DEVILLE, Étienne (1878-1944) : Notes d’histoire sur Lisieux & ses environs (1919-1920)

Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (03.II.2011)
Texte relu par : A. Guézou
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Collection d'articles parus dans le Réveil de Lisieux du 10 mai 1919 au 10 janvier 1920 sous le titre générique : Notes pour servir à l'histoire de Lisieux & des environs recueillies et publiées par Etienne Deville. Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Ms 116)


Notes d’histoire sur Lisieux & ses environs

par

Étienne Deville

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Ms 116 (Page de titre et front)

Préface.

Bien des personnes m’ont manifesté le désir de me voir entreprendre une Histoire de Lisieux, non seulement de l’entreprendre, mais encore de la mener à bien, ce qui n’est pas du tout la même chose. En dehors des grands faits connus, rapportés par les historiens de notre ville, Louis Du Bois et Formeville, il reste à extraire des archives des faits plus intimes qui seraient le corollaire de ceux que nous connaissons déjà. La vie d’une cité se manifeste de bien des façons : les actes de la vie publique, en général, et les actes de la vie privée en particulier. Pour bien connaître les uns et les autres, il faut interroger les seuls témoins qui en restent, c’est-à-dire les documents manuscrits qui ont échappé aux incendies, aux révolutions et aux vicissitudes du temps.

Malgré ces pertes, ce qu’il en reste suffirait pour occuper la vie de plusieurs historiens ; ce que je connais, et qui m’effraie, n’est cependant qu’une petite partie de la quantité de matériaux épars qu’il faudrait coordonner pour édifier le monument digne de glorifier notre cité. Ce projet est irréalisable pour un seul homme ; ceux qui l’ont tenté ont dû y renoncer. Pour ma part, je peux dire que j’ai déjà beaucoup parcouru de documents manuscrits se rapportant à notre ville ; j’ai recueilli beaucoup de notes sur des faits peu connus. Je crois faire oeuvre utile en consacrant dans mon journal un feuilleton par semaine, dans lequel on retrouvera quelques-uns de ces souvenirs du passé que j’ai exhumés des vieilles minutes poudreuses des tabellions lexoviens. Ce ne sont que de simples notes sans prétention, mais des notes précises qui permettront de rectifier quelques erreurs et pourront jeter une certaine lumière sur l’histoire des rues de Lisieux, par exemple, puisque je commence par m’occuper d’une de nos vieilles rues. Dans ces feuilletons, on trouvera un peu de tout ; je n’ai pas de plan arrêté d’avance, j’ai ainsi toute liberté d’action dans un cadre assez vaste, puisque j’embrasse Lisieux et ses environs.

                                    Lisieux 10 mai 1919.


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I. - La Rue de la Paix

Cette voie, qui va de la Grande-Rue à l’église Saint-Jacques, est très ancienne ; elle s’appelait autrefois rue du Bailly, à cause sans doute de la résidence de l’officier qui portait ce nom. Dès le XIIIe siècle, elle s’appelait déjà ainsi : la voie, le chemin, la rue appelée « Baallée », lisons-nous dans un acte du 11 février 1292.

La rue de la Paix est assurément la plus curieuse, la plus pittoresque, la plus caractéristique de la cité. Elle a quelque chose de moyennageux qui fait la joie des artistes qui la dessinent et la peignent à l’envi ! Elle est demeurée une rue calme où le commerce n’étale pas le puffisme de ses réclames, une rue monacale comme en voyait jadis autour des cathédrales, sur le pavé de laquelle glissent silencieusement les aïeules qui se rendent à l’église, quand la cloche les y appelle.

Je laisse volontairement de côté l’impasse du Doyenné qui pourrait en être la continuation, et je pénètre dans la rue de la Paix par la Grande-Rue. La perspective fuyante de la rue, l’église Saint-Jacques qui tend, à l’extrémité, sa broderie de pierre, quel cadre magnifique !

Avant d’entrer dans cette rue, la première maison à droite retient tout de suite l’attention. Les archéologues vous diront que c’est la maison la plus remarquable de Lisieux, en tant que construction de bois. Son rez-de-chaussée garde encore certaines de ses anciennes dispositions. Deux puissantes sablières moulurées forment l’entablement du premier étage ; celle du côté de notre rue a fléchi malgré la force des maîtres poteaux qui la soutiennent. Au-dessus de ces sablières, des croix de Saint-André séparées par des potelets dont la colonnette centrale relevée de tores se termine en pointe. Les baies d’ouverture sont particulièrement nombreuses, et je me représente aisément le luxe et le confort de ce biau logis quand les fenestrelles étaient garnies de vitraux aux riches couleurs. La sablière à moulures très recreusées qui forme la saillie du second étage mérite d’être remarquée, ainsi que l’immense pignon du côté de la Grande-Rue. La cheminée du logis est le pilier central qui sert de point d’appui à tout l’édifice.

La première mention que je connaisse de cette charmante demeure, est du 6 mai 1597. Elle appartenait alors aux membres de la famille Lebourgeois, originaires d’Hermival, représentés par Jean et Richard, demeurant, le premier à Saint-Quentin-êes-Iles, près Bernay, le second à Norolles, fils et héritiers de feu Guillaume Lebourgeois, leur père. Ils vendent, moyennant 35 écus sol, à un bourgeois de Lisieux, Maurice Costentin, marchand-cirier, la cave et la chambre du troisième étage de cette maison, où demeurait Jehan Bancel, cordier. L’acte, qui fut passé en la maison où pendait pour enseigne « L’Ecu d’Or », près la porte de Paris, nous apprend que ce logis était tenu de la terre et seigneurie d’Ouilly-le-Vicomte.

Trente ans plus tard, une partie de cette maison appartenait à Jean et Claude Lou, père et fils, qui demeuraient alors paroisse, Saint-Jacques. Le 15 octobre 1627, ils vendirent à Germain Langlois, bourgeois de Lisieux, une chambre, un cabinet et le grenier dessus, moyennant 90 livres tournois. L’acte fut passé en l’hôtellerie de la Levrette, en présence de Claude Defarvaque et Jean Courtin.

Les nos 12 et 14 sont des constructions de la même époque que le n° 10. Non loin de là, peut-être même à cet endroit ou au n° 16 qui offre encore une ancienne demeure replâtrée, se trouvaient un ou plusieurs corps de logis que messire Pierre Baillehache, curé de Saint-Pierre de Touques, vendit le 29 avril 1549, à Jehan Robillard bourgeois de Lisieux, moyennant la somme de 250 livres tournois. Dans ce périmètre, étant donné les abornements cités dans l’acte, je placerai volontiers un corps de logis avec son héritage que messire Guillaume Hellot, prêtre, licencié en droits, vend, le 30 septembre 1524, moyennant cent livres, au même Guillaume Baillehache, alors qualifié de curé de Freneuse. Parmi les abornements de la propriété, on cite d’un bout, le jardin et maisons de la Licorne, important manoir sis rue au Char, dont je reparlerai plus tard.

Je vais citer trois immeubles qui se trouvaient assurément de ce côté de la rue, les abornements le prouvent, mais sans pouvoir préciser exactement leur emplacement. Ce sont d’abord deux maisons faisant partie de la succession de feu noble homme Jehan Lebuignetier, en son vivant Elu de Lisieux, et de feue damoiselle Magdeleine de Mauregard, sa femme, que se partagèrent, en février 1523, leurs enfants, Robert, écuyer, grenetier du Pont-Audemer, Claude et Jean. Ces deux maisons sont bornées, d’un bout, la rue au Char, d’autre bout la « rue de Bally ». Le premier décembre 1518, messire Jehan Demannoury, pour satisfaire, à une fondation faite par lui en l’église Saint-Jacques, assigne une rente de trente livres tournois sur plusieurs maisons, manoir et jardin « estant en la rue de Baily », le tout lui appartenant. La maison est bornée d’un côté par Jean De Mauregard, écuyer, grenetier du grenier à sel ; d’un bout, notre rue de la Paix et d’autre bout celle où siet la cour d’église aud. Lisieux, c’est-à-dire la rue au Char actuelle. Quant au jardin, nous le retrouverons tout à l’heure, de l’autre côté de la rue de la Paix.

C’est également de ce côté droit de la rue que je place la maison et l’héritage que messire Denis Grip, prêtre, chapelain de la chapelle Saint Thomas en la cathédrale Saint-Pierre, vend à Guillaume Duprey, curé de Martainville, le 22 juillet 1513, moyennant soixante livres tournois. Cette propriété, qu’il vendait ainsi, il l’avait acquise lui-même, le 27 novembre 1512, d’un certain Pierre Regnier.
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Le n° 22 offre une porte élégante en accolade terminée par un haut fleuron et sur les pieds-droits de laquelle montent des colonnettes imbriquées dont les pinacles s’élèvent à la hauteur du sommet de l’ornement central.

Le n° 24 a été replâtré ; toutefois, il convient de remarquer la galerie du haut et le petit tourillon, à peine en encorbellement, qui ne manque pas d’élégance.

Le n° 30 offre une très jolie porte analogue à celle du n° 22 ; elle est surmontée d’une accolade aux feuillages panachés, et flanqués de deux fines colonnettes. Un écusson à deux fasces a été buché, au-dessus de la porte. Les ferrures, en forme de croissants accolés, modèle assez fréquemment employé pour la clôture des soupiraux des caves, sont ici bien conservées et bien caractéristiques.

Je ne sais si deux maisons, dont j’ai trouvé mention dans les vieux actes, se trouvaient de ce côté de la rue. Leurs abornements, constitués par des noms de propriétaires, très connus alors, mais qui sont aujourd’hui tout à fait inconnus, ne permettent pas de préciser leur emplacement.

C’est ainsi que le 26 février 1508, le trésor de l’église Saint-Jacques, représenté par Jehan Le Valloys le jeune, trésorier ; Davy Boctey, écuyer ; Roger Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trinité, Robert La Vache, Guillaume Carrey, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Delaballe, Guillaume Filleul et autres paroissiens de Saint-Jacques, baillent à rente, à vénérable et discrète personne messire Jacques Dandel, prêtre, notaire en la cour ecclésiastique à Lisieux, une maison et héritage jouxte : d’un côté, Robin Germain ; d’un côté et d’un bout, les hoirs, maître Guillaume Gosset, en son vivant chevalier ; et d’autre bout, la rue, moyennant une rente annuelle de huit livres à servir au trésor de l’église Saint-Jacques.

La seconde mention est relative à la vente d’une chambre, consentie par Guillaume Lefèvre, du métier de chaussetier, en faveur de maître Loys Toustain, avocat de cour laïque, avec le droit d’aller et venir par l’allée commune. La maison où se trouvait cette chambre était bornée par Jacques Duhamel, une cour et d’autres biens appartenant à Guillaume Lefèvre. La vente était faite moyennant quinze livres tournois.

Nous arrivons enfin au bout de ce côté de la rue qui se termine par un curieux manoir de la fin du XVe siècle, remarquable par son rez-de-chaussée en pierre et moellons, fait assez rare dans les constructions de cette époque, car la maison ne paraît pas avoir été remaniée. De larges corbeaux de pierre soutiennent les sommiers de l’étage. La disposition des combles est à signaler : le pignon et la lucarne se trouvent par exception sur le même versant du toît.

Ce manoir appartenait en 1511 à Jacques Debray, de Glos, qui le vendit, le 12 juillet de cette année, à noble homme Jacques Le Roy, élu en l’élection de Lisieux. Trois ans plus tard, le 22 août 1514, Jacques Le Roy revend son manoir à honorable homme Taurin Duhamel, conseiller en cour laïque. L’immeuble est indiqué comme assis en la paroisse St-Jacques « faisant le coing de la rue du Bailly, près l’église dudit lieu de Saint-Jacques ». Cette vente est faite moyennant la somme de cent dix livres, et comprenait en outre un petit jardin sis près des fossés de la ville, non loin de la porte d’Orbec.

Reprenons maintenant l’autre côté de la rue, laissant derrière nous l’église. La première maison que nous rencontrons, qui a subi de nombreuses modifications, était autrefois la maison du théologal, qui était en même temps curé primitif de Saint-Jacques, d’où le nom de prébendé de Saint-Jacques, que l’on rencontre dans les actes.

Tout près de cette maison, qui porte maintenant le n° 41, à l’endroit même de la demeure de Mme Raffit, s’élevait au XVIe siècle une petite maison dans un jardin qui appartenait, en 1518, à noble vénérable et discrète personne messire Jean de Mannoury, prêtre, protonotaire apostolique, chanoine de Lisieux. Ce jardin faisait partie des immeubles grevés d’une rente constituée par ce chanoine, pour satisfaire à une fondation faite par lui en l’église Saint Jacques, ainsi que nous l’avons vu plus haut.

Le 19 mars 1539, il vend cette propriété à Guillaume Lehérichon, licencié ès droits, avocat de cour d’église à Lisieux, moyennant 115 livres tournois. Les abornements cités dans l’acte de vente sont très intéressants en ce sens qu’ils permettent de situer d’une manière précise le manoir de Cormeilles, dont de Caumont recherchait l’emplacement, lorsque parut sa très intéressante Statistique monumentale du Calvados. Le jardin en question était borné, dit le texte, d’un côté, le prébendé de Saint Jacques ; d’autre côté, le manoir de Cormeilles appartenant à Martin Legras ; d’un bout, les murailles de l’enclos de la ville ; et d’autre bout, ladite rue du Bailly. Or, nous savons, par un acte du 8 octobre 1457, que le manoir de Cormeilles servait d’abornement à un jardin dont on ne connaissait pas l’emplacement. Maintenant qu’il est permis de situer exactement ce jardin, on peut affirmer que le manoir de Cormeilles se trouvait être la troisième demeure sur ce côté de la rue, sur l’emplacement actuel des propriétés de Mmes Raffit et Duputel. A la fin du XVIIe siècle, ce manoir appartenait à la famille de Semilly. Il est probable que son nom lui venait de l’abbaye de Cormeilles, à laquelle, il avait dû appartenir autrefois.

Non loin de là, se trouvait une propriété composée d’une maison, cour et jardin qui appartenait, en 1513, à messire Jean Pichon, curé de Vaudeloges ; elle était baillée, depuis le 24 juin 1500, à messire Jehan Le Pain, curé de Mesnil-Mauger. Ce dernier la remit au propriétaire le 4 août 1513. Les abornements de l’immeuble sont : d’un bout, les murs de la ville ; d’autre bout, la « rue de Baillif » ; d’un côté, les héritiers de maître Nicolas Gosset ; et d’autre côté, Davy Boctey, écuyer.

Joignant immédiatement cette propriété, se trouvait un autre manoir avec jardin que, le 15 septembre 1515, messire Robert Carrey, chanoine de Lisieux, curé de Moyaux, baille à ferme, pour quinze ans, à messire Jehan Rochon, curé de Beuvillers, moyennant dix livres tournois par an. Ce manoir était borné, à droite par Davy Boctey, et à gauche par « le tripot ».

De ce côté de la rue, mais à un endroit que je ne saurais préciser, se trouvait, en 1528, « une place vide estant en courtil » que Guillaume Delaballe, bourgeois de Lisieux, vend, le 3 juillet, à messire Pierre Rochon, prêtre, curé de Sainte-Marguerite-des-Loges, et à messire Isaac Rochon, chapelain de la chapelle Saint-André en la cathédrale, moyennant cent livres tournois. Ce terrain était borné, d’un bout, par la rue ; d’autre bout « le terruer de la ville » et des autres côtés par le vendeur et les acquéreurs.

En avançant de ce côté, vers la Grande-Rue, on remarquera les rageurs de la sablière qui orne le n° 33 qui est un ancien manoir replâtré.

Au n° 29, curieuse maison à pans de bois recouverts d’essente, offrant encore deux mascarons du XVIe siècle. Le n° 27 est un ancien manoir en partie de pierre, le reste recouvert d’ardoises. Le long de la base en maçonnerie court une grosse moulure torique. La porte à l’ogive surbaissée conserve un dispositif ancien assez intéressant : une petite baie, aujourd’hui bouchée, placée en dessus, permettait à l’habitant de voir qui demandait l’entrée en frappant du heurtoir. De curieux bouts de poutres à faces grotesques égayent la façade.

La maison du n° 25 offrait jadis un intéressant appareil de briques et pierres, rappelant le XVIe siècle ; elle a été odieusement replâtrée en 1915.

Les autres maisons de la rue conservent encore des parties anciennes que l’antiquaire découvre toujours, mais partout le plâtre a triomphé et les parties intéressantes sont cachées sous cette robe qui fut jadis blanche, mais qui aujourd’hui est devenue horriblement sale.

Disons pour terminer que le bureau de la Poste aux lettres était établi, en 1791, dans cette rue. M. Legendre père en était alors directeur.

II. La Rue au Char

Comme la précédente, cette rue est une ancienne voie de la ville qui remonte à une assez haute antiquité. La première mention que j’en connais remonte à l’année 1292. Au XVe siècle, elle était appelée rue Cadoc, au moins jusqu’à l’emplacement de la fontaine de ville, dont on ignore actuellement l’emplacement mais qui, en 1321, était près la maison de Guillaume de La Fontaine, près de l’héritage de Guillaume Baston. Le reste de la rue, jusqu’à l’église Saint-Jacques, s’appelait rue de l’Ormerie. Ce nom de l’Ormerie s’est encore appliqué à une autre rue de notre ville, la rue Etroite, que nous retrouverons quand nous nous occuperons de la Grande-Rue. Dingremont, qui s’est un peu occupé de l’origine des noms de nos rues, dans un petit opuscule très rare, pourtant imprimé à Lisieux en 1834, ne parle pas de ce nom. A une époque que je ne saurais déterminer, elle fut appelée rue au Chat. Elle est ainsi désignée dans le recensement, fait en 1775, par l’administration municipale, pour le logement des militaires et depuis, elle a été nommée rue au Char par corruption de son dernier nom.

En venant de la rue Olivier, nous trouvons à notre droite, dans la rue au Char, une des ailes de l’Hôtel de Ville, une petite cour et le théâtre. Au moyen âge, on trouvait dans ces parages le manoir official. C’était le bâtiment où l’évêque exerçait sa juridiction ecclésiastique ; on l’appelait aussi « court espirituelle ». Ce manoir occupait le fond d’une vaste cour dont l’accès était par la rue au Char et dont quelques dépendances confinaient à la Grande-Rue. Deux anciens textes précisent son emplacement dans la rue Cadoc, l’un du 21 juillet 1321, l’autre du 13 juillet 1445 : « la cour et juridiction espirituelle de mondit seigneur... en la rue Cadoc ».

