DUFRESNE, Abel : Leçons de morale pratique à l'usage des classes industrielles.- Paris : L. Colas, 1826.-36 p.
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Leçons de morale pratique, à l'usage des classes industrielles
par
M. Abel DUFRESNE

Ouvrage couronné par la Société pour l'Instruction élémentaire

CHAPITRE PREMIER

Etre bon pour être heureux, voilà toute la morale, disait un père à son fils. - Mais mon père, si c'est là toute la morale, pourquoi faire de gros livres et de longs discours ? avec un peu de mémoire, on peut acquérir toute la science en une seule leçon. Etre bon pour être heureux : c'est bien là ce que vous m'avez dit. - Sans doute, mon cher Henri. - Bon, je sais la morale ; apprenez-moi quelque autre chose. - Mais, mon fils, reprend le père, sais-tu ce que d'être bon ?

Henri : Oui certainement : c'est d'aimer ses parens, de bien travailler, pour apprendre à gagner sa vie, et de ne jamais faire de mal à personne.

Le père : Sans doute, être bon comprend ces trois choses ; mais ce n'est pas là tout. Etre bon veut dire : accomplir ses devoirs envers Dieu, envers son prochain et envers soi-même.

Henri : Quels sont donc nos devoirs envers Dieu ?

Le père : Nos devoirs envers Dieu sont de l'aimer de tout notre coeur.

Henri : Ça n'est pas un devoir difficile ; c'est plutôt un plaisir ; il est si doux d'aimer le bon Dieu ! on le prie au fond du coeur, quand on a du chagrin, et l'on se trouve consolé, car on espère.

Le père : Et qui t'a donc appris cela, mon fils ?

Henri : Un Monsieur que j'ai rencontré l'autre jour en sortant du catéchisme. Je pleurais, parce que j'avais été grondé devant tous les autres, pour avoir manqué de mémoire ; ce Monsieur, c'était un jeune homme ; il avait l'air doux, la figure ouverte, et son regard disait qu'il était fâché de voir couler mes pleurs ; il s'approcha de moi, et me dit : Pauvre enfant, tu as du chagrin et moi aussi : va, sèche tes larmes ; nous allons du même côté : je te consolerai le long du chemin. Oh ! mon père, qu'il était bon, ce jeune-homme-là : il devait être bien heureux !

Le père : Mais tu ne me dis pas comment il s'y est pris pour te consoler.

Henri : Il m'a demandé si j'avais mon père, et j'ai répondu oui. - "Ne pleure donc pas tant, m'a-t-il dit, puisqu'il te reste un père ; je n'ai plus que Dieu, moi ; j'ai perdu l'autre, et toi, tu les as tous les deux. Tu pleures ayant ton père ; que ferais-tu donc si tu le perdais ?"

Le père : Et qu'as-tu répondu à cette question ?

Henri : J'ai répondu : si je perdais mon père, je me laisserais mourir. Mais il m'a dit : Et l'autre donc, crois-tu qu'il abandonne ceux qui le prient ? On ne meurt pas de chagrin : on prie Dieu, cela console, car en priant on espère. Prions tous les deux, a-t-il ajouté, tu verras. Je ne pleurais déjà plus ; je l'écoutais. Il a levé les yeux au ciel, puis il a dit : Mon Dieu ! consolez deux de vos enfans, dont l'un a perdu son père et l'autre n'a pas bien su son catéchisme.

Le père : Et tu as sans doute répété la même prière.

Henri : Oh ! que non, j'ai dit : Mon Dieu ! consolez-le, pardonnez-moi d'avoir pleuré de honte, à cause des réprimandes, et faites-moi la grâce de n'en plus mériter.

Le père : Ce monsieur t'as donné d'excellens conseils.

Henri : Je ne les oublierai jamais

Le père : Que de bonnes choses il y a dans la prière et l'amour de Dieu !

1°. la suspension de la douleur, par l'attention même qu'on donne aux paroles que le coeur adresse à Dieu. 2° L'espérance d'être consolé en ce monde, ou récompensé dans l'autre. 3° Le bonheur d'aimer un être parfait.

Henri : Ah ! mon père, apprenez-moi donc quelques maximes sur l'amour de Dieu.

Le père : Je le veux bien : je commencerai par une que tu m'as indiquée toi-même :

Il faut gémir sur la faute, plutôt que sur la réprimande. L'amour de Dieu est un bonheur autant qu'un devoir. La prière console et rend meilleur. La compassion pour les grandes douleurs des autres doit nous faire rougir de manquer de courage dans nos petits chagrins. Le regret d'avoir mal fait n'est rien, sans la résolution de se corriger. Les meilleures prières sont celles du coeur.

CHAPITRE 2

Des devoirs envers le prochain, ou de l'amour du prochain.

