DE L' ARMURERIE.
L'orfèvre doit manier le crayon comme le peintre,
le marteau comme le
statuaire, le compas comme
l'architecte, le burin comme le graveur, le creuset
comme le savant ; l'orfèvre doit donc étre
essentiellement
artiste.
(Livre d'Or des Métiers, page 147.)
De tous les écrivains anciens et modernes qui ont traité du travail de
l'or et de l'argent, il n'y en a pas deux qui soient d'accord sur les
premiers emplois qui furent faits de ces deux métaux. Quelques-uns
disent que leur éclat a dû attirer les regards de l'homme avant le fer
et le cuivre ; mais l'or et l'argent dans leur état primitif se trouvent
en paillettes et en filons, et pour leur donner un corps, pour les
former, pour les rendre à la fois résistants et malléables, il faut
employer le fer à unir leurs parties, le cuivre à former avec eux un
alliage nécessaire. Il est donc présumable que le fer et le cuivre ont
été les premiers métaux que l'homme ait mis en oeuvre.
Je n'ai pas l'intention de m'étendre longuement sur l'orfèvrerie en
général ; cette publication n'a d'autre but que d'offrir aux
connaisseurs quelques modèles de l'application de cet art aux armes.
De tous temps les peuples guerriers se sont efforcés d'embellir leurs
armes de combat; le sauvage lui-même peint sa flèche et cisèle avec
patience les bas-reliefs de son bouclier. Mais c'est surtout à la
renaissance, en Italie, que les orfèvres habiles appliquèrent toutes
les forces de leur imagination et de leur talent à créer ces armes
merveilleuses que nous admirons encore aujourd'hui. Les sculpteurs les
plus fameux, Donatello, Brunellesco le fils de l'architecte, Lorenzo
Ghiberti, l'illustre auteur des belles portes du baptistère de
Florence, Antonio del Pollainolo, orfèvre parfait, dessinateur
excellent, Amerigo Amerighi, le célèbre émailleur, les trois frères
Piero, Giovanni et Romolo del Tavolaccino, renommés pour leurs fins
bas-reliefs, Andrea Verrocchio, sculpteur habile, Martin de Flandres,
Jean de Douai, Albrecht Durer, Benvenuto Cellini, leur maître à tous,
et tant d'autres artistes du premier ordre, ont dans leur temps
appliqué toutes les ressources de leur art à la fabrication des armes
qui devaient armer les mains vaillantes des Sforza, des Médicis, des
Strozzi, des Mirandolle, des Bourbons, des Bayard, des François 1er.
Ce sont les oeuvres de ces illustres maîtres que nous nous sommes
efforcés de connaître et d'étudier, c'est à ces sources inépuisables
d'inspiration que nous avons appris ce que nous savons, c'est à eux que
nous avons demandé les meilleures formes pour le combat, les plus
convenables pour le commandement, les plus dignes pour la récompense
donnée aux services rendus. En appliquant leurs principes aux armes
modernes, nous avons, croyons-nous, réalisé toutes les conditions d'une
arme parfaite, et pour que l'on en puisse aisément juger, nous avons
fait graver quelques-uns de nos principaux modèles pour la garde
nationale et l'armée :
Sabre de garde national,
Sabre d'officier supérieur.
Sabre de pompier,
Sabre d'officier,
Sabre de marine,
Sabre de cavalerie, en fer, à jour,
Épée d'honneur,
Glaive de franc-maçon,
Épée de combat,
Douze modèles dans le frontispice,
Sabres orientaux de toutes formes.
Tous ces modèles seront envoyés dans les grandes villes. Dans les
localités de moindre importance nous enverrons seulement les modèles
qui peuvent convenir et être adoptés ; ainsi il ne conviendrait pas de
faire parvenir des modèles de sabre de marine dans une ville située au
centre ou à l'est de la France. Toutefois les modèles destinés aux
pompiers de la garde nationale seront expédiés partout.
Ce sont les bijoutiers, orfèvres et armuriers de chaque ville qui
recevront ces modèles, et nous les prions d'en faire le meilleur usage
possible ; ils verront ainsi dans notre frontispice que notre
fabrication ne se borne pas aux armes, mais qu'elle s'étend à toutes
les branches de l'industrie qui met en oeuvre les métaux précieux, même
à la gravure de médaille, ainsi que le faisait Benvenuto Cellini.
Tout ce qui sort de nos ateliers porte notre signature, et nous ne
voulons point traiter sans l'intermédiaire naturel de l'orfèvre,
bijoutier ou armurier de la ville, qui deviendra pour une commande
quelconque notre correspondant. Nous ne nous mettons en rapport direct
avec les particuliers ou les commissions chargées d'offrir des armes
par souscription, qu'autant que l'orfèvre ou l'armurier interviendra au
marché, soit pour recueillir le fruit de sa commission, soit qu'il
veuille en faire l'abandon aux souscripteurs. Cette manière de procéder
nous a paru la meilleure pour assurer d'une part l'exactitude de la
fabrication, et d'autre part pour que tous les intérêts trouvent dans
leurs rapports avec nous leur satisfaction légitime.
Il nous serait impossible de préciser l'époque à laquelle il nous sera
possible d'envoyer les planches de tous nos modèles anciens et
modernes ; ce travail demande d'actives et infatigables recherches, et
des soins précieux dans la gravure, mais nous avons l'espoir de ne les
pas faire longtemps attendre.
ALEXANDRE GUEYTON,
Orfèvre.
_________________________________________________
Paris. - Imp. Bénard et Comp, succ. Lacrampe, rue Damiette, 2.
 |
 |
 |
 |
L'art dans l'armurerie
(Frontispice - 9.110 Ko) |
Sabre d'honneur
Dédié au Patriotisme français
Modèle d'officiers supérieurs et autres
(pl. I - 9.947 Ko) |
Épée d'honneur
Dédiée à la Valeur
(pl. II - 9.110 Ko) |
Sabre d'honneur
Dédié à la Marine
(pl. III - 8.638 Ko) |
 |
 |
 |
 |
Sabre d'honneur
Dédié aux Pompiers
(pl. IV - 9.945 Ko) |
Épée de combat
En fer forgé et repoussé
(pl. V - 8.660 Ko) |
Armes étrangères
Sabres & poignards orientaux
(pl. VI - 8.779 Ko) |
Glaive
Dédié à la Franc-Maçonnerie
(pl. VII - 8.838 Ko) |