De ces constructions qui devaient être d’une certaine importance, il subsiste encore d’intéressants vestiges qu’il faut aller chercher au fond d’une allée de la Grande-Rue, près de M. Dutheil, coiffeur. Après bien des détours, on parvient en face d’une construction de pierre, avec fenêtres à meneaux crucifères qui annoncent le XVe siècle. L’étroitesse de l’allée ne permet malheureusement pas grand recul pour se rendre compte de l’importance de ce manoir qui a encore grand air malgré l’état de délabrement dans lequel le laisse son propriétaire actuel.

Un autre texte du XIVe siècle signale deux maisons dans cette rue, l’une se trouvait de ce côté de la rue, devant la poissonnerie, et appartenait aux héritiers d’Auberede la Seynière, près la maison de Guillaume Du Bois ; l’autre se trouvait du côté opposé, en face le manoir official et appartenait aux héritiers de Durand Baudri.

Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une jolie maison bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle, postérieurement à l’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leurs maisons en encorbellement. Ce joli logis, dont on trouve une description dans le journal Le Normand du 25 avril 1857, a servi en dernier lieu de magasin aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à 1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé les vestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaie d’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tours. Heureusement que le crayon des artistes nous en a conservé le souvenir ! Elle fut dessinée au mois d’août 1856 par M. Verdier, architecte, à la même date par Georges Bouet et Raymond Bordeaux ; le dessin de ce dernier, un Lexovien illustre, est conservé dans un de ses Albums qui se trouvent déposés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale.

Au n° 8 actuel se trouve une allée connue sous le nom d’allée du Diable ; elle rejoint l’ancienne rue Haute Boucherie.

Je ne cite que pour mémoire les coquets jardins des nos 10 et 12 et je m’arrête volontiers quelques instants devant ce dernier. Importante construction du XVIIe siècle ; elle offre de curieux arrangements de monuments anciens et l’intérieur a été décoré avec beaucoup de goût par un artiste sculpteur, qui excelle dans l’art du pastiche des choses anciennes : M. Piquot.

Il faut parvenir jusqu’au n° 30 pour trouver un joli groupe de deux vieilles demeures de la fin du XVIe siècle. Ce groupe a été très modifié ; primitivement, il ne devait comporter qu’un rez-de-chaussée très élevé et le second étage actuel devait être le premier alors.

A remarquer surtout un aspect d’une partie de la construction assez rare à Lisieux : la partie inférieure de pans de bois est fortifiée de part et d’autre par des décharges au-dessous de la corniche d’appui des fenêtres. La porte, au linteau en plate-bande à coussinets arrondis, relevé par des moulures en accolade, à décoration torique et à culots, est très curieuse.

Si nous revenons maintenant vers la Grande-Rue, un rapide coup d’oeil nous montre que l’ensemble de ce côté a été modernisé, modifié, refait. Derrière les plâtrages de beaucoup de ces demeures, on retrouverait les antiques colombages et peut-être même des sablières sculptées. Deux manoirs nous retiendrons quelque peu, le manoir de la Rose et le manoir de la Licorne.

L’hôtel de la Rose est cité dans un acte du 20 décembre 1456, il y est ainsi désigné : deulx masures et deulx maisons joignantes ensemble... dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose assises... en la rue de l’Ormaerie ». Il est de notoriété publique que l’ancien hôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtel de Normandie qui occupe des constructions en briques et pierre du XVIIe siècle. Le soubassement en pierres de taille moulurées de cet hôtel, pourrait être celui de l’ancien manoir de la Rose.

Non loin de là se trouvaient deux maisons contigües dont l’une est vendue, le jeudi 3 novembre 1528, par Pierre Davy, écuyer, agissant comme tuteur des enfants de Perrin Le Jumel, à Guillaume Cucuel, du métier de pelletier. Elle est ainsi bornée : d’un côté, Hamon Duhamel, avocat de cour laie ; d’autre côté, Jehan Dehors et Jehan Gadeseel ; d’un bout, Henri Lefèvre ; d’autre bout, la rue au Chat. L’autre maison appartenait, en 1531, à Jacques Lefebvre, praticien en cour laie qui, le 6 septembre de cette année, vend à Mathieu Blondot, du métier de carreleur, autrement dit cordonnier, une chambre « estant sur la salle de bas de ladite maison ».

Un peu plus loin, touchant au manoir de la Licorne, dont je parlerai ensuite, se trouvait une maison qui a fait l’objet, le 5 juin 1615, d’un acte que je résume ainsi : Aux plès de meubles tenus à Lisieux par Pierre Hue, écuyer, sieur de Cricqueboeuf, docteur ès-droits, bailli vicomtal de Lisieux, est comparu Jacques Vattier, marchand, bourgeois de Lisieux, représenté par Me Charles de La Reue, écuyer, avocat, lequel nous a remontré que par contrat passé devant les tabellions royaux de Bernay, le 4 novembre 1614, Marie Ledou et Pierre Piquot lui avaient vendu un corps de logis et maisons, sis et assis paroisse St-Jacques, en la rue au Chat. Cette maison était alors presque inhabitable et il était urgent d’y faire des réparations tant de charpenterie, maçonnerie, horderie, couverture que autres. Il avait requis plusieurs artisans de dresser un état de leurs travaux à exécuter, ce qui ressort d’un procès-verbal de Guillaume Le Chevallier, sergent ordinaire en ce bailliage, en date de 5 mai 1614, montant à 269 livres 16 sols. Il avait été autorisé à faire « bannyr » au rabais lesdites réparations. Deux criées avaient été faites à ce sujet, l’une au marché de Lisieux, l’autre à l’issue de la messe paroissiale de Saint-Jacques. A ces deux criées, Guillaume Le Chevallier avait donné lecture du mandement et demandé si quelqu’un voulait exécuter ce travail au rabais de la somme portée au procès-verbal. Thomas Cocquerel mit à prix le travail pour 265 livres et Lucas Hiron à 260. Ce dernier en fut chargé et il devait le terminer pour « le jour de saint Michel prochain venant ».

Le numéro 5 actuel est une très belle construction du début du XVIe siècle, dont la partie inférieure a été refaite au XVIIe. Les potelets et les pans de bois sont sculptés d’imbrications et de feuillage ; de fines corniches à moulures complètent l’ensemble. L’entre-colombage a été rempli par des tuileaux roses disposés en arêtes de poisson. Il est regrettable que les fenêtres primitives aient disparu ; leur transformation a fait perdre son charme à ce joli manoir. Sur les pans de bois de la façade dominant la rue se trouvent sept écussons aujourd’hui frustes, on y retrouve les trois fleurs de lys de France.

La partie nord de la cave de ce logis était autrefois voutée d’ogives ; il ne reste plus aujourd’hui que des départs d’arceaux reposant sur six colonnes.

La plus ancienne mention que je connaisse de ce manoir est une fieffe du 11 février 1292, par Jean le Vicomte, écuyer, à messire Nicolas de Villedieu, prêtre ; il est ainsi désigné dans l’acte dont je traduis le texte latin : un manoir avec ses édifices, situé paroisse Saint-Jacques de Lisieux, entre le chemin de la poissonnerie et la rue du Bailly. En 1460, il était habité par Jean Le Muet, personnage important à Lisieux au XVe siècle. En effet, on le trouve comme vicomte d’Orbec sous la domination anglaise de 1447 à avril 1448 au moins ; en 1449, il fut sous-sénéchal de l’évêque et prit part, en cette qualité, à côté de Thomas Basin, à la reddition de la ville à Dunois. En 1515, il appartenait encore à un descendant de cette famille puisque, le 12 juin, Jacques Le Muet, seigneur de Forges, le baille en échange à Martin Lefèvre, demeurant paroisse Saint-Jacques. L’immeuble est ainsi désigné : les maison, manoir et pourpris en toutes choses, nommé le manoir et maison de la Licorne. Les abornements sont alors les suivants : d’un côté, les héritiers Lecorps et maître Jehan Herembourc, prêtre, curé de Sassay ; d’autre côté, les héritiers Jehan Desbois, Robert Regnault, un nommé Legrand et la Grande-Rue de Lisieux ; d’un bout, la rue où sied la cour et l’official de révérend père en Dieu mons. de Lisieux ; d’autre bout, Jehan Boutey, Jehan Lebourgeois et autres. Le bailleur reçoit en échange une rente de vingt livres tournois à prendre sur plusieurs bourgeois.

Au XVIIe siècle, cette propriété avait été morcelée, puisque, le 14 mars 1630, devant Jacques Gosset, sergent au bailliage vicomtal de Lisieux, Jacques Le Rebours, ayant épousé Marie Cottis, se présente, au nom de sa femme, pour exercer le retrait lignager de « plusieurs maisons assises dans le manoir de la Licorne, consistant en une cave, une salle, chambre grenier, partie d’un jardin et de la cour dudit manoir, qui avaient été vendus à Michel Hesbert, le 8 janvier de la même année.

Pendant longtemps, le manoir de la Licorne fut une hôtellerie, souvent citée dans les documents anciens, « passé à Lisieux en l’hostellerie de la Licorne » lisons-nous dans de vieux contrats. Ce ne fut qu’au XVIIIe siècle que ce manoir devint une maison bourgeoise.

Au moyen-âge, la Poissonnerie, souvent mentionnée dans le cartulaire de Thomas Basin, se trouvait non loin de ce manoir, sur une des places contigues au manoir de la Licorne.

III. - Etablissement d’une fontaine dans une maison de la rue du Bailli en 1646

L’accord dont il va être question nous apprend quelle était la marche à suivre, au milieu du XVIIe siècle, pour obtenir de la ville une concession d’eau à titre personnel. Le fait de l’établissement d’une fontaine dans la maison d’un particulier n’était pas un cas isolé, nous en avons la preuve par le texte qui fait l’objet de cette note.

Une requête, sollicitant cette autorisation, adressée aux conseillers et échevins de la ville, suffisait alors et ceux-ci, en vertu des pouvoirs à eux donnés par les habitants de la ville, statuaient sur cette réquisition.

C’est ainsi que, le 22 juillet 1646, comparaissaient devant les tabellions de Lisieux Jean Costentin sieur du Besneray, Marin Le Héribel sieur de la Couture, Pierre Le Coq et Robert Desperrois, avocats, conseillers et échevins de cette ville de Lisieux et Robert Vimenault, procureur syndic d’icelle ville lesquels, vu la réquisition à eux faite par Me François de la Morlière, grenetier au magasin et grenier à sel de Lisieux, tendant à obtenir la permission de prendre « la grosseur d’un pois » de l’eau du canal qui coulait et passait par la rue du Bailly, allant à la fontaine devant l’église Saint-Jacques et ce, au droit de la maison dud. sieur de la Morlière, sise en la rue du Bailli, afin de faire un fontaine à sadite maison à tel endroit qu’il aviserait bien être pour la commodité d’icelle.

Les édiles d’alors firent bon accueil à la requête du sieur de la Morlière et décidèrent qu’au préalable que l’échantillon de la « grosseur d’un pois » serait mis pour étalon dans l’hôtel commun de la ville et que les travaux seraient fais aux frais du requérant.

Ceci posé, il fut permis à Guillaume Godart, alors fontainier des fontaines de la ville, de délivrer de l’eau au sieur de la Morlière pour faire une fontaine en sa maison à l’endroit qu’il jugera à propos, à ses frais et dépens. En considération de quoi, ledit sieur se soumit faire et payer au corps commun de la ville la somme de quatre livres de rente par chacun an, premier payement commençant de cejourd’hui en un an et pour après continuer à toujours, sans racquit.

Le concessionnaire devait en outre entretenir, bien et duement à ses frais le canal par lequel l’eau flura dans sa maison à l’avenir, depuis le gros canal de lad. rue du Bailly jusques à sa maison, pour jouir, lui et ses successeurs et ayant cause de lad. liberté.

Une dérogation à ce droit était pourtant prévue : au cas que les fontaines de lad. ville fussent altérées et que le public en souffrit du préjudice et incommodité, led. sieur de la Morlière et les siens étaient tenus retrancher led. cours d’eau ainsi et à proportion que les autres des maisons ayant le même droit.

Comme garantie de cet accord, les conseillers engagèrent les biens de la ville et le sieur de la Morlière, les siens propres, présents et à venir.

L’acte fut passé après midi, à Lisieux, en l’hôtellerie de la Licorne, en présence de Paul de Chandefolle, écuyer, sieur de Haute Vigne, receveur au grenier à sel de Lisieux et Jean Costard, grenetier aud. grenier, demeurant tous deux à Lisieux, qui signèrent l’acte en qualité de témoins.

IV. Contrats d’apprentissage lexoviens au XVIIe siècle

Les brevets ou contrats d’apprentissage sont des documents précieux pour l’étude de la condition des personnes, des apprentis, à une époque déterminée. Le Comité des travaux historiques en a reconnu l’intérêt et il a toujours engagé les historiens à les recueillir autant que possible, reconnaissant ainsi tout le parti qu’on peut en tirer pour l’histoire des corporations. J’en ai recueilli un certain nombre intéressant notre ville. J’ai pensé qu’il ne serait pas sans intérêt de vous en faire connaître quelques-uns.

Le brevet ou contrat d’apprentissage était un acte par lequel un particulier, pour apprendre un métier, s’obligeait à demeurer pendant un certain temps, chez son maître, aux conditions énoncées entre eux.

Le brevet ou contrat pouvait être fait sous signature privée, mais il devait être enregistré par le syndic de la communauté sur un registre spécial.

Le temps de l’apprentissage ne devait commencer à courir que du jour de l’enregistrement du brevet.

Si le brevet ou contrat venait à être annulé, soit du consentement des parties, soit par le décès du maître ou par jugement, l’apprenti pouvait achever son apprentissage chez un nouveau maître ; en ce cas, le nouveau brevet était transcrit sans frais sur le registre de la communauté.

L’apprenti qui avait pris un engagement avec un maître ne pouvait le quitter avant le terme de son engagement, sans en avoir obtenu congé par écrit, sauf celui qui n’était pas payé de son salaire ou qui avait à se plaindre de son maître ; il pouvait dans ce cas recourir au juge de police pour obtenir, sans frais, un billet de congé.

Le contrat d’apprentissage comprend ordinairement alleu par l’apprenti, quand il est en âge, ou par le père ou la mère de l’apprenti, dans le cas contraire, à servir le patron ; ce dernier s’oblige toujours à montrer son métier, le mieux qu’il pourra et autant que l’apprenti pourra comprendre ; lui fournir toutes ses nécessités de manger, boire, coucher, lever, feu, lit, gîte, logement, sauf le pain que l’apprenti devait toujours quérir à ses frais. Quelquefois, le patron n’était pas tenu à ces obligations, les parents s’engageant à entretenir leur fils. Cette clause était toujours indiquée au contrat.

Le patron avait toujours à son profit le travail de l’apprenti, au moins durant les six premiers mois. Après ce délai, il pouvait recevoir un paiement, toujours indiqué au cours de l’acte qui lui était servi régulièrement chaque semaine. Le délai d’apprentissage est toujours stipulé ainsi que la somme qui devait être fournie au patron pour l’accomplissement du contrat.

Les actes dont je vais vous entretenir contiennent à peu près tous ces dispositifs ; ils sont passés devant notaire, en présence de deux témoins, généralement étrangers à la corporation.

Voici d’ailleurs le texte d’un de ces contrats qui vous en fera mieux saisir l’ensemble et comprendre les dispositifs que je viens de signaler :

« Du jeudi 26 juillet 1640.

Furent présens Guillaume Boscaige, le jeune, du mestier de tisserand en drapperie, demeurant à Saint-Désir de Lisieux, d’une part, et Jean Demasures, fils Thomas, demeurant aud. Saint-Désir, âgé de plus de vingt ans ainsy qu’il a dit, lesquels confessèrent avoir fait et font entre eux l’alleu et marché qui enssuit, par lequel, pour trois ans, qui ont commencé dès le jour Saint Clair dernier passé et qui finiront de dens trois ans aud. jour, led. Demasures s’est alloué et alloue aud. Boscaige pour serviteur et apprentif dud. mestier de tisserand, auquel pendant led. temps il lui pourra monstrer et enseigner led. son mestier au mieux qu’il pourra et que led. apprentif le saura comprendre, et lui quérir et fournir tous ses nécessaires de boire, manger, coucher, lever, feu, lit, giste et maison, le tout raisonnablement, excepté que led. apprentif se querra son pain. Ce fait au moyen que led. Boscaige se submet paier aud. apprentif, par chaque jour ouvrable de la première année, deux solz, et les deux dernières années aussy pour chaque jour ouvrable, deux solz six deniers, que led. Boscaige promet paier à la fin de chaque semaine aud. apprentif à l’équipollent des jours qu’il aura travaillé pendant icelle sepmaine, qui a promis servir bien et deuement son maître. Et à ce tenir obligèrent l’un et l’autre leurs biens et héritages, présens et à venir. Passé après midy aud. Lisieux à l’escriptoire, en présence de Nicolle de Fervacques et Pierre Gaultier dud. Lisieux, témoins qui ont, avec lesd. parties signé. »

La durée de l’apprentissage variait suivant les professions ; ainsi je trouve :

Un an : Toilier, tondeur en draperie.

Deux ans : Boulanger, chapelier, chandelier, cirier, cordonnier, drapier.

Trois ans : Armurier, tisserand.

Quatre ans : Passementier.

La somme qui devait être payée au maître, suivant les termes du contrat, s’élevait :

Armuriers, 75 livres.
Boulangers, 10 livres.
Chapeliers, 45 livres.
Chandeliers, 30 livres.
Cordonnier, 90 livres.
Drapier, 20 livres.
Passementier, 12, 40 livres.
Toilier, 18, 25, 30 livres.
Tondeur en draperie, 15, 20 livres.

Ces sommes se payaient ordinairement en deux termes, toujours spécifiés au cours de l’acte.

Je n’ai trouvé de gain attribué à l’apprenti que chez les tisserands et les toiliers.

Chez les premiers, 2 sols par jour ouvrable pour la première année et 2 sols 6 deniers pour les autres ; ou 4 sols par jour pendant la première année et les autres suivant le nombre de pièces de frocs qu’il exécutait.

Chez les toiliers, la moitié de la besogne qu’il faisait ou six mois de son travail.

Voici maintenant l’indication de quelques contrats d’apprentissage dont j’ai recueilli les textes :

Armurier. - Le 28 novembre 1645, Jean de Loillerey, du royaume de Navarre, à présent demeurant à Lisieux, se soumet et oblige comme apprenti envers honnête homme Antoine Bourgeois, armurier, bourgeois de Lisieux, paroisse Saint Germain ; c’est le neveu de Marin Bourgeois, l’artiste lexovien, dont notre confrère, Georges Huard, a esquissé la biographie, dans notre Bulletin de 1913.