Henri : Qu'est-ce que le prochain ?

Le père : Le prochain, mon fils, c'est tout individu de l'espèce humaine. Qu'il soit près ou loin de nous, par cela seul qu'il est le fils de Dieu créateur universel de tous les êtres, l'homme de tous les pays, de toutes les conditions, de toutes les religions, est notre prochain, c'est-à-dire notre frère.

Henri : Est-ce qu'il faut aimer tous les hommes autant que mon propre frère ?

Le père : la religion dit d'aimer son prochain comme soi-même, c'est-à-dire de tout coeur, parce qu'en effet les hommes s'aiment beaucoup eux-mêmes. Mais cela n'oblige point à comparer les degrés d'affection et de bienveillance. On aime plus son frère, son père, son ami, qu'un indifférent ; mais la charité ou l'amour du prochain, demande qu'on devienne, par la sympathie, le frère et l'ami de celui qui souffre. Dieu nous y porte naturellement. Il nous en fait un devoir, après en avoir fait un instinct, parce que l'amour de nous-mêmes, mal conseillé, mal instruit et mal adroit résiste souvent à la pitié naturelle, combat l'instinct par la réflexion, rend dur en étouffant la voix de la conscience, et fait résister au premier mouvement du coeur.

Henri : Qu'est-ce que la conscience ?

Le père : La conscience est le sentiment intérieur du bien et du mal. La conscience est comme une voix secrète qui nous avertit de ce que nous devons faire et éviter. C'est la conscience qui fait rougir du mal, même sans la crainte des témoins, et conseille le bien, pour le seul plaisir qu'on goûte à le faire. La religion ajoute aux plaisirs que donne une conscience pure, en faisant le bien, l'intention et l'espérance d'être agréable à Dieu.

Henri : Bon ! nous voilà dans les maximes. je vous en prie, mon père, dites-m'en beaucoup sur l'amour du prochain, afin que je les retienne et que j'en fasse mon profit.

Le père : Je vais t'en dire quelques-unes, mais je te les écrirai ; car si les paroles commandent plus l'attention que les écrits, ce sont les écrits qui gravent les pensées dans la mémoire.

La meilleure et la première maxime, à l'égard du prochain, c'est de l'aimer.

Une fois qu'on aime les autres, on ne veut pas leur faire de mal ; l'amour du prochain contient donc cette maxime :

Il ne faut pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qui nous fût fait.

Il n'est pas de condition dans la vie humaine, où l'amour du prochain ne puisse agir. C'est une erreur de croire que la fortune seule est habile à faire du bien aux hommes : les consolations, la bonne volontgé, la prévenance, les soins, un sourire bienveillant, un zèle sincère, un accueil agréable, sont des actes de charité à la portée de tous.

Que de choses renfermées dans un seul sentiment : celui d'aimer !

Aimer, c'est être meilleur.

Aimer, c'est presque plaire.

Aimer, c'est être heureux.

Aimer rend charitable.

Aimer rend habile à bien faire.

Aimer exclut la dureté, la haine, la colère, l'envie, l'égoïsme.

Aimer console.

Aimer rend patient et courageux.

L'indifférence exclut l'activité, le zèle, l'industrie.

L'égoïsme est une fausse route, une voie perdue qui ne mène à rien.

L'amour de Dieu et celui du prochain ne font qu'un.

L'amour du prochain se montre dans le regard, le son de voix, le geste et les oeuvres. Il attire vers nous, et nous donne des amis.

L'indifférence de l'égoïste perce dans ses discours comme dans ses actions ; elle repousse et glace tout ce qui l'environne.

L'éloquence et la persuasion viennent du coeur.

La charité est ingénieuse : le pauvre même peut faire du bien au riche.

Si l'amour du prochain régnait parmi les hommes, il n'y aurait ni crime ni malheureux sur la terre.

Quand l'amour du prochain ne serait pas un devoir, il serait encore un bon calcul.

La charité, comme toutes les vertus, porte avec elle sa récompense, en attendant celle de l'autre vie.

L'amour du prochain fait jouir du bonheur des autres et multiplie les jouissances, par le plaisir qu'on goûte à les propager.

La nature n'a rien fait de bon, que pour ceux qui savent aimer.

Les plaisirs de l'égoïsme sont toujours imparfaits : il y manque la reconnaissance et la sympathie.

On ne fait de bien qu'à ceux qu'on aime : or, on n'est aimé qu'en aimant soi-même, donc il faut aimer pour qu'on nous fasse du bien ; donc, quand la charité ne serait ni devoir, ni plaisir, elle serait encore un bon calcul.

On ne se lasse jamais de faire le bien.

La charité active a toujours un attrait nouveau.

