FÉRET, Charles-Théophile (1858-1928) : Le Jardin défleuri de Robert Campion  (ca1907).
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque intercommunale André Malraux de Lisieux (30.V.2015)
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LE JARDIN DÉFLEURI
de Robert CAMPION
par
Charles-Théophile FÉRET

~*~

Il est donc paru, tel que l'habilla Le Sieutre, tel que le préfaça Fleuret, et que l'imprima — lentement — D. Quoist au Havre.

Il a 76 pages, à marges inégales par le bas ; ce pliage est pour nous prévenir du papier de luxe, qui ne se rabat pas symétriquement pointe sur pointe, comme les repasseuses font le linge. Puisque destiné à un Jardin, Quoist assure qu'il vient droit du pays des tulipes ; il pourrait être vergé sous le même prétexte. A dire vrai, le livre a l'air vieillot assez agréablement. La couverture est bleu-vareuse, avec un curieux bois de Maurice Le Sieutre. En un jardin d'arbustes nus, entre des pots-à-fleurs sans fleurs et un arrosoir oiseux, dans une allée qui coule vers une porte close, c'est un symbole, — à côté d'une Vierge- à-l‘Enfant nichée au mur, — c'est une-concession, — une vieillarde s'évertue avec une ardeur enchaînée à traîner ses chaussons et son impotence. Ses épaules se voûtent comme de la dossière d'une tortue, ou encore des ailes pliées en chasuble d'un gros hanneton. Elle fait canne d'un tronc de pommier de cinq ans. L'œil rigoleur, le nez, les lippes, ont le relief des vieux masques graisseux et soufflés qui ne vivent plus que pour des digestions actives, tout déchu, l'estomac resté bon ; les prunelles quêteuses de viandes et de vins. Bravo, Le Sieutre.
 
Sur la page de la dédicace, le graveur réaliste a fait sortir l'encens à gros bouillons d'une belle soupière fumante.

Maintenant c'est la délicieuse Préface de Fleuret, avec, pour tête de chapitre, un balcon aux balustres trapues et rompues.

PRÉFACE.

« Il est un Jardin que tu préfères, bien qu'il ne soit au goût du jour, qu'il te nâvre de maintes façons, et que tu aies froid sous son soleil. L'air y est de province, qui sent la cave humide et l'automne... La terre s'est craquelée comme une vieille face, ou même le clair orgueil des larmes est tari... Parmi les vices triomphants des Surelles, des ciguës et des armoises, les buis catholiques poussent sombrement, dans l'espoir d'une cueillaison dévote. Les lys, purs adolescents du jardin, les Roses, saintes ardentes qui domptent leur chair sous des épines, les clématites aux yeux d'enfant, ont péri de misère... Poète qui ne parles que par images, tu m'as dit: « Ce jardin, c'est mon passé. J'y reviens fouler tous mes automnes et gémir un peu sur nous-mêmes, comme sur la cendre des fleurs !... »

 Encore une tête de chapitre, au-dessus d'un Préliminaire en octosyllabes, aussi de Le Sieutre :

S'en ma vie a eu un gardin...

Le poëte graveur a voulu montrer son érudition des patois et de la vieille langue, et comment s'est comporté l'Oïl en plusieurs siècles et en plusieurs lieux.

Encore un cul-de-lampe — un panier de fruits, — et voici le premier poème de Campion : SUR LE SEUIL.

Ma mère a commencé mon âme,
Avec des mots vagues et doux...
 


J'aime assez le rythme de  la chanson du Chêne au gui, et la belle voix du poète y ajoute du charme.

L' jardin du roi est tout défleuri,
Dites-moi pourquoi ?
Courons sous le gêne au gui,
Courons sous le chêne.
Le Jardin du roi est tout défleuri,
Dites-moi par qui ?

Encore un curieux bois de Le Sieutre : Les foins sont coupés. Cet artiste s'apparente aux tailleurs d'images, aux peintres de vitraux de la cathédrale de Chartres. Il conçoit les moines et les saintes et tout le monde terrestre, avec une religiosité médiévale. Peint-il un buveur, le verre est un calice, et la tête plaquée sur le fond d'un muid, barré en croix, s’auréole en tête de Christ. Pour illustrer la Ballade des Cordeliers, un franciscain fessu, le cierge au poing, marche superbement contre l'incroyance et contre le vent, la foi et le froc en révolte. Plus loin, Notre-Dame des Naufragés apaise la tempête d'une mitaine énorme et naïve, cependant que les volutes de la mer s'amusent à retomber en pièces du pape.

Mais parlons du poète.