Boulanger. - Le 24 août 1646, Pierre Vallois, du métier de boulanger, s’oblige envers Olivier Rosey, bourgeois de Lisieux, à apprendre le métier de boulanger à son fils.

Chapelier. - Le 22 octobre 1640, Guillaume Verneuil, chapelier, demeurant à Lisieux, reçoit de Nicolle Le Camus, bourgeois de Lisieux, la personne de Antoine, son fils, comme apprenti et serviteur.

Chandelier. - Le 14 mai 1699, Robert Dubois, maître chandelier, cirier, droguiste, s’engage à apprendre son métier à Henri Hesbert, bourgeois de Lisieux.

Cordonnier. - Le 14 octobre 1698, Guillaume Mariolle, maître cordonnier à Lisieux, s’engage envers Jacqueline Gallet, veuve de Louis Seigneur, à apprendre son métier au jeune Henri Seigneur.

Drapier. - Le 28 avril 1646, Jean Le Bas sieur du Long Parc, marchand drapier en cette ville de Lisieux, s’engage envers Jehanne Le Héribel, veuve de Jacques Duhamel, à apprendre son métier au jeune Jacques Duhamel.

Passementiers. - Le 17 juillet 1640, Nicolas Bence, passementier demeurant à Lisieux, s’engage envers Marie Roussel, veuve de Nicole Cottin, à apprendre le métier de passementier à Nicole Cottin, fils de lad. veuve. Le 26 décembre 1640, Louis Vyot, passementier à Saint-Désir, s’engage envers Pierre Vattier, fils de feu Guillaume, à apprendre à Nicolas Vattier, le métier de passementier. - Le 15 septembre 1641, Etienne Paisant, demeurant à Saint-Désir, s’engage envers Gabrielle Petou, veuve de Louis Namps, à apprendre le métier de passementier à Pierre Namps.

Tisserands. - Le 26 juillet 1640, Guillaume Boscaige, le jeune, du métier de tisserand, demeurant à Saint Désir, s’engage envers Jean Demasures, fils de Thomas, âgé de plus de vingt ans, demeurant aud. Saint Désir, pour lui apprendre son métier. - Le 4 février 1699, Louis Héribel s’engage vis à vis de Pierre Mordant, pour le même objet.

Toiliers. - Le 16 juillet 1640, Denis Bence, maître du métier de toilier, s’engage apprendre son métier à Jacques Le Coge, fils de Richard, demeurant à Lisieux. - Le 2 novembre 1646, François Gosset s’engage envers Jacques Desvaux à apprendre son métier à Jacques Leclert, de Lisieux. - Le 9 mai 1699, André Boudier s’engage envers Martin Allaire, de Lisieux. - Le 8 juin 1699, Jean Marie s’engage envers Robert Gondouin, demeurant paroisse Saint-Jacques. - Le 12 août 1699, Alexandre Morin s’engage envers Paul Depoix, demeurant à Lisieux, d’apprendre le métier à son fils Pierre.

Tondeurs en draperie. - Le 23 décembre 1646, Robert Lemonnier, du métier de tondeur en draperie, demeurant paroisse Saint-Jacques, s’engage envers Robert Duval, bourgeois de Lisieux, d’apprendre le métier à son fils Pierre. - Le 27 décembre de la même année, Philipon Delalande, demeurant paroisse Saint-Germain, s’engage envers Louis Mallais, tisserand de lad. paroisse.

V. Le mobilier d’un Chapelain de Lisieux en 1774

Le 6 janvier 1774, décédait à Caen, messire Louis-Roger Borey, chapelain de la première portion de la chapelle Notre-Dame fondée en la cathédrale de Lisieux.

Les Insinuations, registre XXIX (Edit. t. IV, p. 513, 562) fournissent quelques détails biographiques sur ce personnage. Nous savons qu’il était fils de Louis-Roger Borey et de Catherine Michel, et originaire de la paroisse de Cerisy Belle-Etoile, du diocèse de Bayeux.

Le 24 septembre 1747, il reçut la tonsure et les ordres mineurs. L’année suivante, le 2 juillet, étant acolyte, il est reçu maître ès-arts en l’Université de Caen. Le 3 mars 1751, le recteur de cette université lui octroie des lettres de Quinquennium et, le 18 septembre de la même année, il est ordonné prêtre. Ce fut le 5 janvier 1763 - il était alors titulaire de la chapelle St-Vivien en la cathédrale - que, par suite de la résignation de messire Alexandre Paris, il obtint la collation du bénéfice de la première portion de la chapelle Notre-Dame, dont il fut mis en possession le jour-même par le doyen du Chapitre, bénéfice qu’il conserva jusqu’à sa mort survenue, comme nous venons de le dire, le 6 janvier 1774.

Ce chapelain habitait à Lisieux, près la porte de la Chaussée, une maison comprenant cuisine, laverie, salle, deux chambres, deux cabinets, deux greniers sur cour, jardin, cave, caveau et écurie.

Dès le 8 janvier, Me Louis-Jacques Daufresne, notaire, garde notes du roi à Lisieux, était requis par le procureur fiscal des hautes justices du Chapitre, doyenné, dignités et prébendes de la cathédrale, de se transporter au domicile du défunt pour y apposer les scellés sur les armoires, coffres et faire l’inventaire des meubles et effets, pour la sauvegarde des héritiers absents, suivant l’ordonnance du bailli des hautes justices et prébendes, en présence des sieurs Pierre Pesnel, praticien, et Pierre Gervais, domestique du chanoine Vigneral.

Cet inventaire après décès, très détaillé permet de se faire une idée exacte de la demeure d’un homme d’église de condition modeste au XVIIIe siècle. La demeure de messire Borey était loin d’être luxueuse, ne contenant aucun meuble précieux, aucun objet d’art, sauf deux estampes encadrées, prisées d’une façon dérisoire. L’examen de son mobilier dénote un personnage de condition ordinaire, menant une vie calme et paisible dans un intérieur presque monacal. Nous savons pourtant que ce chapelain avait l’habitude de priser, qu’il jouait au tric-trac et qu’il exécutait sur le violon menuets et contre-danses, ainsi que le prouvent certains passages de l’inventaire que nous allons parcourir tout-à-l’heure.

Peu de meubles meublants, mais en revanche une quantité de bibelots sans grande valeur, ce qui explique le prix relativement peu élevé auquel se monte l’inventaire : 1566 livres, 3 sols, 3 deniers pour tout le contenu de la maison.

L’inventaire nécessita cinq journées de vacation : les 8 et 9 janvier, 6, 7 et 9 septembre 1774.

Le samedi 8 janvier, le tabellion et ses témoins se présentèrent au domicile du défunt où ils furent reçus par Marie Samson, veuve de Pierre Quesnay, au service de messire Borey depuis huit ans. Cette première journée fut entièrement consacrée à l’apposition des scellés. Le lendemain dimanche, les opérations de l’inventaire proprement dit commencèrent. La veuve Quesnay avait fait venir en vue du service et pour la seconder, Jacques Brillant domestique des Jacobins.

On commença d’abord par la cuisine, dans laquelle on trouva : sur une planche au dessus de la cheminée, une lanterne en fer blanc, un fer à repasser et une saunière en bois. Sur le potager, qui occupait le côté droit de la cheminée, quatre pots de terre. Sur une planche, au-dessus, un petit chandelier de cuivre rouge et un autre de tôle à pomme de cuivre jaune. A gauche de la cheminée, un tourne broche avec ses contre-poids. Dans le foyer, une garniture complète. Une table ovale à pieds tournés, quatre chaises, deux livres de lin peigné, un rouet et un panier d’osier, qui furent réclamés par la veuve Quesnay. Dans un buffet à quatre panneaux : une casserole de terre grise, un gobelet de verre blanc, une cuiller d’étain, une fourchette de fer, deux serviettes de double oeuvre et un pot de faïence à anse et couvercle.

Dans la laverie, attenant à la cuisine, il y avait : une écuelle de terre grise, une bouteille de terre, deux mauvaises assiettes de faïence blanche, une bouteille de grès, un grand pot de tallevende dans lequel il y avait environ quinze livres de beurre salé, cinq bouts de planches, un panier d’osier, trois jambons et une andouille.

De là on passa dans la chambre de la domestique dont le mobilier lui appartenant ne fut pas estimé, on se contenta d’inventorier trois chaises de paille, trois poches de grosse toile contenant de l’avoine, du son et de la farine d’orge.

Dans le grenier au-dessus, on trouva : un bidet de bois, deux mauvaises boîtes de bois blanc, une tablette, un tréteau, un mannequin d’osier dans lequel il y avait dix bouteilles de gros verre et environ une somme de charbon de forge.

Dans un autre grenier à côté, prisée fut faite de treize tablettes de bois, un fauteuil de paille, un oreiller, neuf bottes de foin, deux panneaux de planches avec leurs vitres, cinq perches de bois et six faîtiers de terre.

Descendant ensuite dans la cour, on nota au passage : cinq poules, un billot, un seau de bois, deux poches, une cruche de terre. Sous le hangar, deux quarterons de bois à brûler et, près de la porte, un petit tas de briques et de pavés. Dans l’allée : une échelle, deux billots, un X et différents morceaux de bois à brûler près desquels il y avait un garde-manger en toile et bois.

Etant entrés dans la cave, il y fut trouvé : un petit feret contenant environ dix-neuf barils, deux pipes, une feuillette, le tout vide, et une petite cuve. Deux pots de tallevende contenant douze livres de beurre salé.

Dans un petit caveau attenant : dix-huit bouteilles de gros verre, d’une pinte, pleines de vin rouge.

Traversant ensuite le jardin pour parvenir à un aistre de maison à usage d’écurie, il ne s’y trouva qu’une mangeoire et son râtelier, une petite échelle, une brouette, du bois à brûler, deux pots de terre dans lesquels étaient deux oeillets et un tas de rames à pois.

L’inventaire s’arrête alors pour ne reprendre que huit mois plus tard, le mardi 6 septembre, à la requête de messire Pierre-André Barnabé de Guernon, chevalier, seigneur et patron de Ranville et d’Ecajeul, demeurant en son château de Ranville, acquéreur des biens, meubles et immeubles de feu Louis-Roger Borey, par acte sous seing privé en date du 10 septembre 1773, et curateur de la personne et des biens du frère du décédé, par sentence rendue au bailliage de Caen le 12 février 1774.

Le seigneur de Ranville était alors représenté par son fils Roger-François-Barnabé de Guernon, écuyer, mousquetaire du roi dans la seconde compagnie.

Les opérations furent faites en présence de André Maillet, procureur fiscal du Chapitre, messires Edme Boursin et Jean-Baptiste Le Rat, chanoines, députés par le Chapitre, François Morin, Antoine Forest et Nicolas de la Perelle, chapelains, et des sieurs Pierre Pinel, praticiens, et Chrysostome Legrand, domestique du chanoine Rambault.

Après avoir reconnu l’intégrité des scellés précédemment apposés, le notaire reprit son inventaire en commençant par la cuisine. Il se contenta d’inventorier le contenu d’un buffet qui ne renfermait que de la vaisselle en faïence blanche festonnée et à fleurs rouges ou bleues, treize pots à confiture en faïence blanche, un plat rond et une cuillère potagère d’étain commun, un peloton de ficelle, un moulin à café et quelques gobelets en verre.

De là, on gagna la chambre de l’abbé, dans laquelle se trouvait : une garniture de foyer. Sur la cheminée : une brosse à habits, un cornet de plomb, une bobèche de cuivre argenté, une grimace, une petite jatte de bois. Un lit, composé de : une paillasse, deux matelas de laine, un lit de plume d’oie avec oreiller et traversin, une couverture de laine blanche, une courte-pointe d’indienne et les rideaux de siamoise flammée doublés d’indienne à fleurs rouges. Une table de chêne à pieds de biche, une table de nuit en chêne, dans le tiroir de laquelle on trouva une paire de mouchettes, une boîte à poudre à sécher l’écriture, une paire de mitaines grises et deux éteignoirs. Cinq chaises de bois à fond de paille ; un tric-trac garni de deux cornets et de ses dames ; un violon avec son archet, un petit miroir et deux rideaux de toile de coton aux fenêtres.

De chaque côté de la cheminée se trouvaient deux placards ; dans celui de droite, on trouva : une soutane de drap noir avec une culotte de turquoise noire, un plat à barbe de faïence blanche, une boîte à savonnette, un cuir à repasser, deux petits bocaux remplis de tabac et une caisse de bois blanc renfermant des papiers qui furent inventoriés plus tard.

Dans le placard de gauche : une bourse de cuir contenant 106 jetons de cuivre et d’étain, un entonnoir de fer blanc, plusieurs petits bouts de bougie, une brosse en racine, une petite bouteille de poche, deux rabats et sept collets.

Cette chambre était, on le voit, assez peu confortable et réduite au strict nécessaire. Pas de tableaux accrochés aux murs, pas de tapis par terre, une véritable cellule monastique.

Dans un petit cabinet à côté, renfermée dans une armoire, se trouvaient la lingerie et la garde-robe du chapelain. J’y relève : 14 draps de maître, 8 de domestique, une quarantaine de chemises garnies de mousseline, 10 doubliers, 94 serviettes, 6 taies d’oreiller, 20 chaussons de toile, 4 grands rideaux de toile de coton, 9 essuie-mains, un paquet de fil de lin pesant environ 14 livres, 4 paires de bas, une soutane, un manteau long de poil, une autre soutane d’étamine, un camail de gros drap, une chape avec revers de velours cramoisi, un camail de peau, une aumusse et une demi-livre de bougies. Une petite boîte en carton peint dans laquelle se trouvaient 23 collets, deux bonnets de coton, deux tabatières d’écaille, une pelotte de satin et deux étuis de bois de sainte Lucie. Dans une autre boîte : 8 bâtons de cire à cacheter, 4 paquets d’épingles, une paire de gants de coton et 4 pelotons de fil. Enfin 56 mouchoirs de coton rouges, bleus et incarnat. Cinq rochets, trois surplis et une ceinture de soie. Comme pièce capitale de tout cet inventaire, il convient de noter 6 cuillers et 6 fourchettes en argent armoriées portant de gueules à deux fasces d’argent, estimées 191 livres 16 sols.

Le lendemain mercredi, l’inventaire se poursuit par une salle dans laquelle on trouva des ustensiles de cuisine en cuivre, en fer et en terre ; de menus objets, notamment trois vieilles perruques, trois tables, un manchon de peau de martre dans son étui, un parapluie de taffetas cramoisi et sept fauteuils à rayures rouges, jaunes et bleues.

Dans le cabinet où étaient les livres, on commença par inventorier 21 bouteilles de gros verre pleines de différentes liqueurs rouges et blanches, deux autres bocaux également pleins de liqueur, un maillet de buis, douze cartes géographiques et sept petits pots de faïence blanche à mettre des confitures.

Puis on procéda à l’inventaire de la Bibliothèque, comprenant 4 vol. in-fol., 40 vol. in-4°, 18 vol. in-8, 439 vol. in-12 et 114 brochures, formant un total de 615 volumes.

L’examen de cette bibliothèque ne réserve pour nous aucune surprise. Le bibliophile le moins exigeant n’y trouverait pas de quoi satisfaire sa curiosité. De tous ces ouvrages désuets, d’intérêt plutôt pratique, bien peu sont connus et consultés aujourd’hui. A signaler pourtant : le Dictionnaire de la Bible de dom Calmet ; l’Histoire de France du P. Daniel ; les Principes de l’Histoire, de Dufresnay ; l’Abrégé, du président Hénault ; l’Histoire de France, de l’abbé de Velly et l’Histoire ecclésiastique, de Fleury.

Les autres volumes ne sont que des ouvrages de droit canon, de théologie, des sermonnaires, des traités de géométrie, d’algèbre, de banque, de négoce, d’agriculture, de cuisine, d’histoire ancienne, un traité des dîmes et des portions congrues.

Ce chapelain avait pourtant l’esprit assez éclectique puisqu’il possédait les oeuvres de Virgile, Horace, Lucrèce, Juvénal, Montaigne, le Dictionnaire de la Fable, le Trésor du Parnasse, l’Académie des Jeux, les oeuvres de Destouches, Gresset et le Charles XII de Voltaire.

N’oublions pas de citer les Cas de conscience sur la Coutume de Normandie et les Commentaires, de La Tournerie.

Comme livres liturgiques de l’ancien diocèse de Lisieux, nous y trouvons : le Rituel de Lisieux de 1744, un Processionnal et trois parties d’un Bréviaire.

Dans le même cabinet, on trouva encore deux estampes sous verre dans leurs cadres à bordures dorées, prisées dix sols et un lot de papiers de musique contenant des duos, sonates, menuets et contredanses, estimé 12 sols. Les boiseries de la bibliothèque figurent dans l’inventaire pour une somme de six livres.

Le vendredi 9 septembre, dernière vacation consacrée spécialement aux papiers et écritures, mais dont l’inventaire par trop sommaire ne nous permet pas d’en apprécier l’importance. Nous savons pourtant que six liasses comprenant 55 pièces en parchemin et papier et plusieurs autres qui furent regardées comme inutiles, furent enfermées dans une caisse de bois ficelée et scellée du cachet du notaire, aux armes du roi, sur cire rouge.

Huit autres liasses, comprenant 117 pièces en parchemin et papier, relatives à la première portion de la chapelle Notre-Dame, furent réclamées par le sieur Morin, titulaire du bénéfice, et remises au sieur Boursin, chanoine.

Enfin, deux liasses comprenant 21 pièces en papier et parchemin, relatives à la gestion et administration des biens de la Communauté des chapelains pour les années 1766-1771, furent réclamées et remises au sieur La Perrelle, député des chapelains, élu à cet effet.

Le vendredi soir 9 septembre 1774, à 5 heures, les opérations étaient terminées, sur une prisée totale, que nous avons indiquée plus haut, et qui se montait à 1566 livres, 3 sols, 3 deniers, sauf erreur de calcul.

VI. - A propos d’une construction de la rue  de la Chaussée en 1460

Le mardi 18e jour de novembre l’an 1460.