L'ennui n'atteint jamais les bonnes oeuvres.

Le plaisir d'une bonne action est celui de tous qui dure le plus longtemps : c'est le seul dont on jouisse en espérance, en réalité, en souvenir ; c'est le plus pur : il nous procure l'estime de nous-mêmes ; c'est le moins cher : on ne l'achète jamais au prix du remords.

Chaque état, chaque art, chaque profession peut mêler l'amour du prochain dans l'exercice de ses devoirs, de ses travaux et de son industrie. Faire le mieux possible, faire avec zèle, avec grâce, perfectionner sans cesse les produits du travail qu'on livre au public, c'est exercer encore la vertu nommée charité ; c'est aimer, servir son prochain ; et comme toute vertu porte en elle-même sa récompense, c'est accroître son crédit, fonder sa réputation, augmenter ses moyens de succès, et marcher dans la voie de la fortune.

CHAPITRE 3

Devoirs envers nous-mêmes.

Le père : Dieu nous a placés sur la terre pour l'aimer, pour aimer les autres hommes, qui sont ses enfans comme nous, et pour nous aimer nous-mêmes.

Henri : Ce n'est pas là le plus difficile de nos devoirs, et nous y avons tous assez d'inclination.

Le père : Tu as raison, mon fils, à moins de maladie physique ou morale, l'instinct de l'homme est de se conserver, de fuir son mal et de chercher son bien. Mais l'amour de Dieu est aussi dans la nature, l'amour de Dieu est aussi un instinct de l'homme : mon Dieu ! grand Dieu ! ô ciel ! sont des exclamations involontaires, qu'arrache la douleur ou le danger, que font naître l'espérance et le désir et que la reconnaissance profère, chez tous les peuples, à tous les âges et dans toutes les religions. Le coeur de l'homme est naturellement sensible à la pitié. Gémir du mal d'autrui, secourir le faible, consoler le malheureux, recourir à Dieu dans ses peines sont des penchans de notre nature ; et quand on ne les trouve plus dans son coeur, c'est que la haine, l'avarice ou les autres passions les ont étouffés.

Henri : Quand nous sommes méchans et sans amour de Dieu, c'est donc toujours notre faute.

Le père : Oui, mon fils, car avec la conscience qui nous avertit du bien et du mal, Dieu nous a donné la liberté de faire l'un ou l'autre.

Henri : Et pourquoi Dieu a-t-il permis que nous puissions mal faire ? il aurait pu nous rendre tous bons.

Le père : Dieu nous aime : en nous donnant la liberté de faire le bien ou le mal, il a voulu nous donner le mérite des bonnes actions.

Dieu est juste : il n'aurait pu nous récompenser, si nous eussions fait nécessairement le bien, sans choix, sans liberté, et pour ainsi dire, comme une machine aveugle, qui agit par l'impulsion d'un moteur étranger.

Sans la liberté d'agir, il n'y aurait eu ni mérite ni démérite, ni bien ni mal, ni vice ni vertu. Il n'y aurait eu que des actes uniformes, nécessaires, inévitables, impossibles autrement. Récompenser de tels actes eût été aussi absurde que de remercier un couteau de couper, une roue de tourner, un triangle d'avoir trois angles.

Henri : J'entends, Dieu nous laisse libres, afin que nos actions puissent lui plaire ou lui déplaire, et par-là, mériter des récompenses et des punitions. Je crois que la bonté divine aime à récompenser, c'est la charité de Dieu ; c'est un père qui aime ses enfans. Mais punir ! cela doit faire de la peine à Dieu.

Le père : Dieu est bon, mais il est juste. Dans la récompense, mon fils, c'est la bonté comme la justice qui agit : dans la punition, c'est la justice toute seule. Au reste nos devoirs envers Dieu sont de l'aimer, et non d'interroger les décrets de sa providence, ni de discuter les perfections de sa divinité. Revenons à nos devoirs envers nous-mêmes. Les uns concernent le corps, les autres se rapportent à l'âme.

Henri : Je devine d'avance nos devoirs, en ce qui concerne l'âme, comme par exemple de l'élever vers Dieu ; de la conserver bonne et compatissante ; mais les devoirs envers notre corps ! cela va ressembler à de l'égoïsme.

Le père : Tu n'as pas mieux deviné les uns que les autres : élever son âme à Dieu, être bon, compatissant, ce sont là des devoirs de charité, dont je t'ai entretenu dans nos précédentes conversations. Nos devoirs envers nous-mêmes sont, pour le corps, de le tenir sain, propre, et de le fortifier.

Il faut donc se nourrir d'alimens sains, sans recherche ni gourmandise, pour conserver la force et la santé.

