Prospectus d'édition : Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Roüen à la Nouvelle Orléans.- Rouen : Impr. E. Cagniard, [ca1872]- 4 p. ; 22,5 cm.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (16.IX.1999)
Texte relu par : A. Guézou
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Texte établi sur l'exemplaire de la bibliothèque municipale de Lisieux (BmLx : Br norm 478).
           
RELATION DU VOYAGE
 
DES DAMES
 
RELIGIEUSES URSULINES
 
DE ROÜEN
 
A LA NOUVELLE ORLEANS.
 
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Reproduction faite par les soins de M. GABRIEL GRAVIER, avec
Notes de M. A.-L. BOIMARE, sur un exemplaire imprimé à Rouen,
en 1728, par Antoine LE PREVOST.
 
~*~
 
IL N'EN SERA MIS DANS LE COMMERCE QUE
100 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS :
 
80 sur papier vergé, au prix de ............. 12 fr.
20 sur papier Whatman, au prix de .......... 20 fr.
 
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La relation de MADELEINE HACHARD est une pièce importante de notre histoire coloniale, et rien ne sollicite plus vivement nos sympathies que l'histoire de ceux de nos compatriotes qui allèrent, au péril de leur vie, au prix des plus dures privations, des plus rudes fatigues, porter dans le désert notre civilisation, notre foi, l'amour de notre nom.

Le récit de la jeune religieuse ne procure pas des émotions aussi vives que ceux des pionniers, des missionnaires ou des coureurs de bois ; son sexe lui imposait un rôle plus effacé. Mais il ne suffisait pas de découvrir d'immenses contrées, de déclarer des populations nombreuses tributaires de la couronne de France. La France ne pouvait fonder sa domination et la perpétuer qu'en s'assimilant ces peuples. C'est à cette oeuvre que Madeleine Hachard a consacré sa vie.

Elle vint modestement, pieusement, derrière Cavelier de la Salle, Le Moine d'Iberville et Bienville, et donna trente-cinq ans de son existence à l'instruction des jeunes françaises et des petites sauvagesses. En se faisant aimer des enfants des savanes, elle faisait aimer la France ; en apprenant à ces enfants la lecture, l'écriture, les rudiments de la grammaire, de l'arithmétique et d'une religion supérieure au culte grossier des manitous, elle était aussi utile à la gloire et à la prospérité de son pays que ceux dont elle admirait les éclatants services.

La première année de son séjour en Amérique lui laissa des loisirs. Elle en profita pour raconter à son père la vie du bord, les aventures et les émotions de sa longue et pénible traversée. Elle regarde ensuite curieusement ce qui l'entoure, prête une oreille attentive au bruit de la ville et des forêts, glane des récits souvent instructifs comme celui qu'elle fait, d'après l'un des compagnons de Cavelier de la Salle, de la découverte du Mississipi. Sans oublier de décrire le pays, d'en signaler les richesses et la fertilité, elle peint, d'une main légère, la société franco-louisianaise et les moeurs des sauvages.

En réimprimant sa relation en 1865, pour la Société des Bibliophiles Normands, M. Paul Baudry a fait preuve de goût, de savoir et de patriotisme, car cette oeuvre mignonne, naïve, toute normande, fait honneur à notre pays et mérite une place distinguée dans les bonnes bibliothèques.

Les exemplaires de l'édition faite à Rouen en 1728 sont d'une rareté excessive. M. Boimare a vendu le sien 200 francs, en ajoutant pour condition qu'il en prendrait une copie.

M. Boimare a vécu pendant trente ans à la Nouvelle-Orléans, au milieu des livres. Il connaît à fond l'histoire et la bibliographie de la Louisiane. Son éloignement du sol natal stimula son amour pour les Français et leurs oeuvres, lui fit trouver du bonheur à mettre en lumière ce qu'ils ont fait de beau et d'utile, à confondre dans un même amour toutes les communions, tous les partis, toutes les conditions. Mieux que personne il pouvait donc annoter l'oeuvre de la jeune rouennaise. Il l'a fait avec soin, avec conscience et l'on devinera sans peine que le docte bibliophile a dans les veines du sang normand.

Son excellent manuscrit, aujourd'hui la propriété de M. Gabriel Gravier, est la reproduction textuelle de l'édition originale. Il sera imprimé avec tout le soin possible, spécialement pour les bibliophiles, sur le papier et avec les caractères du prospectus.

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IMPRIMÉ A ROUEN, PAR E. CAGNIARD.
 
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