Comme vénérable homme et discrept maistre Guillaume Inger, chanoine de Lisieux, pour luy et en nom de vénérables et discreptes personnes messieurs de chappitre dud. lieu de Lisieux. eust prins et levé une clameur de gaige-plège envers messire Estienne de la Rivière, prestre. pource que, de nouvel, il avoit entreprins de faire construire et édiffier ung portail maçonné de pierre, auprès et joignant de la maison dud. maistre Guillaume Inger, en préjudice desd. chanoines et chappitre ausquelz lad. maison appartient présentement et héréditablement ; icelle maison jouxte, d’un costé, led. de La Rivière, d’autre costé, les jardins de hostes canoniaux que tiennent à présent maistres Michel Pallouin et Nicolle Bertin, chanoines dud. lieu de Lisieux ; d’un bout, sur la rue dicte de la Cauchie. Néantmoins lad. clameur gaige-plège, icelui de La Rivière s’efforsoit de faire et accomplir icelui portail, par quoy led. maistre Guillaume Inger avoit levé et fait une clameur de haro. Sur lesquelles choses, leds. parties estoient en voie d’avoir grant procès ; pour lequel éviter, ils aient sur ce traité d’appoinctement.

Sçavoir faisons, furent présens vénérables et discreptes (personnes) maistre Guillaume Aubery, Nicolle de Faiel, chanoines dud. lieu de Lisieux et ordonnés par led. chappitre, comme ils disoient, et led. Inger, à faire et passer ce qui ensuit, d’une part ; et led. messire Estienne de La Rivière, d’autre part. Lesquelx confessèrent avoir fait faire, que dit est, contract et appoinctement en la manière qui  ensuit.

Cest assavoir que led. portail ainsi encommencé, qu’il est de présent, led. de La Rivière pourra faire parfaire et accomplir, ainsi qu’il est en demeure, sans ce qu’il le puisse autrement eslever plus hault qu’il est de présent, sans le congié et licence de mesd. seigneurs de chappitre, et aussi led. messire Estienne de La Rivière, ses héritiers ou aians cause, seront tenus de pointer les caves de lad. maison canonial, pour le temps advenir, en telle manière qu’ils ne porteront aucunement grief, préjudice ou dommage à lad. maison canonial ; mais sera tenu, led. de La Rivière ou ses aians cause, en tant que se pourporte sa maison et édiffice, faire faire ung pavement ou cahos qui pointeront lesd. caves, en telle manière qu’ils se puissent avancer bien et deuement, et tenir en estat chacun an pour le temps advenir.

Et par ce moien, lesd. commis et depputés, pour eux et en nom que dessus, seront tenus de poier, pour une fois seullement, aud. de La Rivière, la moitié d’iceux cahos ou pavement qui demeure en pur don, et non autrement, aud. de La Rivière. Et se pour le temps advenir, led. de La Rivière se voullait autrement édiffier près de lad. maison canonial, faire le pourra, pourveu qu’il ait congié et consentement exprès de mesd. seigneurs et chappitre. Témoins : Jehan Racine et Guillaume Vallier. (Arch. de Me Delarue, Lisieux.)

Deux personnages sont intéressés dans cet acte, un chanoine de Lisieux, Me Guillaume Inger, que je retrouve deux ans plus tard, en 1462, le 28 août, baillant à ferme pour sept ans, à Jehan Menart, bourgeois de Trun, un manoir avec ses appartenances et terres labourables sis aud. lieu de Trun, et Me Etienne de La Rivière, probablement un chanoine de la cathédrale.

Guillaume Inger, tant en son nom qu’en celui du chapitre, avait levé une clameur de gage-plège, clameur de garantie ou de caution des droits du chapitre, contre Etienne de La Rivière qui, récemment, avait entrepris de faire construire et édifier un portail de pierre près de la maison canoniale de Guillaume Inger. Cette construction était, soi-disant, préjudiciable au chapitre, propriétaire hérédital de la maison adjacente dont les abornements ne sont malheureusement pas suffisamment indiqués. Nous savons pourtant que la maison de Guillaume Inger bordait directement celle d’Etienne de La Rivière, d’un côté, et de l’autre le jardin des hôtes canoniaux tenus alors par Michel Palouin et Nicolle Bertin, chanoines. Elle était en bordure de la rue de la Chaussée, précisément à l’endroit où se trouvaient alors certains manoirs de chanoines sur lesquels on possède des renseignements plus précis pour les époques postérieures.

Malgré la clameur de gage-plège levée par Guillaume Inger, Etienne de La Rivière persistait dans sa volonté de bâtir un portail de pierre ; ce qui détermina Guillaume Inge à faire une véhémente protestation bien connue en droit normand sous le nom de clameur de haro. On appelait ainsi, chez nous, un usage en vertu duquel on pouvait, sans aucun mandement ni permission de justice faire connaître sur le champ devant le juge la partie de laquelle on avait à se plaindre. Le ministère d’un officier de justice était inutile pour intenter le haro, il suffisait que celui qui le criait le fit en présence de témoins et somme sa partie de venir devant le juge.

Cette manière de procéder n’était pas sans amener de complications et, loin de solutionner le conflit, ne faisait que l’accroître. Les chanoines qui désiraient avant tout arranger la chose à l’amiable, eurent recours à un appointement, c’est-à-dire à un jugement préparatoire, une discussion par écrit, qui pourrait servir à éclairer le juge au besoin.

Deux chanoines, députés par le chapitre, Guillaume Aubery et Nicolle de Faiel, furent adjoints à Guillaume Inger pour faire valoir leurs droits en présence d’Etienne de La Rivière. C’est alors qu’intervient entre eux le contrat qui fait l’objet de cet acte et qui semble bien avoir terminé le différend.

Le travail de maçonnerie et de construction, entrepris par Etienne de la Rivière, était déjà très avancé puisque nous apprenons par le contexte « qu’il pourra le parfaire et accomplir, sans qu’il le puisse autrement eslever plus haut qu’il est de présent, sans le congié et licence du chapitre ». Il s’agit donc bien d’une construction privée, sur une propriété étrangère à celle du chapitre, puisque les héritiers ou ayant cause d’Etienne de La Rivière sont mis en jeu. Il est difficile de préciser la nature du conflit et de savoir dans quelle mesure la construction entreprise par Etienne de La Rivière était préjudiciable au chapitre. L’élévation de cette construction entre certainement en ligne de compte, comme nous venons de le voir, mais il devait y avoir aussi une question d’alignement, puisque l’appointement parle de limites, de bornes, que led. de La Rivière devra placer près des caves de la maison canoniale. Bien plus, il devait faire établir le long de sa maison, une bordure en cailloux ou un pavement pour borner et protéger les caves du chapitre. Ce dernier ne prétend pas lui imposer bénévolement cette dépense puisqu’il s’engage à lui en payer la moitié, lui laissant en pur don la propriété de ce pavement. Enfin, dans le cas où il entreprendrait de nouveaux travaux, il devrait, au préalable, obtenir le consentement exprès du chapitre. Les choses en restèrent probablement là, je n’ai pas encore trouvé d’autres pièces se rapportant à cette affaire qui fut sans doute solutionnée par cet appointement.

Quant à la construction en question, on serait tenté, de prime abord de songer à ce manoir en pierre dont la tour s’élève encore à l’entrée de la rue de la Chaussée ; mais cette identification, si séduisante qu’elle puisse être, n’est pas suffisamment autorisée et ne mérite qu’une considération très relative.

VII. - Guillaume Morisset Archidiacre de Gacé et ses Fondations à la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux : 1602-1609

Guillaume Morisset, qualifié dans les anciens actes de « prêtre, archidiacre de Gacé, chanoine prébendé de la prébende de Formentin », peut être regardé comme un des insignes bienfaiteurs de l’église cathédrale Saint Pierre de Lisieux.

Outre les deux fondations dont je vais vous entretenir, il avait, le 19 novembre 1603, fondé quatre obits en l’église de Rocques, où reposaient Guillaume Morisset et Marguerite Auberi, ses père et mère.

Le 3 septembre 1605, on le voit donner en pur don, pour sa satisfaction, une rente annuelle de 11 livres tournois au chapitre.

Des libéralités connues de ce chanoine, deux m’ont paru offrir un certain intérêt, en ce sens qu’elles se rattachent à l’histoire et à la liturgie de notre cathédrale au début du XVIIe siècle.

Le 25 novembre 1602, comparaissait devant les tabellions royaux de Lisieux, noble et discrète personne Me Guillaume Morisset, prêtre, chanoine et archidiacre en l’église cathédrale de St-Pierre de Lisieux, lequel « meu en dévotion à l’honneur de Dieu et de la très glorieuse Vierge Marie » et afin que ses parents et amis, tant vivants que trépassés, soient associés aux messes, prières, suffrages et oraisons faites, dites et célébrées en cette église, a fait une fondation pieuse, comprenant deux parties bien distinctes, dont il a pris soin de régler lui-même tous les détails.

Guillaume Morisset veut tout d’abord faire dire, chanter et célébrer, à perpétuité, au milieu de la nef de la cathédrale, le jour et fête de Pâques, un répons solennel. Messieurs du vénérable chapitre, les sous-chantres, vicaires, chantres, musiciens, chapelains du petit choeur, douze-livres et semi douze-livres et organiste, devaient y prendre part. Tous devaient se trouver réunis dans le choeur, avant sept heures, heure fixée pour la cérémonie, et en sortir processionnellement pour se rendre au milieu de la nef. A six heures et demie exactement, « au même instant que la demie à sept aura lasché à tinter », dit le texte, on sonnera la grosse cloche jusqu’à sept heures et un petit carillon « afin d’émouvoir le peuple à venir au service et rendre grâces à Dieu de tant de bienfaits qu’il avait reçus led. jour et fête de Pâques pour avoir reçu notre créateur ». Outre les deux cierges des acolytes, le fondateur voulait que fussent allumés six grands cierges de la pesanteur de chacun deux livres, posés « à endroit et plan commode dans la nef » et qui devaient, d’an en an, être rafraîchis.

La procession étant arrivée à l’endroit indiqué, on devait chanter le répons « Christus resurgens » (qui se trouve actuellement dans le Bréviaire à l’office du samedi « in albis » ou de Quasimodo) dont le verset était repris par trois enfants de choeur. L’Alleluia était exécuté ensuite « par le jeu des orgues sonnant par l’organiste » auquel devaient répondre les enfants de choeur et autres musiciens de l’église « en musique ». Puis, deux voix d’enfants, « des voix purilles », dit le texte, entonnaient l’hymne O filii et filie, dont ils chantaient la première strophe ; la seconde était exécutée par l’organiste ; la troisième, par la musique, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’hymne. Les musiciens chantaient alors le Regina celi et le sieur chanoine hebdomadier récitait le verset et l’oraison. Pour terminer, le Psaume Laudate Dominum omnes gentes était exécuté à trois choeurs, « assavoir le premier verset à deux voix purilles, le second par les musiciens et le tiers par led. organiste ».

Les membres du clergé présents devaient alors, sur l’invitation du promoteur, réciter à l’intention du fondateur, un Pater et un Ave.

Guillaume Morisset, qui avait manifesté son vouloir et intention aux sieurs de chapître, les ayant priés et requis de ce fait, leur offrit, afin d’y parvenir, de leur donner, pour eux et leurs successeurs, la somme de 30 livres tournois de rente pour chacun un en principal, avec une année d’arrérage de la partie échue au 15 octobre 1602, rente qu’il avait droit de prendre et avoir sur Arnoult Formeville, Martin Auffrey et Richard Osmont, à ce obligés par contrat passé en ce siège de tabellionnage le 15 octobre 1583.

Cette somme devait être répartie, « distribuée manuellement » de la manière suivante :

Aux sieurs de chapître et sous-chantres qui assisteront aud. service, dès le commencement jusques à la fin, sans désemparer, la somme de 18 livres, sur laquelle devait être prélevé 5 sols pour le clerc de l’église, pour sa peine d’ouvrir et fermer les portes et allumer les cierges et lampes de l’église.

Aux vicaires, prêtres, chapelains et deux demi douze-livres, 6 livres.

Au maître et recteur des enfants de choeur et pour la musique, 20 sols.

Aux deux hautes et basses contre, avec deux tailles, chacun 6 sols, soit 36 sols.

A l’organiste, 10 sols.

Au promoteur, 2 sols.

Aux deux batonniers, chacun 2 sols.

Au sonneur, 8 sols.

Le surplus, montant à 40 sols, devait servir pour le luminaire et autres choses nécessaires.

On peut supposer que Guillaume Morisset était très amateur de ces sortes de cérémonies puisque, moins deux ans après, le 7 mars 1609, il donne encore une somme de 26 livres pour qu’il soit dit, chanté et célébré, de son vivant, le jour et fête de l’Annonciation, immédiatement après les Vêpres, par les chanoines, vicaires, chapelains du petit choeur de la cathédrale, un répons analogue à celui de Pâques. Les termes de cette fondation n’indiquent pas un cérémonial aussi important, toutefois, c’était encore « à la nef d’icelle église » que le clergé devait se rendre. Après le chant du répons Gaude Maria Virgo (le second du 3e nocturne du jour de la fête) et de la prose Inviolata, devait être récitée l’oraison Deus qui de beate Marie Virginis.

Dans cette donation, que je rapproche par analogie de la précédente, la somme à distribuer n’est pas nominalement indiquée.

Je reviens maintenant à la fondation du 25 novembre 1602, pour vous faire connaître la forme et manière dont Guillaume Morisset entendait être célébré le « haut obit » qui devait se commencer à dire et célébrer un an après son décès.

La veille on devait dire, entre vêpres et complies, au milieu de la nef, un Salve Regina, un De Profundis avec les oraisons Inclina, Deus venie largitor et Fidelium. Ensuite, au choeur, on chantait les vigiles « selon le service » pendant lesquelles on sonnait la grosse cloche.

Le lendemain, à l’heure accoutumée, la grosse cloche se faisait de nouveau entendre, pendant le service et la recommandation. Ensuite on célébrait la grande messe des défunts, comme pour un obit de chanoine, à diacre et sous-diacre. Au moment de l’élévation du calice et à la dernière élévation, le diacre était tenu dire, hautement, Requiescant in pace. A ce moment, les chanoines, sous chantres, vicaires et chapelains, sur l’invitation du promoteur, devaient réciter un Pater et Ave Maria à l’intention du fondateur. Durant cet obit, un cierge de la pesanteur d’une livre, devait être « mis et apposé sur la sépulture dud. fondateur » (1) et sur l’autel « les cierges accoutumés à telles solennités ».

Pour satisfaire à cette fondation, Guillaume Morisset avait donné une rente de 20 livres tournois qui devait être distribuée de la manière suivante :

Aux chanoines et sous chantres, 12 livres.

Aux vicaires, prêtres, chapelains du petit choeur, compris les deux demi-douze livres, 4 livres.

Au célébrant de la messe, 5 sols.

Aux diacre et sous diacre, 5 sols.

Au promoteur, 2 sols.

Au clerc, pour allumer les cierges, 2 sols.

Au sonneur, 10 sols.

Il est bien entendu que pour avoir part à la distribution, les chanoines, chapelains et vicaires devaient être en habit de choeur, et assister au service, depuis le commencement à la fin, sans désemparer.

Le surplus devait servir aux frais du luminaire, pain et vin de la messe, et autres choses requises et nécessaires.

Pour l’acceptation de cette fondation les chanoines députèrent nobles et discrètes personnes Mes Charles Parizot, archidiacre d’Auge, Louis de Grippières, Antoine Bouchard, Robert Anfray et Jean Eudeline, tous chanoines prébendés de la cathédrale.

L’acte fut passé, avant midi, à Lisieux, en la maison de Guillaume Morisset, en présence de Guillaume Costard, conseiller du roi et président en l’Election de Lisieux et Me Jean Inger, docteur en médecine et Jacques Regnoult, bourgeois de Lisieux, qui signèrent la minute en qualité de témoins.

(1) Cette sépulture se trouvait devant les marches de la chapelle Notre-Dame, près d’une tombe en marbre noir, du côté de la chapelle Saint-Ursin.

VIII. - Alleu d’un chef reliquaire de St-Pierre 26 Août 1515

Le 26 août 1515, par devant les tabellions de Lisieux, se présentèrent Jacques de Longchamp, dit Billoy, du métier d’orfèvre, natif de Rouen, demeurant alors en la ville de Lisieux, près l’église Saint-Germain, d’une part, et vénérables et discrètes personnes maîtres Etienne Penetton, Jehan Fouriey, Simon Dufour et Jehan Ledrait, chanoines de la cathédrale, délégués par le Chapitre, d’autre part, pour traiter de l’alleu d’ « ung chief de lymaige monsieur sainct Pierre » pour y enchasser « la mendibulle dicelluy sainct, qui est en lad. église ».

Nous savons en effet que la cathédrale avait, en 1391, reçu de la munificence du duc de Berry, un os maxillaire de l’apôtre « os maxilla seu mentonis apostoli », disent les lettres accompagnant l’envoi.

Jean Le Prévost, l’auteur anonyme de la Vie des saincts patrons, s’en exprime ainsi : « Vers la fin du XIVe siècle, Jean, fils de France, duc de Berry, comte de Poitiers et d’Auvergne, donna à notre église cathédrale un reliquaire d’or enrichi de pierreries, dans lequel la charte de donation qui se trouve encore aujourd’hui dans notre Cartulaire dûment en forme, assure qu’il y avait un os de la mâchoire de saint Pierre, prince des apôtres » (p. 67). La « charte de donation » à laquelle ce texte fait allusion, sont les lettres du duc de Berry, adressées aux doyen et chapitre de Lisieux lors de l’envoi de la précieuse relique. Elles sont reproduites in-extenso dans le rarissime petit volume que je viens de citer ; j’en extrais et traduis ce passage : « ... A cause de la grande dévotion que nous avons toujours eue, et que nous avons, pour le bienheureux Pierre, chef des apôtres, nous avons désiré et nous désirons qu’un os de la mâchoire ou du menton de cet apôtre, extrait du reliquaire sacré de N. S. P. le pape et offert gracieusement à nous par le pape lui-même, notre très saint père en J. C. et seigneur très vénérable, Clément VI, par la grâce de Dieu, soit donné et concédé par nous à quelque église placée sous le vocable dud. bienheureux apôtre. Considérant donc que votre église est dédiée aud. apôtre, et que vous n’avez, dit-on, dans cette église, aucune des reliques dud. saint, considérant aussi l’humble requête de notre très cher chapelain Nicolas du Buisson, ou du Bisson, chanoine de votre dite église de Lisieux et archidiacre d’Auge en la même église. Nous donnons et concédons par les présentes à votre église, placé dans un vase ou reliquaire en or, muni et orné de certaines pierres précieuses, et nous l’avons retiré en personne pour vous l’envoyer, à vous et à votre église, par notre dit chapelain, en même temps que les présentes lettres ». (P. 67,68).

Ces lettres sont datées de Tours, janvier 1391. On remarque dans ce texte que le reliquaire offert par le duc n’est pas une image, un chef, mais seulement un vase d’or muni et orné de pierres précieuses « vase aureo certis lapidibus pretiosis munito et ornato ». L’obituaire de la cathédrale, qui conservait le souvenir de cette donation est encore moins explicit sur la nature du reliquaire ; il constate simplement que l’os maxillaire était « in auro et gemmis perlucentibus decenter interclusam ».