Il faut être propre dans le même but, et en même temps pour ne point offrir aux autres un aspect qui blesse leurs regards. Enfin, il faut perfectionner la force et l'adresse, par l'exercice, l'attention et l'habitude, pour donner à notre nature physique toute la perfection, dont le Créateur l'a rendue susceptible, et lui faire acquérir toute la puissance d'action, dont nos semblables peuvent avoir besoin. D'ailleurs, le soin du corps, son état de santé, de force et de bien-être n'est-il pas une condition nécessaire au libre exercice des facultés de l'âme ?

Tu vois mon fils, l'enchaînement, des règles de la morale : l'accomplissement de nos devoirs envers nous-mêmes concourt à nous faire mieux remplir nos devoirs envers Dieu, comme envers notre prochain.

Nos devoirs, en ce qui touche notre âme, consistent à la préserver des passions qui la dégradent, comme la colère, l'envie, la haine ; à l'orner des vertus qui l'ennoblissent, comme la patience, la résignation, le courage ; à l'éclairer par l'étude, à la purifier par l'examen de soi-même et les bonnes résolutions, enfin à la rendre digne de Dieu, son auteur, en écoutant la voix de la conscience et la prenant pour conseil et pour guide dans toutes les actions de notre vie.

Henri : Je n'aurais pu démêler tout ce que vous m'avez expliqué jusqu'ici, et pourtant, il me semble que j'ai pensé ces choses.

Le père : C'est, mon fils, que la morale est dans le coeur de l'homme ; il ne s'agit que de l'en faire sortir.

Nos devoirs sont écrits dans notre conscience : tout le monde y sait lire, mais il faut le vouloir.

Henri : Continuez, continuez, mon père, voici les maximes qui arrivent, et qui complèteront l'étude sur nos devoirs envers nous-mêmes.

Le père : Ce n'est pas nous aimer nous-mêmes, que de céder aux passions qui dégradent l'âme, énervent le corps, et mettent tous les deux en danger.

La sobriété, l'exercice et la propreté sont les premiers médecins du monde.

La prière, la lecture et la méditation sont aussi nécessaires à la santé de l'âme, que l'exercice et la nourriture à la santé du corps.

Il n'est pas une seule de nos facultés, que nous ne puissions perfectionner, à l'aide de l'attention, de l'intelligence et de l'exercice.

Faire mal ce qu'on fait, ennuie et dégoûte ; faire bien, amuse, intéresse ; faire mieux, est un plaisir vif et toujours nouveau.

Aimer son état, c'est le moyen d'y réussir.

On peut mettre dans le commerce et l'industrie autre chose que l'amour du gain. Quand le désir d'être utile et l'amour de l'humanité s'y mêlent, bien loin d'entraver le succès, ils le rendent plus certain.

Faire bien en toute chose est toujours le meilleur calcul.

Trois avantages à faire bien son métier :

Habileté progressive ; Débit rapide et croissant ; Estime des autres et de soi-même.

Il est presque toujours plus facile et plus sage de relever son état, que de vouloir s'élever au-dessus.

Celui qui ne cherche pas la perfection de son art, ou de son industrie, n'a pas droit de s'en plaindre;

Il y a moins d'industries malheureuses qu'on ne pense.

Mieux on connait sa profession, moins on s'en plaint.

Les habiles rient d'entendre un mécontent crier tout haut : mauvais métier ! ils se disent tout bas : mauvais ouvrier !

Les paresseux ne trouvent jamais de bons outils.

Celui qui dit, J'ai des bras et je sais mon montier, ne manque jamais de coeur, d'ouvrage, ni de pain.

Il ne faut jamais rougir de son métier. Celui-là seul doit rougir, qui consomme et ne produit rien.

Celui-là surtout doit rougir, qui ne trouve point de réponse à cette question : Si j'étais ruiné, comment vivrais-je ? - d'aumônes ! lui crient les hommes laborieux et les producteurs.

Chercher des dangers inutiles, épuiser ses forces, négliger le soin de sa santé, c'est aller contre la volonté du Créateur, qui nous a donné avec la vie, l'instinct de conservation.

Il n'y a point d'art, de métier, de profession, où l'on ne puisse apprendre sans cesse. Chaque découverte est une source de découvertes nouvelles. Les produits nouveaux deviennent des instruments nouveaux. L'ignorant et le paresseux sont les seuls qui croient tout savoir.

Le jour où l'on arrive à faire bien, le travail est un plaisir si grand, que l'oisiveté prescrite et prolongée deviendrait un véritable supplice.

Maintenant, mon cher Henri, résumons nos leçons :

Etre bon pour être heureux, voilà toute la morale.

L'accomplissement de nos devoirs envers Dieu, envers le prochain et envers nous-mêmes constitue la bonté.

La bonté rend heureux dans ce monde, et promet le bonheur dans l'autre


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