Campion est l'enfant chéri des Muses. Elles lui donnèrent une belle taille, une belle voix, une insouciance et une gaieté de condottière, et des yeux de la Renaissance italienne. Qui donc eût soupçonné le fond de sentimentalisme de ce sensuel ? « Nul d'entre nous n'eût cru à ta nostalgie future », lui dit Fernand Fleuret dans la Préface.

Il faut se rendre à l’évidence : Campion a pleuré quand il avait tant de raisons de liesse. La vie lui a été dure autrefois. Mais allez dans sa maison de Colombes aujourd'hui ; voyez ses vieilles armoires normandes ; ses cuivres feraient pâlir une toile de Bail ; voyez la maîtresse du  logis accorte et vaillante, et l'énorme gigot qui rôtit. Voyez ses filles, la Jeanne du premier livre, qui va faire sa communion, et Bouillotte, la petite ravisée dont le père a ainsi baptisé le nez espiègle, elle sautille entre les buissons. Campion est maintenant un gentleman à serviette de cuir noir, qui a des relations avec des ingénieurs, que tutoient les sous-secrétaires d'Etat, décoré des palmes, et qui aura un prix d'Académie.

- Eh bien ! cet heureux luron qui vit des jours rosés, a des minutes grises « où la petite vieille Douleur le prend par la main ».

Elle lui récite du Baudelaire par les allées du courtil, et il devient pessimiste. Il pense à sa jeunesse, filée dare-dare, et il n'en revient pas d'être encore plus chauve que moi. On peut rapprocher son beau poème  Nane des Regrets d'Une qui fut Heaulmière. Cette plainte de vieille transpose sa propre peine :

Eh quoi ! c'est moi qui suis l'aïeule
A cheveux blancs, à bouche veule,
Au sourire décoloré !
Mais mon enfance est à la porte !
Et je vois ma grand'mère morte
Baiser mon visage doré !

C'est d'un mouvement prompt et spontané. Pourtant je préfère encore REGRET :

Dans le flot hâtif des passants
J'ai couru vers vous, tout mon sang
Reflué d'un jet à mes tempes,
Et comme un qui se heurte aux lampes
— Papillon des soirs captieux—
Je suis allé droit à vos yeux.
Vos yeux d'autrefois, exorables,
Si profonds, si clairs et si stables,
Vos yeux ne m'ont pas reconnu.

Écoute, Campion, cette pecque doit être maintenant richement mariée ou entretenue par un liquidateur de congrégations. Car tu n'es pas si changé que ça !

Dans la cave de ton cœur,
Sous une cire vermeille,
Tu n'es qu'à mettre en bouteille
Tes amours et ta rancœur…

Ou encore parle-nous du Lieuvin. La gaieté te reviendra vite, car là tu triomphes. Qui sait mieux que toi le mobilier normand, les crédences et les landiers, les cannes de cuivre et les assiettes du dressoir, et les pichets, et la forme des mouchettes, les petits bosselages aux Saint-Esprit de doublé, et les us des noces, et les types du village ? Haret le chantre, le bedeau Hélie, et Mme Neuville ? Tu as su  observer, et tu sais redire. Quand tu publieras les Clos de jadis, tu auras un gros succès. C'est ta vraie voie... J'en ai naguère donné un chapitre dans la Vie normande, et ceux qui en possèdent la collection pourront contrôler par le leur mon goût pour ces petits récits, serrés, malicieux et attendris, qui font songer à Töpffer.

C’est là-bas, au village de Prêtreville, où nous avons baptisé ta fille, avec Baron et Whitehouse, et tant regretté l'absence de Frémeaux, notre plus vieux et plus cher camarade. C'est là que tu as écrit tes Rimes paysannes dont j'ai fait la préface. Et tu n'as pas fait corriger mes épreuves, et je t'abandonne les coquilles... sans perles.
 
Le livre était tendre et joli, d'un cœur simple « d'avoir vécu à la campagne avec tes vieux, avec ta Jeanne » (1).

Après trop de jours gâchés, une fortune à sac, tu t'étais marié. Ta compagne s'était mise bravement à diriger la ferme-manoir, à soigner la maman, son homme et tout. La maison fut affable aux copains. C'est là qu'avec Hugon tu as écrit ton poème saisissant Sur la mer, dont la plaquette reproduit en 8 planches la musique notée par Bautz. Il y avait des iris sur le chaume, une vigne près de l'huis, des brise-bise à damier rouge et blanc aux carreaux, sur le mur le portrait d'un père mort jeune, et léguant des conseils en alexandrins contemporains de Lamartine. Il y avait encore quelques meubles fins qui dataient de l'aisance du grand-père briquetier. Puis te vint ta Jeanne.