Combien de temps la relique du prince des apôtres demeura-t-elle incluse dans ce vase d’or ? Il est difficile de l’affirmer. Dans l’énumération des objets d’orfèvrerie qui furent volés à la cathédrale la veille de la Toussaint 1512, et sommairement indiqués dans une Bulle de Léon X, datée de 1517, ce reliquaire n’est pas indiqué. Toujours est-il qu’en 1515, les chanoines songeaient à procurer à leur relique de leur saint patron, une chasse digne d’elle.

Le marché, dont je viens de lire le texte, donne, sur ce reliquaire, quelques précisions. Le chef ou image devait être d’argent doré, émaillé et orné de pierreries, reposant sur une base de cuivre. Sur la tête de l’apôtre une tiare à trois couronnes. Dans une cavité, ménagée à cet effet, la relique devait être apparente « lad.  mendibulle se pourra monstrer à nud ». Jacques de Longchamp avait fait apporter de Rouen le modèle qui avait reçu l’approbation du chapitre qui devait fournir l’or et l’argent nécessaire pour l’exécution du travail. L’orfèvre devait aussi s’inspirer du chef de « Monseigneur saint Ursin estant en lad. église » et le reliquaire terminé pour la fête de Pâques de l’année 1516. Moyennant un salaire mensuel de 70 sols, tant que durerait le travail, Jacques de Longchamp s’engagea à exécuter cette pièce d’orfèvrerie.

Par mesure préventive, les chanoines conservèrent par devers eux un échantillon de l’argent baillé à l’orfèvre, afin de pouvoir en vérifier l’alloi et le poids lorsqu’il serait ouvré. Ils devaient aussi lui remettre, chaque matin, le buste et les matières ouvrables que les chanoines devaient « garder chacune nuyct, pour éviter la perdicion ».

C’est ainsi que les chanoines de Lisieux et l’orfèvre Jacques de Longchamp s’obligèrent, chacun pour leur part, en présence de Guillaume Toussaint et Jehan Busolet, chantres, qui figurent à l’acte en qualité de témoins.

C’était donc dans ce reliquaire que devait se trouver la relique de saint Pierre, en 1562, et non dans le vase d’or donné par le duc de Berry, ainsi que le laisse supposer ce passage de l’auteur de la Vie des saints patrons : « Cette relique fut toujours depuis en grande vénération dans cette église, jusqu’au pillage que les hérétiques y firent en 1562, par le procès-verbal duquel on voit que le seul reliquaire dont il s’agit pesoit plus de 15 marcs d’or ». (P. 68).

Il est probable que le chef de saint Pierre, oeuvre de l’orfèvre Jacques de Longchamp, disparut au moment des troubles de 1562, en même temps que la châsse de saint Ursin et les autres reliquaires et joyaux dont nous ne possédons qu’une liste incomplète, bien connue de ceux qui se sont occupés de l’histoire de notre ville au moment des guerres de religion et en particulier des regrettables événements de 1562, qui causèrent, au seul point de vue artistique, d’irréparables pertes !

IX. - La Grande-Rue

Les analyses d’actes qui vont suivre pourront servir, quelque jour, à écrire l’histoire de la voie principale de notre ville. Extraites des anciens registres du tabellionnage de Lisieux, elles préciseront certains points, permettront d’identifier quelques immeubles en attendant qu’une histoire définitive puisse être écrite comme il le convient.

Je m’en, tiens pour le moment, à la seule chronologie des actes, me réservant plus tard de mettre en oeuvre les matériaux que je recueille chaque jour.

1457. - 18 Juin

Vincent Auber, écuyer, soi-disant héritier de deffunts Richard et Charlot dits du Houlley, seigneurs des fiefs Lissart de Cantelou et de la vavassorie de La Quèze, disant et affirmant à luy appartenir plusieurs maisons avec le fonds d’héritage où elles sient et une allée allant d’icelles par-dessous l’ostel Cardot-Leudes à la place où l’on vent les fruitages, lesquelles maisons, héritage et allée, joute d’un côté Jehan Bourlier et les hoirs Jehan Salmont, d’autre côté Thomas Quetel et led. Auber, d’un bout l’héritage du chapitre, d’autre bout la Grant Rue, vend ces maisons à Robert Hue, avec 20 sols tournois de rente que devait Jehan Bouchier, moyennant 350 écus d’or, valant 525 livres tournois.

1457. - 19 Octobre

Jehan Savary, et Robine sa femme, de la paroisse Saint-Jacques, vendent à Jehan Dubourguel, une maisons sise à Lisieux, Grande Rue, près de l’allée de l’hôtel de Guillaume Legrand, moyennant 33 écus.

1460 (n. st.). - 5 avril

Maison avec le fond d’héritage, sise paroisse Saint Jacques en la rue par où l’en va de la Grant Rue de Lisieux à l’ostel épiscopal de monseigneur de Lisieux, jouxte d’un côté et d’un bout Clément Massieu, d’autre côté mond. seigneur de Lisieux et d’autre bout lad. rue tendant au manoir épiscopal. Prise à rente par Cardot Julienne, d’Auvillars, de Jehan Savary, moyennant 25 sols tournois et deux chapons par an.

Le 23 mai suivant, Jehan Savary vend cette maison à Jehan Gaillard.

1488. - 22 août

Accord entre le Chapître de Lisieux et Robert Fleury et sa femme, bourgeois de Lisieux, demeurant paroisse Saint-Jacques, au sujet de la clôture et des ouvertures d’une maison en construction, sise en territoire qui fut Jean Dumanoir, jouxte d’un côté l’héritage du Chapître, auprès du portail de la cathédrale, vers la fontaine bouillante, d’autre côté Dumont Mallet, d’un bout le sous-chantre de Lisieux, d’autre bout la maison qui fut aud. Dumanoir. Le Chapître accorde la permission de terminer cette maison, à condition que Robert Fleury fasse mettre aux fenêtres, donnant sur l’héritage du chapitre, des treillis à basse clos, en telle manière qu’on ne puisse d’iceux treillis faire ouverture, ni par iceux gecter aucun immundice sur les héritages dud. chapître. Reglementation d’un droit de passage pour les maisons sises sur la Grande-Rue. Robert Fleury et sa femme donnent au Chapître une rente de 21 sols par an, au terme de N.-D. de la Mi-Août.

1488 - 5 Novembre

Vincent Mallet, demeurant paroisse Saint Jacques, vend à Robert Fleury, de lad. paroisse, une maison avec cour, sise paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté led. Fleury, à cause de sa femme ; d’autre côté le manoir de la Housse, d’un bout la Grande Rue, d’autre bout le sous-chantre de la cathédrale, moyennant le prix de 308 livres tournois.

1501. - 20 Juillet

Jehan de La Rue et Avisse, sa femme, vendent à Robert de La Rivière, seigneur du Pré-d’Auge, deux maisons, cours et jardins, avec le droit d’allée pour aller et venir, passer et repasser dans la Grande-Rue dud. Lisieux, avec les autres libertés à ce appartenant ; lesd. maisons sises paroisse Saint Germain ; d’un côté les religieux, abbey et couvent de N. D. du Val Richer, d’autre côté Nicolas Leperchey, écuyer, d’un bout aud. de La Rue, et d’autre bout Richard de Vaussemay, moyennant 126 livres tournois.
1517. - En mois d’Avril

Les héritiers de Jehan Desbois l’aîné, en son vivant bourgeois de Lisieux, Guillaume et Jehan se partagent une maison sise paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté Robert Regnault, d’autre, Guillaume Desbois ; d’un bout la maison de la Licorne, et d’autre bout la Grande-Rue.

1519 - 3 mai

Me Pierre Lelièvre, prêtre, notaire à Lisieux, vend à Robert Paris, cordonnier, bourgeois de Lisieux, et Jehanne, sa femme, une maison, manoir et pourpris, droitures, prééminences et libertés à ce appartenant, sis en la paroisse St-Germain, jouxte la maison et hostel-Dieu de Lisieux, d’autre côté, les hoirs de defunt Henry Quesnel ; d’un bout, la rivière d’Orbiquet et d’autre la Grant Rue, partie desquelles maisons led. Lelièvre avait acquise par droit de justice aux pleds de Lisieux, sur le nom et dette de Robin Rotro, maréchal, auquel iceluy prêtre les avait baillées en partie et l’autre partie appartenant à sa mère par droit de conquet. La vente est faite par le prix de 120 livres tournois.

1519. - 19 octobre

Jehan Delabre, l’aîné, bourgeois de Lisieux, remet, quitte et délaisse à Jehan Delabre, le jeune, son frère, certaine maison ou manoir situé et assis à la paroisse Saint-Germain, sur la grant Rue, près le coing du bout de la rue du Moulin à Tan, laquelle maison led. Delabre, le jeune, avait baillée à son frère pour vingt livres tournois de rente.

1519. - 9 novembre

Michaut Dumanoir, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain et Jehanne, sa femme, vendent et transportent à Jehan Yvelin, aussi bourgeois, demeurant en lad. paroisse, un manoir, maisons et héritage sur quoy ils seent, o la court et jardin d’icelles maisons, assis en ladite paroisse Saint-Germain, faisant portion du manoir du Cheval Blanc, jouxte d’un côté la grande allée commune entre les vendeurs en partie à cause de la retenue par iceux faite de portion dud. manoir, laquelle portion retenue où est à présent demeurant Guillaume Liegare, est située sur la Grant Rue, joignant les hoirs Thomas Carrey, depuis la chambre comprise en ceste sente, appelée la chambre Saint Sébastien, jusques à la Grant Rue ; d’un bout, la Grande Rue de Lisieux et d’autre bout Robert de La Rivière, écuyer, sieur du Pré d’Auge. La vente est faite par le prix de 600 livres tournois et comprend en outre d’autres bâtiments dans la cour et le droit de passage par l’allée.

1524. - 29 Avril

Girot et Pierre, dits Nicolle, frères, héritiers de défunt Symon Nicolle, en son vivant du mestier de cordonnier, demeurant paroisse Saint-Germain, baillent, quittent, cédent et délaissent à Jehanne Degouelle, veuve de Symon Nicolle, tout et tel droit que lesd. frères pouvaient avoir sur ung manoir ou maisons, pourpris, franchises, prééminences, à ce appartenant, situé et assis en cette ville de Lisieux, sur la Grant Rue, auprès et devant l’Ostel Dieu dud. Lisieux jouxte d’un côté Jacquet Regnard, les hoirs Guillaume Aumont, et Pierre Bocaige ; d’un côté Me Denis Grip, prêtre, Pierre Lambert ; d’un bout, lad. Grant Rue et d’autre bout la rue au Bouteiller, que led. deffunt avait eus et acquis des abbey, religieux et couvent de l’abbaye du Val Richer, par le prix et jouxte les lettres passées devant Guillaume Thorel et Nicolas Daniel, tabellions pour le Roi au siège de Cambremer, le 27 août 1523, Lad. veuve laisse en échange une rente de neuf livres tournois par an.

1524. - 13 août

Me Roger Lepetit, prêtre, curé de Saint Ypolite du Bout des Prés, fils et héritier de Nicolas Lepetit, vend et transporte à Olivier Lemercier, bourgeois de Lisieux, tout et tel droit sur une maison, manoir et héritage sis sur la Grant Rue, paroisse Saint-Jacques, près la fontaine bouillant de l’église St-Pierre.

1526.- Samedi 2 mars

Michel, de Valsemey, du métier de sellier, vend à Richard, son frère, du métier de chapelier, tous deux bourgeois de Lisieux, tout et tel droit, lot et portion en une maison avec héritage, sis en l’enclos d’icelle ville de Lisieux, sur la Grande-Rue, paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté led. acheteur, d’autre côté la Grant Rue, d’un bout les bourgeois et habitans de Lisieux et d’autre bout les hoirs de Thomassin Le Roullier, moyennant cent livres tournois.

1527. - 7 Juin

Michel Le Valloys, sieur de la Rozière, vend et transporte à Jehan Le Valloys, sieur de Putot, écuyer, son frère, tout et tel droit pouvant lui appartenir ès manoir, maisons, court, jardin, héritage et pourpris où pend pour enseigne lymage Notre Dame, le tout ainsi qu’il se pourporte, assis en la paroisse de Saint-Germain dud. Lisieux, avec les droitures, libertés, dignités, franchises et prééminences à ce appartenant, tout led. manoir ensemble jouxte d’un côté les sieurs de Chapitre dud. Lisieux et Gaultier Boullon en partie, d’autre côté la veuve Guillaume Laillier, d’un bout la rivière d’Orbec et d’autre bout la rue et Nicollas de Valloys, écuyer, sauf réserve et non comprins à la présente ce que dud. manoir et desd. droitures et libertés d’iceluy led. bailleur a cédé en héritage passé devant les tabellions du sieur évêque de Lisieux à Me Christophe Punes, prêtre. Cette vente est faite par cinquante livres tournois.

1529. - Mercredi 28 Août

 Estienne Fontaine, du mestier de boullanger, demeurant paroisse St-Germain, et Jacquette, sa fille, veuve de Denis Crosnier, baillent par échange à Gaspard Prieur, dud. métier de boulanger, et à Agnetelle sa femme, ung manoir, maisons, héritage, court, jardin, pourpris, ainsi que le tout se pourporte, assis en lad. paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue, où pend pour enseigne lymage Saint André, avec les franchises, droictures, prééminences, libertés et prérogatives à ce appartenant, jouxte d’un côté les mynistre et religieux de l’Hôtel Dieu, d’autre côté les hoirs Robin Le Cairon, d’un bout lad. Grant Rue, et d’autre bout la rivière d’Orbec.

Et pour contre échange de ce, led. Prieur et sa femme baillent une maison et l’héritage, avec une petite portion de court, sise en lad. paroisse Saint-Germain, près la porte de Caen, jouxte d’un côté les murs de la ville, d’autre côté Clément Blondel, d’un bout la Grant Rue.

1531. - Vendredi 1er Avril

Gaspard Prieur, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, baille per échange à Jehan Germain, bourgeois de Lisieux, certain manoir, maisons, courtz et héritage à ce appartenant, depuis la Grant Rue jusques ès la rivière, sis paroisse paroisse St-Germain, que led. Prieur dit avoir acquis au décret des héritages Robert Paris, avec les libertés, prééminences et franchises et droitures, jouxte d’un côté les mynistre et religieux de l’Hôtel-Dieu dud. Lisieux, et d’autre côté les hoirs ou aians cause du seigneur de Drumare, d’un bout la Grande Rue, et d’autre bout lad. rivière.

Et pour contre échange de ce, led. Germain bailla aud. Prieur une pièce de terre labourable sise paroisse Saint-Désir, jouxte d’un côté le bois Pillet et le douet en partie, d’autre côté le chemin tendant au hamel es Feners, d’un bout les provendes, et d’autre bout Olivier Mallet, laquelle pièce de terre provenait du décret des héritages de Michel et Gabriel Goulaffre.

1532. - 26 Juin

Jehan Barentin et Jacquette Carrey, sa mère, vendent à Robert Jouen, bourgeois de la paroisse Saint-Jacques, deux maisons avec ung appentis et ung jardin, le tout en un tenant, situé et assis à Saint-Germain dud. Lisieux en la Grant Rue, près la porte de Caen, avec les droitures et libertés à ce appartenant, jouxte d’un côté Thomas Thorel, boulanger, d’autre côté Henri Passart, d’un bout lad. Grande Rue et d’autre bout les murailles de la de la ville, moyennant cent livres tournois.

1534. - Mercredi 13 Mai

Jehan Huart, bourgeois de Lisieux à présent demeurant à l’Hotellerie, baille et fieffe à rente à Etienne Bouquier, du mestier de serrurier, une maison et héritage sur quoy elle siet, sise à l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande-Rue, près l’église de l’Hôtel Dieu, avec les libertés et franchises, jouxte d’un côté Pierre Le Roy, avocat de court laye, représentant le droit des hoirs Campion, d’autre côté maistre Robert Huart, aussy avocat de court laye, d’un bout lad. Grande Rue, et d’autre bout les hoirs Bouville, moyennant 62 sols tournois de rente par an.

1535. - Dimanche de Quasimodo 4 Avril

Gilles Coquerel, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Le Goubbey, demeurant paroisse Saint Jacques, une maison ou portion de maison sise à l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Jacques, sur la Grande Rue, qui fut Jehan Regnoult, fils Robert, jouxte d’un côté, Guillaume Filleul, écuyer et autres, d’autre côté les hoirs Nicolas Costentin, d’un bout Alexis Desboys et d’autre bout lad. Grande Rue, moyennant 102 livres 10 sols.

1536. - Mardi 30 Mai.

Robert Godefroy, mennoier, et et Jehanne sa femme, de Saint-Germain de Lisieux, vendent et transportent à Fabien Carrel, du métier de bonnetier, demeurant aud. Lisieux, une maison et l’héritage sur quoi elle siet, sis paroisse Saint-Germain, avec les libertés et prééminences, jouxte d’un côté la maison du Cheval Blanc ; d’autre côté Hamonnet Boudin ; d’un bout la Grande Rue, et d’autre bout la veuve Antoine Leviconte, lad. maison acquise de Michel Dumanoir par lettres du 1er octobre 1512, moyennant 140 livres tournois.

1537. - Lundi 9 Avril

Me Etienne de Gonellon, prêtre, chanoine de Lisieux, remet, quitte et délaisse à Henri Gosset, avocat de court laye, demeurant paroisse Saint Germain, une maison et l’héritage sur quoy elle sied, droictures et prééminences à ce appartenant, assise en la Grande Rue dud. Lisieux devant lad. église Saint-Germain et poessonnerie dud. lieu, laquelle maison led. Gosset avoit puis naguères vendue et transportée aud. chanoine, une cave ou bouet voultée de pierre estant tant dessoubz lad. maison que aultres maisons qui furent et appartindrent à Guillaume Gosset, avec la droicture de passer et repasser à lad. cave ou bouet par devers la maison et cave de Michault Toustain représentant le droit de Pierre Lefèvre, estaignier, le tout jouxte la lettre de vente faite par led. Gosset aud. chanoine devant les tabellions de la viconté, le 1er septembre 1533.

