qui sont aussi les nôtres, que notre société fraternelle
n'existoit plus.
Nous avons dit et imprimé vingt fois, que le serment civique exigé des
prêtres par l'assemblée nationale, étoit le serment l
e plus catholique
qui fût jamais ; et au même instant, un journal de ces messieurs
portoit une réclamation signée
Claude Fauchet, contre le serment même
dont il avoit prouvé l'obligation civique. D'autres l'ont accusé
d'avoit dit que Jesus, ci-devant Christ, étoit un aristocrate.
La Bouche de Fer a dit expressément que les partages des terres,
obtenus jusqu'ici par la force, n'étoient que des brigandages : et l'on
nous a accusés de demander la loi Agraire.
Nous avons écrit contre les jeux. On nous a accusé d'être des joueurs.
Nous avons reproché à quelques membres de la société des jacobins des
erreurs et des usurpations ; et l'on nous a peint comme les détracteurs
des amis de la constitution, dont nous partageons le sincère amour pour
la liberté, que nous devons à l'assemblée nationale.
On accuse la Bouche de Fer d'être incendiaire ; et en cela on n'a pas
tout-à-fait tort, car nous sommes bien sûrs que jamais on n'a parlé
avec
plus de chaleur de la fraternité (
religion) universelle, du besoin
de s'aimer avec franchise, de respecter les loix, et de repousser avec
intrépidité les tyrans qui menacent nos frontières.
Quelque répandues que soient nos feuilles, dont on prêche dans les
temples et dans plusieurs départemens la morale, toujours saine et
pacifique nous avons cru devoir donner à ces inculpations atroces une
grande publicité.
Depuis le, premier janvier, quelques hommes de lettres, amis de la
vérité, se sont chargés eux-mêmes de surveiller l’impression,
distribution, traduction des correspondances : aussi avons-nous rempli
nos engagemens. Nous avons même donné bien plus que nous n'avions
promis. Tous les peuples seront un jour libres et confédérés par nos
soins voilà la récompence la plus douce pour nos cœurs.
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Le Cercle Social, qui ne veut
ni maîtres, ni disciples, n'est point un
club : « car très-souvent les gens qui se clubent, ne s'aiment pas. »
Quelques francs frères, convaincus que les tems sont arrivés de révéler
aux nations (avec ménagement cependant) tous les mystères d'iniquité,
ont appellé dans une cité libre tous les citoyens, pour examiner leurs
principes. Le petit nombre de ceux qui se sont rendus responsables pour
tout le cercle, ne sont connus que par les dangers qu'ils ont courus,
et par un entier dévouement pour la chose publique.Ils ont ouvert une
tribune a tout citoyen, sans exception ; laissant toujours à l'esprit
public, qui domine nécessairement dans les sociétés populaires, la
liberté d'admettre ce qui lui convient, et de rejetter les mauvais
principes. On y est admis sans initiation ; on n'en peut être exclus
que pour des fautes commises depuis l’admission, car on n'y peut
demander compte de toutes les fautes qu'on auroit pu commettre sous un
gouvernement, « qui commandoit tous les vices. »
On peut écrire à la Bouche de Fer dans toutes les langues.
Les hommes de lettres et les artistes qui desireront que la Bouche de
Fer parle de leurs ouvrages dans l'assemblée fédérative, souvent
composée de cinq à six mille citoyens, auront-la bonté d'en remettre un
exemplaire chez les directeurs de l'imprimerie du Cercle Social.
N. B. Les rédacteurs des journaux qui nous adressent leurs feuilles
reçoivent en échange la Bouche de Fer.
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Les directeurs de l'imprimerie du Cercle Social se chargent de
l'impression et de la vente de tous ouvrages patriotiques, dans toutes
les langues, et des commissions en librairie, et papiers de tenture de
la manufacture du Mont-Parnasse, pour l'Angleterre, l'Allemagne, la
Suisse, la Hollande, l'Italie, l'Espagne, etc. Ils ont aussi un magasin
de papiers d'impression. C'est chez eux que le Cercle Social a établi
le rendez-vous des francs-frères voyageurs pour la confédération
universelle des Amis de la Vérité.
Les souscripteurs du journal de la Bouche de Fer, outre le journal, ont
encore une carte d'entrée pour l'assemblée fédérative des Amis de la
Vérité, qui se tient tous les vendredis au Cirque national, à Paris.
Il paroît trois numéros de ce journal par semaine. Le prix de
l'abonnement est de 9 livres pour trois mois, 18 livres pour six mois,
et 36 livres pour l'année, franc de port pour tout le royaume.
On souscrit à Paris, au bureau de l'imprimerie du Cercle Social, rue du
Théâtre François, n°4 ; au Cirque National ; chez la veuve Lesclapart,
rue du Roule, n°11 ; chez Lévesque, place de Grêve ; et chez tous les
directeurs des Postes et les principaux libraires. On affranchit les
lettres et l'argent. On ne souscrit que du premier du mois. On trouve
des collections au bureau.
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De l'Imprimerie du Cercle Social, rue du Théâtre François, n°. 4.