Entre la petiote qui pépiait, et la maman qui sommeillait, et l'active ménagère, le grand gars avait chaud au cœur et se mit à chanter. Et le décor de sa vie campagnarde et familiale, ce fut toute sa poésie. Il retourna dans son passé de coquebin muguetant, d'enfant de chœur qui joue en surplis aux billes, d'écolier du jeudi. Il détesta les filles et les villes, et découvrit les étoiles, les peupliers et les chemins creux. Ç'a été dans l'inspiration de Campion l'heure décisive et féconde. Hélas ! comme les autres il s'est déraciné. Pour le poète et pour le rossignol chanter est une courte saison.

CH.-TH. FÉRET.

(1) F. Fleuret, 27 août 1902, Journal de Flers.


ANNEXE

Les Clos de Jadis

dans

L’Impartial Français

M. Robert Campion, dans les Clos de Jadis (Edit Montaigne), de même que M. Maurois, est fort attaché au Passe. Je l'y rejoins avec délices, comme si j'étais convié au banquet des Fées. Son livre est un recueil de souvenirs qui a la grâce d'un keepsake. A peu près comme M. Maurois, l'auteur voit évoluer sa province (Normandie) depuis le Second Empire jusqu’à la Séparation des Eglises et de l'Etat qui a profondément modifié les mœurs, les us et les esprits terriens. Mais si je rappelle ce livre exquis, c'est pour sa conclusion, que l'on peut opposer à la fin de Ni Ange ni Bête. Les Clos de Jadis se terminent par un tableau symbolique des Gens de l'enterrement ; ceux-ci s'entretiennent dans le logis de la morte, Mme Neuville, et devant le repas d'usage. Des serviteurs, un notaire et un ingénieur -comme dans M. Maurois. L'ingénieur expose le progrès, dont la maîtresse de maison, morte à temps, n'a pu s'effrayer. Les petites gens se récrient, et l'on sent que l'auteur soupire et lamente avec eux. Mais sa raison l'emporte sur sa sensibilité, et le livre se ferme sur un vol augural de corbeaux qui se déroule vers le crépuscule : tristes oiseaux du malheur et des ruines, ils n'offusquent pas l'Avenir, mais disparaissent dans le Passé. Optimisme courageux, chez un poète et peut-être naïf... Mais n'est-il pas préférable au découragement, à la négation même de l'imposant effort des générations ?

A ces deux romans qui font revivre une société disparue et sont aussi un pieux hommage à la grâce de nos aïeules, il faut joindre un ouvrage qui les renforce, ouvrage technique, mais écrit d'une plume alerte et spirituelle : L'Art et le goût sous la Restauration, 1814-1830, de M. Jacques Robiquet  (Payot)...

L’Œuvre

M. Robert Campion, poète normand de très authentique et ancienne souche, nous donne son premier ouvrage en prose, Le Clos de jadis. C'est un tableau de  la vie paysanne en Normandie, il y a quelque cinquante ans. La fiction semble y tenir peu de place, l'ouvrage a fréquemment le tour d'une autobiographie, mais d'une autobiographie qui ne tomberait jamais dans l'anecdote trop personnelle et emprunterait au cadre qu'elle décrit une constant  généralité. Le sujet du livre est la terre normande, ses habitants, ses travaux, ses richesses, ses saisons. Il fallait être poète pour soutenir ce ton passionné sans donner dans la sentimentalité régionaliste. M. Robert Campion, que je me plais à saluer comme un excellent écrivain, tient de sa race le sens des choses terriennes, la verve caustique et je ne sais quoi d’épique que les normands ont gardé sans doute de leurs lointaines ascendances scandinaves.

Le Petit Parisien

LES LITTERATEURS NORMANDS
LE POETE ET PROSATEUR
ROBERT CAMPION


Robert Campion vient de publier une œuvre essentiellement normande, très fouillée, très prenante, les Clos de jadis.

Dans sa jeunesse, Campion ne fut pas un fort en thème, loin de là. Ce qu'il apprit, c'est par lui-même, à sa fantaisie, revenant au besoin plus tard sur des études forcément incomplètes et les faisant bien parce qu'alors il ne s'agissait plus de méthodes étroites, de la simple mémoire, de leçons machinalement répétées. Une intelligence mieux avertie, le raisonnement entraient en jeu, et ce que l'on supposait qu'il avait perdu de ses années d'école, il le reconquit vite quand il le voulut.

Mais ce fut un fort en gymnastique, en quoi il s'affirma novateur. Il se déclara très fier d'y avoir obtenu un prix, affirmation crâne à une époque où les sports n'étaient pas en faveur, et laissa volontiers à ses camarades les volumes carminés, dorés sur tranches, récompense suprême des virtuoses de la version latine. Et, pour démontrer qu'il le méritait, à seize ans, avide de liberté, il franchit les murs du collège.