1537. - Vendredi 6 Avril

Vénérable et discrète personne Me Estienne de Gonellon, prêtre, chanoine de Lisieux, vend à Me Pierre Delaporte, licencié ès lois, advocat de court laye, ung manoir avec plusieurs maisons, cour et héritage sur quoy il sied, tant devant que derrière, où pend à présent pour enseigne l’image Saint-Georges, avec les libertés et prééminences, sis paroisse Saint Germain, devant la poessonnerie d’icelui lieu, jouxte le tout ensemble d’un côté Jacques Halley, Guillaume Toustain et sa femme et la rue du Pont Mortagne, chacun pour sa partie, d’autre côté, led. Gonellon et Jehan Desperriers, d’un bout la Grande Rue et lad. poessonnerie, d’autre bout les hoirs Jehan fils Richard, moyennant la somme de 1300 livres.

1538. - Samedi 8 Juin

Noble homme Jehan Le Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis, remet es mains de Jacques Flouays et Pierre Nactey, de la paroisse Saint-Jacques, une maison et l’héritage sur quoy elle siet, cour et jardin, le tout ainsi qu’il se pourporte assis en l’enclos de cette ville de Lisieux, à lad. paroisse de Saint-Jacques, avec les libertés, franchises, dignités et prééminences, jouxte le tout ensemble d’un côté Me Nicolle Delaporte, prêtre, ou les hoirs Guillaume Delaporte, d’autre côté la rue des Places et Martin Thignan, d’un bout la Grande Rue et d’autre bout l’allée du doyenné, lesquels maisons et héritages led. Seigneur de Putot avait eus et acquis de Thomas Lecarpentier, écuyer, seigneur d’Espines et de Jonnyaulx, par le prix de 200 livres tournois et sous la condition de retour contenue et déclarée aux lotz de ce faits en ce tabellionnage le jeudi 3 décembre 1528, laquelle condition iceux Flouays et Nactey disoient avoir eue et acquise de noble et discrète maître André Lecarpentier, prêtre, curé de Tostes, fils et héritier en partie dud. Thomas Lecarpentier, par le prix et les lettres de ce faites et passées devant les tabellions de la viconté de Lisieux le vendredi 25 novembre 1533.

1538. - Dimanche 3 Novembre

Vénérable et discrète personne Me Guillebert Gosset, prêtre, chapelain de la première et grande portion de la chapelle Notre-Dame fondée en la cathédrale de Lisieux, vend et transporte à honorable homme Me Michel Ozenne, advocat de court laie, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, une maison avec l’apentis, court, héritage, franchises, droictures, situés et assis en la paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, nommée en partie le manoir et maison de l’Image Notre-Dame, jouxte d’un côté Gaultier Boullon, d’autre côté l’allée commune, d’un bout Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putot, et d’autre bout lad. Grande Rue. Laquelle maison défunt Me Christophe Pierre, prêtre, en son vivant curé de Touques, avait eue et acquise de Michel Le Valloys, seigneur de la Rozière, par lettres recours à icelles dont led. Gosset disoit représenter le droit par autres lettres passées devant les tabellions de la viconté dud. Lisieux, le 28 août 1537. La vente faite par 400 livres tournois et cent sols tournois de vin.

1538. - Mercredi 22 Novembre

Olivier Lemercier, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, fils et héritier en partie de déffunt Henri Lemercier et de Guillemette Le Rebours sa femme, en son vivant fille de Jean Le Rebours, confesse avoir vendu et transporté à Odon Lefebvre, chaussetier, bourgeois, demeurant en la même paroisse, tout et tel droit, part et portion, droitures et libertés qu’il a ou pourra avoir, prétendre et demander en une maison qui fut et appartient à lad. défunte Guillemette, sa mère, vulgairement nommée la maison au Rebours, partie et portion de laquelle maison icelui Odon dit avoir le droit, assise en lad. paroisse Saint-Jacques, sur la Grande Rue qui jouxte toute icelle maison, d’autre côté led. Lemercier et Nicolas Lepetit avocat de court laye, chacun en partie, d’autre côté la rue de la Boucherie, d’un bout la Grande Rue et la fontaine bouillante St-Pierre de Lisieux, et d’autre bout Lucas Arsonnet ou les représentans son droit. La vente faite d’icelluy droit de maison par la somme de 35 livres tournois.

1539 (n. st.). - Samedi 11 Janvier

Nicolas Le Valloys, écuyer, seigneur d’Escoville et du Mesnil-Guillaume, fils et héritier en partie de feu Jehan Le Valloys, écuyer, vend et transporte à Jehan Chardey estainyer, demeurant paroisse Saint-Germain dud. Lisieux, ung manoir, maison et pourpris, court, héritage, droitures, franchises, dignités et libertés à ce appartenant sis paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, du lieu, nommé l’Ymage Notre Dame ainsi que le tout se pourporte et d’autant qu’il en appartient aud. seigneur, par son lot et partage, jouxte d’un côté Jehan Desperriers, d’autre côté Michel Ozenne, avocat de court laye, d’un bout la maison du parmy desd. maisons appartenant à Jehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putot, oncle dud. vendeur, et d’autre bout lad. Grande Rue. La vente faite par la somme de 400 livres tournois. Passé aud. Lisieux, à l’hostellerie des Troys Maries.

1539. - Samedi 26 Avril

Gaspard Prieur, bourgeois de Lisieux, et Girette, sa femme, baillent par échange à frère Vincent de Rivière, prêtre, ministre de l’hôtel Dieu de Lisieux, ung manoir, maisons, jardin, cours, héritage, droictures, prééminences, libertés, le tout ainsi qu’il se pourporte, sis paroisse Saint-Germain dud. Lisieux, qui furent et appartindrent autrefoys à défunt Estienne Fontaine, bornant le tout ensemble, d’un côté le couvent dud. moustier, d’autre côté les hoirs de feu Robert et Michel Lecairon, d’un bout la rivière d’Orbiquet, d’autre bout la Grande Rue. Il reçoit en échange des biens à St-Philbert-des-Champs.

1539. - Mardi 8 Juillet

Jehan Barentin, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, baille et fieffe à rente à Thomas Lefebvre, parchemynier, de lad. paroisse, ung aestre de maison, tant haut que bas, estant sur la rivière d’Orbiquet, en derrière du manoir et maison aud. Barentin appartenant, nommez le Manoir au Mouton, située et assise en icelle paroisse sur la Grande Rue, franchises, dignités, avec le droit d’aller et venir par l’allée commune desd. manoir et maisons, jouxte d’un côté Gaultier Boullon, d’autre côté led. Barentin, pour ung autre aestre de maison, d’un bout le jardin dud. Barentin et allée commune, d’autre bout lad. rivière, moyennant 25 sols tournois de rente foncière. Passé en l’hostellerie de Arnould Burnouf, où pend pour enseigne la Faulx.

1539. - Jeudi 26 Novembre

Grégoire Le Rebours, chandellier, de la paroisse Saint Jacques, baille, quitte, cède, transporte et délaisse a vénérable personne maistre Jehan Langoys, prêtre, notaire en la cour ecclésiastique aud. Lisieux et bourgeois dud. lieu, une maison ainsi qu’elle se pourporte, tant hault que bas, et l’héritage, allée, droictures, prééminences et libertés à ce appartenant, située et assise en lad. paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté Robert Mézière, par sa femme, d’un côté et d’un bout le manoir et maisons de la Licorne, et d’autre bout la Grande Rue dud. Lisieux. Laquelle maison led. Le Rebours avait eue et acquise de Laurens Cardon, devant les tabellions de Cormeilles, le 17 février 1536. La vente faite par l’acquit d’une rente de huit livres tournois que led. Le Rebours devait à Pierre Delaporte, avocat de court laie.

1540 (n. st.). - Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, en son vivant du mestier de estainyer, on trouve : une maison assise en cette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue, avec le jardin, jouxte d’un côté Guillaume Hue et Me Justin Le Cairon, chacun en partie, d’autre côté Henri Gosset, avocat de court laie, d’un bout les seigneurs de chapitre dud. Lisieux, d’autre bout lad. Grande Rue.

Et parmi le mobilier : une corne ce cherf dorée par les boutz en laquelle est attachée une licorne portant une armoirie.

Michel Toustain possédait d’autres immeubles Grande Couture et rue du Pont Mortagne.

1540 (n. st.). - mardi 6 Janvier

Me Michel Ozenne, advocat de court laie, demeurant paroisse Saint-Germain, vend, cède, transporte et délaisse à noble homme Jehan Le Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis, tout et tel marché et contrat de vente comme aud. Ozenne a été fait par Me Guillebert Gosset, prêtre, d’une maison avec l’apentis, cour et héritage, droitures, dignités, franchises et libertés à ce appartenant, sans en rien retenir, situés et assis en lad. paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, nommée en partie le manoir et maison de l’image Notre-Dame, jouxte d’un côté Gaultier Boullon, d’autre côté l’allée commune, d’un bout led. seigneur de Putot et d’autre bout lad. Grande Rue, avec le reste de son droit de ermage qui lui avait fait desd. maisons par led. prêtre, suivant le contrat du 3 novembre 1538 sauf les biens meubles et ustensiles. La vente faite pour la somme de cent livres tournois que led. Ozenne avait seulement déboursés et paiés aud. prêtre et de la somme de 35 livres pour le reste dud. fermage, présentement paiée par led. seigneur de Putot aud. Ozenne, par 60 escus d’or solleil. Led. Ozenne se réservant de jouir de la maison jusqu’à la Saint-Jean prochain venant et aussi qu’il demeure quitte et déchargé vers led. seigneur de Putot acquéreur de la somme de 300 livres tourn. en quoy icelluy Ozenne, vendeur, s’était obligé aud. Gosset pour le reste de 400 livres tournois du nombre du prix de lad. vente. Lesquels 300 livres icelluy prêtre avait cédés et transportés à Me Hugues Lepetit, prêtre, chapelain de la chapelle Saint-Gratien par transport passé aud. tabellionnage le 23 janvier 1539 (n. st.) et led. Lepetit aud. seigneur de Putot, par lettres du 10 février aud. an.

Passé en la maison dud. seigneur de Putot, présens Me Gervais Deshaies, avocat de cour laie et Loys Hesbert, de la paroisse de Piencourt.

1542. - Samedi 5 Août

Me Jehan Osmont, prêtre, chanoine de Lisieux, seigneur du Bas Millouel, fils et héritier en partie de feu François Osmont, en son vivant écuyer, vicomte dud. Lisieux, seigneur de Maricorne, Beuvillers et du Bas Millouel, vend et transport à Guillaume Lambert, bourgeois demeurant paroisse Saint Germain, et à Robert et Pierre Lambert ses fils, certain manoir, maisons, cours, jardin et héritages, droitures, prééminences et libertés, situés et assis à l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, près la porte de Caen, le tout ensemble, jouxte d’un côté lad. Grande Rue et d’autre côté la rivière d’Orbiquet, d’un bout Jehan Butet et les murailles de lad. ville en partie, d’autre bout une petite ruelle tendant du pont de pierre à lad. rivière.

Item une autre maison avec le jardin et héritage jouxte d’un côté et d’un bout en esguillon sur lad. muraille de ville, d’autre côté les ministre et religieux de l’Hôtel-Dieu, d’autre bout lad. rivière, moyennant 1440 livres tournois.

1542. - Vendredi 22 Septembre

Me Jehan Pierres, prêtre, chanoine de Lisieux, vend à Jehan Le Cornu, de Saint-Jacques, deux corps de maison, la maison et l’étable et la petite cour en ung tenant et autre corps de maison qui fut au sommet ou derrière de la maison les hoirs Jehan Ponfol et Germain Amyot, où présent est demeurant Vincent Hélie, painctre, ainsi qu’il se porte, jouxte ensemble d’un côté led. seigneur chanoine pour sa maison où est de présent demeurant Jehan Thiberge et sa maison du cymetière Saint Pierre où de présent est demeurant maistre Jehan Lefrançoys, advocat et le soubz chantre de lad. cathédrale Saint Pierre, d’autre côté lesd. hoirs Jehan Ponfol, Germain Amyot et les hoirs Fabien Follebarbe ; d’un bout de la Grande Rue et d’autre bout le chemin ou sente ou voye tendant de lad. église Saint-Pierre au doyenné. Led. chanoine se réserve le droit d’une croisée sur la cour entre les deux maisons. La vente faite par 600 livres tournois.

1542. - Vendredi 10 Novembre

Symon de Neufville, de la paroisse de Saint Jacques, fils et héritier de Pierre de Neufville et iceluy fils de feu Symon de Neufville et de Marion sa femme, vend, cède, quitte et transporte à Christophe Demanneville, du mestier de barbier, demeurant en lad. paroisse, tout et tel droit qu’il pouvait prétendre et demander en une maison ethéritage qui fut et appartint aud. Symon de Neuville, icelle maison sise paroisse Saint-Jacques, jouxte le tout ensemble d’un côté les hoirs Fabien Follebarbe, d’autre côté les hoirs Jehan Ponfol, d’un bout la Grande Rue dud. Lisieux et d’autre bout une allée tendant de la porte Saint-Pierre de Lisieux au manoir du Doyenné dud. lieu. La vente faite par 22 livres 10 sols tournois.

1543 (n. st.). Samedi 10 Février

Jehan Borel demeurant paroisse Saint-Germain et Guillaume Borel, son fils aîné, vendent à Etienne Costard, chaussetier de lad. paroisse, une maison avec l’héritage, sise en lad. paroisse, sur la Grande Rue, jouxte d’un côté Pierre Ameline et Adam Durant, chacun pour partie ; d’autre côté, Sébastien Loutrel ; d’un bout, lad. Grande Rue et d’autre bout les hoirs d’un nommé Copie. La vente faite par 52 livres tournois.

1543 (n. st.) Mardi 13 Février

Henry Gosset, advocat de court laie, bourgeois, demeurant paroisse Saint Germain, et Jehanne, sa femme, vendent à maistre Thomas Duval, prêtre, licencié ès droictz, curé de La Boessière, advocat de court d’église, bourgeois dud. Lisieux, une maison et héritage sis en la Grande Rue dud. Lisieux devant l’église Saint-Germain et poissonnerie dud. lieu, jouxte d’un côté et d’un bout, les représentans de feu maistre Estienne Gouellon, prêtre, chanoine de Lisieux, à présent Me Pierre Delaporte, advocat ; d’autre côté, les hoirs Jehan Dupray ; d’autre bout lad. Grande Rue ; et une cave voultée de pierre étant, partie sous lad. maison dessus bornée et la maison dud. représentant Gouellon, chanoine.

La vente faite par 200 livres tournois.

1543. - Vendredi 30 Mars

Guillaume Lefrançoys, fils de feu Nicolas, bourgeois, demeurant paroisse Saint Jacques, et Catherine, sa femme, vendent à Toussaint Delacourt, du mestier de bonnetier, la moitié d’un ouvreur ou échoppe, avec les franchises, droictures estant en devant de la maison et manoir dud. Guillaume, sis en lad. paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue, faisant le coing de la fontaine bouillante Saint Pierre, jouxte d’un côté Alizon, veuve dud. Nicolas Lefrançoys, à cause de l’autre moitié dud. ouvreur ; d’autre côté, lad. fontaine ; d’un bout la salle dud. Guillaume, et d’autre bout lad. Grande Rue, moyennant 48 livres tournois.

Il rendit et remit aux mains dud. Lefrançoys cette moitié dud. ouvreur le 7 avril de la même année.

1543. - Samedi 7 Avril

Alizon, veuve de feu Nicolas Lefrançoys, en son vivant apoticaire, vend et transporte à messire Gérard Clémence, prêtre de la paroisse Saint-Jacques, pour lui et Jehan Clémence son frère, une portion de maison ainsi qu’elle se pourporte tant haut que bas, avec l’héritage, la cour, droictures, franchises et prééminences, sise paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté les hoirs de David Thomas, d’autre côté la rue tendant à l’église Saint-Pierre dud. Lisieux, d’un bout la fabrique de lad. église, et d’autre bout lesd. frères Clémence, par acquisition par eux faite d’autre portion d’icelle maison de Guillaume Lefrançoys, fils de lad. veuve. La vente faite par le prix de 94 livres 12 sols tournois et 10 sols de vin.

1543. - Lundi 23 Avril

Robert Legrand, dit Boevyn, du mestier de boullengier, demeurant paroisse Saint-Germain, prend à ferme ou louage pour cinq ans, à religieux homme frère Robert Legorgeu, l’un des religieux de l’Hôtel et Maison Dieu de Lisieux, une portion de maison ausd. religieux appartenant, sise sur la Grande Rue, près led. Hôtel Dieu, moyennant dix livres tournois pour cinq ans.

1543. - Mercredi 5 Décembre

Vénérable personne Me Jehan Pierres, prêtre, chanoine de Lisieux, vend et transporte à Pierre barat, du mestier de cordonnier, demeurant paroisse Saint-Jacques, un corps de maison où de présent est demeurant Jehan Thiberge, taillandier, et la cave estant en icelle, avec une autre portion de maison, nommée la Chambre des Troys Rois, tant haut que bas, emprès la paroy faisant la séparation du degrey d’icelle chambre de la chambre St-Ursin, laquelle chambre demeure aud. seigneur chanoine, sis paroisse Saint Jacques, jouxte d’un côté discrète personne maistre Estienne Dandie, chanoine dud. Lisieux, et la maison qui fut Dumanoir en partie, d’autre côté Jehan Lecornu, d’un bout la Grande Rue dud. Lisieux, et d’autre bout icellui vendeur. La vente faite par 350 livres tournois.

1544 (n. st.). - 2 Janvier

Thomas Laillier, bourgeois de Lisieux, baille à ferme à louage pour trois ans, à Thomas Guérart, de la paroisse Saint-Désir, ung ouvreur ou eschoppe, la chambre de dessus avec le grenier et le derrière dud. ouvreur, le tout estant en la maison de devant dud. bailleur, entre deux ponts, es faubourgs de la porte de Caen, avec une estable en derrière du manoir dud. bailleur, laquelle estable est sous la chambre que tient à présent David Pennier, cirier, le jardin de derrière allant à la rivière et droiture d’aller par la vis et allée de lad. maison, moyennant six livres tournois par an aux termes de Saint-Jean et Noël.

1604. - 9 Février

Pierre Davy, avocat, bourgeois de Lisieux, demeurant en la paroisse d’Abeville sur Risle, vend à Nicolas Lefebure, bourgeois de Lisieux, une portion de terre ou place vide sise au-dedans de cette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, en la Grande Rue dud. lieu, bornée d’un bout par la rivière d’Orbiquet, tenue de la comté de Lisieux, sans charges, moyennant 84 livres.

Témoins : Guillaume Lechevalier et Jacques Desmonceaux, bourgeois de Lisieux.

1605. - 4 Février

Jacques Follye, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, vend et transporte à Nicolas Duval, bourgeois, demeurant paroisse St-Jacques, une maison comprenant une salle basse, deux chambres et un grenier, sis dans l’enclos de la ville de Lisieux, près la fabrique de l’église cathédrale, moyennant 336 livres 16 sols 6 deniers.