Dans la suite, lesté d'argent et d'enthousiasme, il quitte le pays d'Auge, vient à Paris, y passe plusieurs années en flâneries qu'il occupe fort judicieusement. Il fréquente les ateliers, les artistes, notamment Forain, se mêle aussi à la jeunesse du quartier latin et comme il a des loisirs, il s'inscrit à des cours de philosophie et de lettres. De tous ces milieux qu'il observe avec soin, il tire un profit. Il y acquiert des connaissances en esthétique ; son savoir, son expérience s'y augmentent, son goût s'y épure.

Il lit également beaucoup : Villon, les sept de la deuxième Pléiade, celle du temps d'Henri III, et après eux les modernes, Vigny, Hugo, Lamartine, Musset, Théophile Gautier, Verlaine.

A cette date, il donne diverses mélodies d'un sentiment délicat, pleines de charme : les EtoilesSous la brumeDernier baiser, harmonisées par le compositeur Jane Vieu, qui ont pris place dans l'Anthologie des poètes français contemporains. Il prépare en même temps, pour un éditeur parisien en renom, un album de rondes enfantines.

Que chante, que chantera M. Robert Campion ? La métairie, la campagne, les aspects de la nature, les grâces naissantes des petits.

Il aime la Normandie, verte au printemps, jaune l'été, tantôt son clair soleil, tantôt son ciel nuageux, sa vieille ville natale, Lisieux, les vallées, les coteaux, le ruisselet d'argent, les arbres touffus qui en ombragent les rives, tout cet ensemble agreste et pittoresque auquel il revient, plus fervent, après un détour par Londres.

Il témoigne d'une égale affection pour les enfants dont la gentillesse, les gestes annonciateurs de la personnalité future, la joie aux danses vives le captivent, le retiennent. Quelques-unes de ses pages dédiées à sa fille Jeanne le font amplement voir.
 
Il croit, à l'inverse de Victor Hugo, que les vers ne souffrent pas du voisinage de la musique et il voudrait même que, comme ceux d’antan, comme Ronsard, qui récitait en s'accompagnant du luth  ou de la guitare, les poètes chantent leurs vers « pour suivre la tradition de notre maitre Orphée ».
 
Une autre remarque s'impose. En dépit de quelques passages dont la gaîté n'est pas absente, la muse de M. Campion pourrait s'appeler Mélancolie, une mélancolie très fine, très douce certes, avec toutefois ce que le terme comporte de regrets, d'attendrissement.
 
On le note dans Rimes paysannes où, sauf la partie consacrée à sa fille, le ton est grave, ému. Parle-t-il de Mon chemin creux ? C'est pour dire qu'il a vu pleurer bien des yeux. Devant l'âtre évoque pour lui le souvenir de l'aïeule disparue. Les Chandeliers serviront surtout à ses obsèques. A la Valence ! lui rappelle des jours heureux, hélas ! abolis. Le sonnet sur les Eglises finit par ce tercet :

Et sous le porche taciturne
Chacune a son oiseau nocturne
Qui se lamente dans la nuit.
 
Quant au recueil le Jardin défleuri, d'un art subtil, d'une rare maîtrise prosodique, le titre et ce distique de la pièce liminaire

...Ma douleur est née aux roses
Du rosier de mon clair jardin

n'en indiquent-ils pas éloquemment le sens, l'esprit ?
 
Il se termine par une fresque, Sur la mer, cette ceinture bleue ou grise de la Normandie selon les saisons et les heures (collaboration de M. Gabriel Hugon, musique de M. Gustave Bautz), représentée avec succès à Paris.
 
L'œuvre elle-même, sur quelle vision s'achève-t-elle ? Celle du morne infini des eaux encadrant une pauvre épave.
 
Cette tendance se discerne pareillement dans les Clos de jadis, étude locale en prose, remarquable par sa précision, son relief. On y trouve la description, poussée jusqu'à la minutie, qui donne la sensation de la vie réelle, du pays augeron, de ses domaines herbeux, de ses maisons à colombages, de ses propriétaires terriens si typiques, de ses usages et coutumes d'autrefois.

Tout, à la voix du narrateur, qui est ensemble un peintre et un sociologue, s'y réveille, se ranime, et quels tableaux curieux que ceux-là : le Clos NeuvillePichets dé pré d'AugeEconomie domestiqueA l'école... Ce n'en sont pas moins des choses du passé qu'estompe la grisaille des lointains et qu'enveloppe, au dernier chapitre, le linceul où l'on ensevelit Mme Neuville, une femme de dignité, de race, dont le spectateur attentif de son existence journalière a tracé un inoubliable portrait. — M. L.



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