1605. - 29 Avril

Marguerite Lefrançois, veuve de Noël Morel, demeurant paroisse Saint-Germain, cède et laisse à Jacques Burgel, bourgeois de Lisieux, la quatrième partie d’une maison sise en la Grande Rue, nommée la maison de la Fleur de Lys, estant au devant de l’église Saint-Germain.

1605. - 2 Novembre

Nicolle et Nicolas Le François frères, bourgeois, demeurant paroisse Saint Jacques, enfants et héritiers de feu Nicolas Le François, et Michelle Pottin, veuve dud. défunt, vendent à Girart Piel, marchand, bourgeois, demeurant par Saint-Germain, une maison et corps de logis, consistant en une cave avec la tonne étant dedans, une boutique, deux chambres et un grenier, le tout sis dans l’enclos de cette ville de Lisieux, sur la Grande Rue, borné d’un côté par les représentants de Jehan Le Balleur, sieur de La Rozière, d’autre côté et d’un bout Jehan Le petit, et d’autre bout la Grande Rue, moyennant 300 livres tournois.

Fait et passé en la demeure dud. vendeur en présence de Richard Buchard et Jehan Domencourt, bourgeois de Lisieux.

1605. - 15 Novembre

Me Louis de Grippières, chanoine, baille à la veuve de Jehan Bonnamy, une chambre et galerie dépendant de la maison canoniale où il habite sur la Grande Rue de Lisieux.

1607. - 13 Juillet

Thomas Bourdon, marchand, demeurant paroisse St-Jacques, tuteur des enfants de Simon Chirot, remet ès mains de vénérable personne Me Nicolas Ledorey, prêtre, chapelain en la cathédrale de Lisieux, retrayant pour lui et ses hoirs, un manoir et maison avec court et jardin, où pend pour enseigne Le Monde, sis paroisse St Jacques, sur la Grande Rue, moyennant 600 livres tournois.

X. - La Rue du Bouteiller

1392. - 3 février

Jehan Gerveise, chappellain de la chappelle de Toussains, et à ses successeurs, donne 3 sols tournois et 2 chapons de rente par chacun an sur une maison sise paroisse Saint-Germain, en la rue au Bouteiller, jouxte led. chappellain d’un côté, et d’autre côté à la maison que tenoit naguère messire Jehan Lesclenger, prêtre, haboutante d’un bout à la dicte rue au Bouteiller et d’autre aud. chappellain. Cette rente avait été constituée par un certain Raoul de Rocques.

1457. - 1er août

Accord entre Me Jehan Inger, sous-chantre de l’église Cathédrale de Lisieux et Gervais Toustain, de la paroisse Saint-Germain, à propros d’une maison et jardin sis en la rue au Bouteiller.

1504. - 15 décembre

Me Jehan de La Rivière, prêtre, curé de Clarmont, vend à noble homme Robert de La Rivière, écuyer sieur du Pré-d’Auge, un manoir et maison avec la cour et jardin à ce appartenant, sis paroisse Saint-Germain, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté et d’un bout les hoirs de défunt Simon Dumanoir, d’autre côté les enfants de choeur de l’église cathédrale et d’autre bout la rue, moyennant 250 livres tournois.

1606. - 20 novembre

Robin Buchart, demeurant à Saint-Germain de Lisieux, vend à Robert Aragon, écuyer, de la paroisse du Coudray, une maison, place et arbres dessus, sise en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté Jehan Boscage ; d’autre, Philippe Liquet, Denis Baudouin, Robin Lelièvre et Guillaume Cheron ; d’un bout, la rue au Bouteiller et d’autre bout la muraille et clôture de la ville de Lisieux, moyennant 57 livres 10 sols tournois.

1509. - 4 juin

Dans un appointement survenu à cette date entre les religieux de l’Hôtel-Dieu et les exécuteurs testamentaires de Me Vincent Ligier, prêtre, nous voyons que ce dernier leur avait légué par testament « une maison assise sur la rue du Bouteiller, en laquelle demeurait icelui défunt » moyennant certaines prières à réciter sur sa tombe. Les héritiers n’ayant pas ratifié ce don, les religieux reçurent en échange une somme de 120 livres tournois une fois payée.

1513. - 24 juin

Me Jehan Percheval, chanoine de Lisieux, receveur général de l’évêque, prébendé de la prébende de Villers, baille pour trois ans, à Guillaume Hébert et Pierre son fils, une maison sise en la rue du Bouteiller, moyennant quatre livres tournois.

1513. - 6 octobre

Messire Henry Gruigier, prêtre, curé de Saint-Germain de la Campaigne, reconnaît avoir vendu à Me Vincent Ligier, prêtre, en son vivant sous chantre en la cathédrale de Lisieux, une maison et héritage assis en la rue au Bouteiller, d’un côté Jehan Vippart, en son vivant escuier ; d’autre côté, de l’héritage de la chapelle Saint-Martin, et d’un bout la rue au Bouteiller et d’autre bout l’allée aux Jacobins. Cette maison était grevée d’une rente de 25 sols tourn. allant au chapelain de l’une des portions de la chapelle Saint Jean.

1517. - 11 mai

Sentence arbitrale de Richard Peullevey et Thomas Leloutrel, arbitres d’un procès meu et pendant ès pleds ordinaires de la chambre et comté de Lisieux, entre Jehan Sauvage, d’une part et Cardin Guesnon, tuteur des enfants de feu Guillaume Levesque, au sujet d’une maison rue au Bouteiller.

1519. -  29 décembre

Mahiet Henrion, bourgeois de Lisieux, vend à Me Jean Yvelin, prêtre, curé de Saint-Martin d’Escaulleville et chapelain de la chapelle Saint-Andrieu, fondée en la cathédrale, une maison avec le jardin, droitures, allée, préeminences et libertés à ce appartenant, le tout ainsi qu’il se pourporte, assis en la paroisse Saint-Germain dud. Lisieux, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté led. Henrion et la dame de Maricorne, d’un bout la muraille de cette ville de Lisieux et d’autre bout led. Yvelin représentant le droit de Jehan Rachine, lad. maison, led. Henrion et défunt Jehanne, sa mère, avaient eue et acquise dud. prêtre le 12 décembre 1510. La vente est faite par le prix et somme de cent livres tournois.

1527. - 1er décembre

Perrette, veuve de Robin Sequot, de la paroisse Saint- Germain, baille, quitte, transporte et délaisse à Hamon Guérard, de lad. paroisse, tout et tel droit qu’elle pouvait avoir sur un corps de maison, dépendant de la succession de feu son mari, sis paroisse Saint-Germain, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté Me Jehan Courvie, au lieu des hoirs Robert Delannoy, d’un bout Guillaume Huet et d’autre bout lad. rue.

1539. - Samedi 6 mars

Dans un acte de cette date, il est mentionné que André Gaudon, curé de Thiberville, avait donné, de son vivant, à ses neveux Jehan Desgrez, curé de Granval, et à Pierre Desgrez, leur vie durant, la jouissance de certain manoir, maisons, cour et jardin, sis en cette ville, paroisse Saint Germain, sur la rue au Bouteiller.
1539. - 2 mai

Me Guillaume Guéroult, prêtre, licencié en médecine, curé de Saint-Laurent des Grès, constitue, en faveur des prêtres de l’église Saint-Germain, en vue d’une fondation d’une messe basse le mercredi de chaque semaine, une rente de quarante sols tournois au terme de la Nativité Notre-Dame, sur sa maison sise en la rue au Bouteiller, par lui acquise de Michault Toustain.

1549. - Mardi 10 août

Me Pierre Delaporte, licencié en lois, avocat de court laie, vend à Jehanne Esnault, veuve de défunt Pierre Lambert, bourgeoise demeurant paroisse Saint-Germain, une maison ou portion de maison et l’héritage sur quoy elle siet, sis en l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté lad. rue, d’autre côté et des deux bouts, lad. veuve, laquelle portion de maison ledit Delaporte disait lui appartenir par héritage de feu Cardot Lambert, aieul de sa mère. La vente faite par 70 livres tournois.

1543. - Lundi 26 Novembre

Roger Guéroult, tanneur, demeurant en la paroisse de Chambrays, vend et transporte à Jehan Dupray, bourgeois de Lisieux, tout et tel droit sur la tierce partie d’une maison et héritage sis en la paroisse Saint-Germain, en la rue du Bouteiller, qui jouxte d’un côté et d’un bout la maison aux enfants de choeur de l’église Saint-Pierre, et d’autre bout la maison de la ville et d’autre côté lad. rue. Laquelle maison lui venait de son oncle Me Guillaume Guéroult, prêtre, en son vivant curé de Saint-Laurent-des-Grès. La vente faite moyennant 65 livres tournois.

1544. - Samedi 26 Avril

Symon Sauvage, de Courtonne, baille par échange à Hamon Guérart, du mestier de mennoier, demeurant paroisse Saint-Germain, portion du haut d’une maison, une haulte chambre à chauffepied, le grenier dessus, avec un autre grenier estant en costé d’icelle chambre, jouxte d’un côté et d’un bout maistre Jehan Le Corvoisier, d’autre côté la rue du Bouteillier, et d’autre bout les mynistre et religieux de l’Hôtel-Dieu dud. Lisieux. Il reçoit en échange une rente de 22 sols, 6 deniers tournois.

1544. - Jeudi 5 Juin

Crespin Guéroult, demeurant à Chambroys, neveu et héritier en partie, de deffunct maistre Guillaume Guéroult, prêtre, en son vivant licencié en médecine, curé de Sainct Laurens des Grez, demeurant à Lisieux, vend et transporte à honorable homme et discret maistre Jehan Duprey, aussi licencié en médecine, demeurant aud. Lisieux, la tierce partie d’une maison, court et jardin, à ce appartenant, ainsy que le tout se pourporte, assis en l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse de St-Germain, sur la rue du Boutillier, jouxte d’un côté et d’un bout la maison des enfans du coeur de l’église cathédral dud. Lisieux, d’autre côté l’héritage et maison de la ville du. Lisieux, en commun, et d’autre bout la rue du Boutillier, laquelle maison, led. deffunct curé, avait acquise de Michel Toustain, estamyer, bourgeois de Lisieux, par lettres passées en ce tabellionnage le jeudi 28e jour de septembre 1536, lesquelles led. Guéroult bailla présentement aud. Duprey pour estre en ses mains de force et vertu. La vente faite par 65 livres tournois et 60 sols de vin. Cette maison était grevée d’une rente de 41 sols allant aux chappelains de la chapelle Saint-Thomas fondée en la cathédrale.

1544. - Samedi 14 Juin

Germain Legouez, frère et héritier de feu Jehan et Michel Legouez, vend et transporte à honorable homme maistre Pierre Le Camus, licencié ès droitz, advocat au Parlement, plusieurs maisons, logis et aeddifices, o les héritages sur quoy ils sont situez avec les libertés, droictures et prééminences, le tout assis en la paroisse de Saint-Germain de ceste ville de Lisieux, en la rue du Bouteiller, jouxte d’un côté les religieux de Sainte-Barbe,d’autre côté le seigneur de Cauquainvillier ou les représentants son droit, d’un bout Loys Lebourguignon et Pierre Le Roy et d’autre bout lad. rue du Bouteiller.

Lesquelles maisons et héritage led. Michel Legouez avait eus au décret des héritages de feu maistre Robert Godart, moyennant 135 livres tournois, Germain Legouez exerça le retrait de ces immeubles le 29 septembre suivant.

1544. - Vendredi 27 Juin

Religieux hommes et honnestes frères Nicole Quesnel, docteur en théologie, prieur du couvent des frères prescheurs de Lisieux, Robert Guéroult, par semblablement docteur et sous-prieur aud. couvent, Denis Deshais, Hamon Bouessieu, Christophe Deshaies, Jehan Chevreul, procureur d’icelluy couvent, Paul Lecarpentier, Jehan Bréard, Robert Heultes et Jehan Lecesne, tous religieux prof. aud. couvent, pour eulx et les autres religieux dud. lieu, baillent et fieffent à rente à Pierre Durant, du mestier de mennoier, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, tout et tel droit, comme ausd. religieux appartient, en une cour ou place vuyde estante en derrière de la maison, d’iceulx religieux, assise sur la rue du Bouteiller, icelle place ou court contenant demye vergée, jouxte d’un côté les murailles du jardin du Chapitre, que tient noble et discrète personne maistre Robert de Boucquetot, chanoine, d’autre côté ung autre jardin et maison de maistre Jehan Lecourvoisier, prêtre, curé de Sainct Mardz, d’un bout lad. maison d’iceulx religieux, d’autre bout les murailles de la ville, là où soulloit avoir ung pont pour lesd. religieux, sauf réserve par lesd. religieux de six pieds de large tout au long d’icelle pour servir d’allée à aller et venir de leurd maison ausd. murailles ; et iceluy Durant aura son entrée et issue, à pied et à cheval, à la sortie de la rue au Bouteiller, par l’allée nommée l’allée des Jacobins, autrement nommée la Goullafrière, moyennant cinq sols tournois de rente foncière, payable annuellement au terme de Saint Jean.

1544. - Lundi 11 Août

Vénérable et discrète personne maistre Guillaume Criquet, chanoine de Lisieux, curé de Perrières, vend à vénérable et discrète personne maistre Nicole de Mailloc, prêtre, licencié en droitz, curé de Saint-Jehan-de-Thenney, un manoir sur quoy siet deux corps de maisons, avec les droitures, franchises et libertés, assis en la bourgeoisie de Lisieux, en la rue du Boutillier, jouxte d’un côté maistre Adam Raissel, d’autre côté damoiselle Catherine Vippart, d’un bout lad. rue, et d’autre bout la vénelle ou allée tendant ès murailles de la ville, moyennant cinquante livres tournois. Passé à la maison des Trois Maries.

Manoir du Petit Roy, rue du Bouteiller

François Lambert, écuyer, sieur d’Herbigny, conseiller du roi, lieutenant civil et criminel du bailli de Rouen en la vicomté d’Auge, demeurant au Pont l’Evêque, vend à Michel Poret, marchand, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, le manoir et maisons vulgairement appelés le manoir et maisons du Petit Roy, borné d’un bout par le Collège de Lisieux, moyennant le prix de 1050 livres tournois. Passé en la maison de Me Pierre Boivain, sieur de la Rousseoye, contrôleur au grenier à sel de Lisieux, Pierre Delaporte, avocats, bourgeois de Lisieux, témoins. (28 Octobre 1606).

XI. - Les Boucheries

Les Boucheries correspondent à la place Victor-Hugo actuelle. La place était divisée en deux par une grande halle et formait ainsi deux rues que les anciens actes désignent sous les noms de rue Haute-Boucherie qui occupait le côté est, et la rue Basse-Boucherie à l’ouest. Le centre de la place était occupé par la halle qui avait environ 85 mètres de long sur 5 mètres de large. Ces halles, couvertes par une haute toiture soutenue par des poteaux, furent démolies en 1832. Une autre halle les remplaça jusqu’en 1903, date à laquelle elle disparut à son tour pour donner à la place l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

a. - La rue Haute-Boucherie

1462. - 26 juillet

Guillaume Dupont et Cardine, sa femme, demeurant à Manerbe, baillent à ferme, pour 6 ans, à Jehan Caillot, carpentier, demeurant à Lisieux, une place vuide sise en la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté Me Jehan Couvis ; d’autre côté, l’allée tendant à la rivière d’Orbiquet ; d’un bout, Jehan Cormel, à cause de sa femme, et d’autre bout, ledit Caillot, moyennant ung bon chapon à l’usage de la dite Cardine et 40 sols tournois de ferme.

1507. - 16 juillet

Me Guillaume Feure, prêtre, demeurant à Lisieux, vend à Guillaume Manchon, cousturier, demeurant à Lisieux, tout et tel droit en une maison située et assise à Saint-Jacques, en la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté Ollivier Le Vallois, et d’un bout, la rue de la Boucherie, moyennant 35 livres tournois.

1509. - 16 juillet

Jehan Droulin, bourgeois de Lisieux, vend à Me Robert Regnier, prêtre, de l’office de douze livres, deux maisons, l’une grande, l’autre petite et une place vuide, sises paroisse Saint-Jacques. Icelle grande maison jouxte la rue de la Boucherie et une allée ; la petite étant de l’autre côté de ladite allée. Ledit Droulin avait acquis ces maisons le 5 janvier 1504. La vente est faite par le prix de 250 livres.

1522. - 8 septembre

Perrine, veuve de Pierre Arsonnet, bourgeois de Lisieux, pour assurer une fondation de messe à note le dernier jour de chaque mois, en la chapelle de Notre Dame de Pitié, de l’église Saint Jacques, donne au trésor une maison jouxte d’un côté et d’un bout, les hoirs Perrin Martin ; d’autre côté, Guillaume Toustain, avocat de court laye, et d’un bout, la rue de la Boucherie.

1524. - 19 décembre

Robin Roussel, du métier de boucher, fils et héritier en partie de feu Jehan Roussel, demeurant paroisse Saint-Jacques, baille et fieffe à rente à Noel Dupont, du métier de cordonnier, bourgeois demeurant en lad. paroisse, la droiture que led. Roussel avait de staller au jour de foere et marché et mectre une table de troys pieds et demi de longueur, devant la maison dud. Dupont, sise devant la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté, les hoirs Simon Jouen ; d’autre côté, les hoirs Aubin Poterne ; d’un bout, lad. rue ; et d’autre bout, led. Roussel. Ce bail est fait par quatre sols tournois de rente par an au terme de Noel.

1526. - Mardi 28 octobre

Vente, par la Charité de Saint Jacques, à Jehan Huet, moyennant soixante dix livres tournois, d’une maison, jouxte d’un côté, Me Michel de Villiers, prêtre ; d’autre côté, Jehan Vastel, chaussetier, et Perrin Ledelyt ; d’un bout, la rue de la Boucherie, qui avait été donnée à lad. Charité, en 1510, par Guillaume Manchon et Gyrette, sa femme, pour l’acquit d’une fondation pieuse.

1530. - Jeudi 17 novembre

Guillaume Delaballe et Robert, son fils, vendent à Ysabeau, veuve de défunt Jehan Mahiel, une maison et un héritage sur quoi elle siet, avec libertés, franchises et prééminences, assise à l’enclos de cette ville, paroisse Saint-Jacques, sur la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté, lad. rue ; d’autre côté, Jehan Campion ; d’un bout, Michel Campion ; et d’autre bout, led. acquisiteur, moyennant cent livres tournois.

1529. - Dimanche 13 juin

Yvon Martin, bourgeois, demeurant paroisse Saint Jacques, vend à Emery Delafresnaye, bourgeois de lad. paroisse, une portion d’héritage avec la maison dessus, estans, ainsi que le tout se pourporte, situé et assis en ladite paroisse St-Jacques, à l’enclos de cette ville de Lisieux, au derrière de la cour et maison dud. Martin, sur la rue de la Boucherie, jouxte des deux côtés et d’un bout, Guillaume Toustain, advocat de court laie ; et d’autre bout, led. vendeur, moyennant 90 livres tournois.

Dans la cour commune séparant le vendeur et l’acquisiteur, ce dernier devait établir une vis pour servir à sa maison. Il devait en outre avoir une clef de l’huis de l’allée, lui permettant l’accès de sa maison.

1533. - Lundi 14 juillet

Michel Campion, bourgeois de Lisieux, vend et transporte à vénérable et discrète personne Me Jehan Lecourvoisier, curé de Saint-Mards-sur-Risle, tout et tel lot, part et portion de la maison et l’héritage sur quoi elle siet, avec les franchises et libertés, sis paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté et d’un bout, Jehan Campion ; d’autre, messire François Mahiel, prêtre, et son frère ; et d’autre bout, la haulte rue de la Boucherie, moyennant trente livres tournois.

1538. - Mercredi 8 mai

Michel de la Reue, demeurant à Rouen, reconnaît que le 21 décembre 1537, devant Robert Bigot et Pierre Dupont, tabellions à Rouen, avoir acheté pour Laurent de la Reue, seigneur de Saint Martin du Manoir, de Me Robert Carrey, avocat en la court de Parlement, une maison et tènement, nommée la Rouge Maison qu’avoit tenu en louage maître Henri Marquefer, sise paroisse Saint- Jacques, bornée d’un côté, la grande rue de la Boucherie ; d’autre côté, les hoirs Robert Vatier ; d’un bout, les hoirs Thomas de la Reue ; et d’autre bout, la maison et masure Campion. La vente faite par 525 livres tournois.

1539. - 19 Juin

Sanson Thomas, bourgoys demourant en la paroisse de Saint Caude le Viel, en la ville de Rouen, baille en eschange à Jehan Foucques, tout et tel droit, part et porcion que aud. Sanson peut appartenir en certaine maison ou maisons, court et héritage, assis en lad. paroisse Saint-Jacques sur la rue de Hault de la Boucherie, jouxte d’un côté les chappellains de l’office de douze livres en l’église cathédrale Sainct-Pierre dud. Lisieux, d’autre côté Guillaume Leprince, d’un bout, Pierre Lesauvage, escuier, et d’autre bout lad. rue de la Boucherie.

En contre échange il reçoit tout et tel et droit que led. Foucques pouvait avoir sur une rente de cinquante tournois à prendre sur Bynot Paulmyer.

1543 (n. st). - Lundi 15 janvier

Jehan Campion, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, vend et transporte à Jehan Dragin, dit Chelles, mercier, demeurant à lad. paroisse, une sallette, l’ouvroir sur la rue estant en icelle, la chambre sur lad. sallette, dans un manoir appartenant aud. Campion, en la paroisse Saint Jacques, sur la rue de Hault de la Boucherie, avec ung aestre de maison à usage de chellier estant sur la cour dud. manoir, laquelle sallette, ouvroir, chambre et chellier, était baillée en fermage aud. Dragin, moyennant 90 livres tournois.

1543. - Mardi 18 décembre

Cardin Heude, bourgeois de Lisieux, demeurant en la paroisse de Bréauté-en-Caux, baille à ferme manable pour neuf ans à Arnould Burnouf, hostelier, demeurant paroisse Saint-Jacques, une maison ainsi qu’elle se pourporte, située et assise en lad. paroisse Saint-Jacques, en la rue de Hault de la Boucherie, jouxte d’un côté et d’un bout Pierre Heulte le jeune, d’autre côté lad. rue et d’autre côté la venelle étant près Noël Leprince, et led. bailleur, moyennant quinze livres tournois par an.

1607. - 5 Novembre

Catherine Laîné, veuve de Pierre Levesque, Pierre Lefort, le jeune, du métier de boucher et Jehanne Levesque, sa femme, demeurant paroisse Saint-Désir, vendent à Jehan Doesil, marchand, demeurant paroisse Saint Jacques, une chambre haute sise dans le Manoir au Prince, rue Haute-Boucherie, moyennant 150 livres.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Lion d’argent, au faubourg de la porte d’Orbec, en présence de Nicolas Barrey, bourgeois de Lisieux, et Olivier Miaulle, de Saint-Martin-de-la-Lieue.

1629. - 3 Mai

Simon Bourdon, marchand, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, fils et héritier en partie de Thomas Bourdon, vend à Cristophe de la Reue, bourgeois de lad. paroisse, une portion de maison faisant partie du manoir Caussion ou manoir Faguet, sis en la rue de Haut de la Boucherie, moyennant la somme de 120 livres.

1632. - 14 Août

François Pierre, bourgeois de Lisieux, ayant acquis de Pierre Roussel, marchand, bourgeois de Lisieux, un aestre de maison à usage de boucherie, faisant partie d’un plus grand corps de logis à lui appartenant et à sa femme, assise en la rue de Haut de la Boucherie, avec une pièce de terre en paturage et plant contenant une vergée, sise paroisse Saint-Jacques, au village des Loges, par contrat passé devant les tabellions de Lisieux le 20 août 1630, sous condition de pouvoir retirer dans deux ans, prolonge d’un an cette condition.

b. - Rue Basse-Boucherie

1530. - 9 Octobre

Ensuivent les lolz et partaiges faiz entre la veufve de défunct Guillaume Le Vavasseur Jacques-Henry, maistre Ursin et Julien Le Vavasseur.

Immeubles rue Basse-Boucherie, bornés d’un côté les hoirs de défunt Jean Descees, d’autre côté Michel Le Cayron, d’un bout la rue de la Boucherie, d’autre bout Guillaume Parey, seigneur de Combray.

1533 (n. st). - Vendredi 21 Février

Maistre Michel Devillers, prêtre, un des vicaires de l’église cathédrale, et honorable homme Guillaume Toustain, avocat de court laye, pour lui et sa femme, fille et héritière en partie de deffunct David Le Boctey, escuier, font accord entre eulx pour le fait de la réparacion qu’il esconvyent faire à la parey ou pareys des maisons et aeddiffices dud. Devillers, joignant d’un côté à la maison desd. mariés, et icelles maisons bornans d’un bout à la rue de la Boucherie et d’autre bout à la rivière d’Orbec.

1537 (n. st). -  4 janvier

Jehan Castel, du métier de chaussetier, bourgeois demeurant paroisse Saint-Jacques, et Bastienne sa femme, vendent à Jehan Hubert, mercier une choppe ou ouvreur estante en la maison dud. Hubert, sise en lad. paroisse en la rue de Bas de la Boucherie, moyennant 26 livres tournois.

1527. - Mardi 24 Avril

Nicolas Fourmeville, du mestier de cordonnier, demeurant paroisse Saint-Jacques, rend et remet à Robert Lieury, bourgeois de Lisieux, une portion de maison sise paroisse Saint-Jacques, sur la rue de Bas de la Boucherie, au manoir dud. Lieury, où pend pour enseigne le Cyne, en laquelle portion de maison y a la cave, l’ouvreur ou eschoppe, la sallette de derrière, la chambre de devant sur led. ouvreur et les chambres de derrière, laquelle portion de maison, led. Fourmeville l’avoit eue et acquise dud. Lieury le 30 décembre 1535.

1537. - Lundi 18 Juin

Maistre Jehan Le Vavasseur, prêtre, curé de Beaumontel, fils de Jacques, bourgeois de Lisieux vend à Jehan Bréavoine, demeurant paroisse Saint-Jacques ung ouvreur ou échoppe avec la sallette joignant à iceluy estant en une maison aud. curé appartenant, sise en la rue de bas de la Boucherie, jouxte d’un côté la grande allée commune et l’ouvreur appartenant à Nicolas Bence, d’autre côté les hoirs Jehan Berthelot, en son vivant avocat de court laye ; d’un bout lad. rue et d’autre bout une autre allée et sis commune entre lesd. Bence, Vavasseur et autres. La vente faite par quarantes livres tournois.

1537. - Samedi 20 Octobre

Jehan Lebourgoys, fils et héritier de défunt Nicolas, de la paroisse du Mesnil-Eude, vend à Jacques Buglel, chaussetier, bourgeois de Lisieux, une maison avec préeminences, droitures, libertés, située et assise en la paroisse Saint-Jacques en la rue de Bas de la Boucherie, jouxte d’un côte Guillaume Corvel appoticaire d’autre côté les hoirs de défunt Perrin Ledilie, d’un bout messire Michel Lemonnier prêtre et la cour commune et d’autre bout lad. rue de la Boucherie, moyennant 80 livres tournois.

1540. - Mardi 28 Avril

Guillaume Corvel apoticaire, bourgeois demeurant à Saint-Jacques, d’une part, et Jacques Buglel, chaussetier, dud. lieu confessent avoir fait appointement entre eux pour le fait de certain édifice encommence à faire, par led. Buglel, près et soignant la maison dud. Corvel, en lad. paroisse Saint-Jacques, en la rue de Bas de la Boucherie. Led. Corvel l’autorise à appuyer sa maison contre la sienne moyennant le paiement de soixante sols tournois présentement payés par led. Buglel. Jacques Chirot, charpentier à Prêtreville, figure comme témoin.

1541. - Mercredi 9 Février

Jehan Hubert, mercier, demeurant paroisse Saint-Jacques, remet à Huguette, fille de feu Jehan Castel et Sébastienne sa femme, une choppe ou ouvreur estant en la maison dud. Hubert, sise en lad. paroisse en la rue du Bas de la Boucherie avec les droitures et libertés, lequel ouvreur ou eschoppe jouxte d’un côté led. Hubert, d’autre côté l’allée commune, d’un bout messire Michel Devillers, prêtre et d’autre bout la rue. Lequel ouvreur lesd.  deffunts avaient vendu et transporté aud. Hubert pour la somme de 26 livres tournois par lettre du jeudi 4 janvier 1536 (1537 n. st.) que led. Hubert remit et rendit à lad. fille en force et vertu pour répondre à une clameur de marché de bourse mise par lad. fille.

1543. - Vendredi 6 Avril

François et David Bornet, fils de feu Pierre et de Marguerite Lygnel, se partagent une maison sise en la rue de bas de la Boucherie, jouxte d’un côté, Jehan Barrey ; d’autre côté, le manoir du Cyne ; d’un bout lad. rue et d’autre bout Jehan Levalloys, seigneur de Putot.

1602. - 14 Avril

Jehan Houlley, marchand boucher, demeurant paroisse Saint-Jacques, Jehanne Toustain, sa femme, et Jehan Houlley, prêtre de lad. paroisse, vendent et transportent à Marie Dubosc, veuve de feu Jehan Lebouteiller, et fille de lad. Jehanne Toustain, deux chambres hautes faisant partie d’une maison, sise rue Basse Boucherie, moyennant 150 livres tournois.

Manoir du Cygne

1605. - 15 Octobre

Michel Costard, sieur de La Quèze, bourgeois demeurant paroisse Saint-Jacques, vend à Pierre Le Petit, marchand feron, bourgeois de lad. paroisse, une maison entière de fond en comble, sise en cette ville, en la rue de Bas de la Boucherie, faisant le devant du manoir « du Syne » tenue de la comté de Lisieux par la faisance de 18 den. tourn. de rente, moyennant le prix de 1100 livres tournois.

Passé en la maison et hôtellerie de la Licorne, en présence de Jean Banville demeurant à Saint-Jacques-de-Lisieux.

1607. - 12 Février

Denis Nicolle, bourgeois de Lisieux, adjudicataire pour trois ans des quatrèmes des vivres et menus boires de cette ville et banlieue de Lisieux, du consentement de Robert Le Vavasseur et Michel Cucuel ses associés à lad. ferme, confesse et reconnaît avoir associé et composé pour led. temps, Marguerin Cottin, hôtelier en sa maison où pend pour enseigne La Crosse, sise paroisse Saint-Jacques, rue du Bas de la Boucherie et d’y vendre vins et menus boires pourvu qu’ils soient achetés hors de la ville et banlieue et qu’il ne les fasse pas crier par la ville, moyennant 450 livres.

1608. - 3 mars

Gervais Le Héribel et Jehan Varin, bourgeois de Lisieux, font accord et appointement au sujet de la jouissance et possession de trois aestres de maison dans le manoir de Grosseville.

Passé en la maison où pend pour enseigne l’Ecu, en présence de Pierre Toutain, orfèvre, Zacharie Proue et Michel Blondel, bourgeois de Lisieux.

1609. - 16 Avril

Charles Martin, de la paroisse de Mesnil-Eudes, demeurant à Lisieux, tuteur des enfants de Guillaume Martin, baille à ferme pour deux ans, à Robert Le Petit, marchand drapier, une portion de maison, consistant en une cave et deux chambres, sise paroisse Saint-Jacques, en la rue de Bas de la Boucherie moyennant un fermage de 16 livres par an, payable aux termes de Saint-Jean et Noël.

XII. - La Rue Pont-Mortain

1518. - 20 Avril

Guillaume Aubert, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Mallet, mercier, tout et tel droit qu’il avait à cause de la succession de Guillemot Aubert son ayel, en une maison et héritage sis en la paroisse Saint-Germain dud. Lisieux, nommée le coing Aubert, jouxte d’un côté la rue du Pont-Mortagne, d’autre côté led. vendeur à cause de la succession de feu Périte de la Rocque, sa mère d’un bout la venelle près la chapelle Saint-Aignen et d’autre bout la Grande-Rue dud. Lisieux, moyennant cinq cent cinquante livres tournois.

1518. - 4 Novembre

Le devis d’une maison à faire édiffier sur une place appartenant à Guillemete de La Roque, jouxte d’un côté la venelle de Saint-Aignan, d’autre côté lad. de La Roque, d’un bout Michel Quetel, d’autre bout Jehan Leproux.

1523. - 10 Juillet

Colin Germont, demeurant à St-Jacques-de-Lisieux, et Jehanne sa femme, baille à rente à Guillaume Leproux, demeurant à Lisieux, tout et tel droit qu’ils pouvait avoir sur une maison sise rue du Pont-Mortagne, jouxte d’un côté les hoirs de Guillaume Gueudron, d’autre les hoirs du représentans feu Robert Gouillou, d’un bout la rue du Pont-Mortagne, moyennant 25 sols tournois de rente.

1543. - 13 Août

Guillaume Pometel, de la paroisse de N.-D.-de la-Couture de Bernay, héritier de feu Pometel, en son vivant demeurant paroisse St-Germain-de-Lisieux et Guillaume Gantier, fils Raoulin, héritier de défunte Robine, en son vivant femme dud. Robert Pometel, de présent demeurant en la paroisse St-Yppolite lez St-Marceau ès faubourgs de la ville de Paris, lesquels vendent à héritage à Michault Toustain, estaygnier, bourgeois de Lisieux, demeurant paroisse St-Germain, une maison et héritage comme il se pourporte, jouxte d’un côté et d’un bout led. acquisiteur, d’autre côté les hoirs au ayant cause de Guillemot Desamaison et d’autre bout la rue du Pont-Mortagne. Laquelle maison lesd. défunts Pometel et sa femme avaient eu et acquise de Pierre Hue, de Lessart. La vente est faite par cinquante livres tournois.

Maison face la Halle au Blé

1527. - (n. st.) 12 Avril

Jehan Lehoullays et Jehanne sa femme, de la paroisse de Manerbe, vendent à Guillaume Dudouet, dit Roquette, de la paroisse St-Germain, ung aestre de maison à usage d’échoppe, et l’héritage en tant que iceluy aestre en comporte, estant en une maison appartenant auds. mariés, regardant à la Halle à Blé, en lad. paroisse St-Germain, jouxte, lad. maison, d’un côté la venelle de la cour desd. mariés, d’un bout la rue et d’autre bout iceux mariés, moyennant la somme de six lieres tournois.

Témoins : Loys Hamellin et Jehanne Guéroult.

1529. - 31 Mars

Noble homme Jehan Labbey, seigneur de St-Cloud-sur-Dives, demeurant au Pont-l’Evesque, vend à vénérable et discrète personne Me Nicole Desperrois, prêtre, curé de Marolles, de la paroisse de N.-Dame-de-Cirfontaine, plusieurs maisons, manoirs et héritage, sis paroisse St-Germain, qui furent et appartindrent à feu Jehan Le Peuffier et depuis à Guillette Le Peuffier, sa fille, napassés par décret requestre dud. Labbé, le tout ensemble, jouxte d’un côté les hoirs Guillaume Parey, d’autre les hoirs Jehan Buchart, d’un bout la rivière, d’autre bout la rue du Pont-Mortaing, moyennant 250 livres tournois.

1537. - Mercredi 3 Juin

Jehan Sevaistre, l’aîné, bourgeois de la paroisse St-Germain, baille, quitte et délaisse à Guillaume Guenderon, une chambre haute étant sur l’ouvreur dud. Guenderon et de l’allée de sa maison avec le grenier dessus, le tout sis à l’enclos de cette ville de Lisieux sur la rue du Pont-Mortagne, jouxte d’un côte led. Sevaistre à cause de sa grande maison, d’autre côte, Jehan Baudel, d’un bout lad. rue et d’autre bout led. Guendron, moyennant l’acquit des charges de lad. maison.

1540. - (n. st.) Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, en son vivant du mestier ne estainyer, on trouve : une grande maison sise en la ville de Lisieux, paroisse St-Germain, en la rue du Pont-Mortagne, devant l’église St-Aignen, jouxte d’un côté Jacques Halley, à cause de sa femme d’autre côté Me Pierre Delaporte, avocat de court laie, d’un bout ledr Delaporte et d’autre bout la rue du Pont-Mortagne.

1540. - (n. st.) Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages fatis après le décès de Michel Toustain, en son vivant du mestier de estinyer, on trouve : une autre maison près le Pont-Mortagne jouxte d’un côté Guillaume Lemarquant, et les hoirs Guillaume Desamaison d’autre côté la rivière d’Orbiquet, d’un bout le Chapitre de l’église-cathédrale, d’autre bout la rue.

Michel Toustain possédait deux autres immeubles sis Grande-Rue, et en la Grande Couture.

1542. - Vendredi 29 Décembre

Partage de certaine maison assise en l’enclos de la ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, sur la rue tendant du coing au Fevre à la Grande Couture, jouxte d’un côté les hoirs Geffiin Thirel, d’autre Geffroy Guerrier, d’un bout les murailles de la ville et Jehan Bréard en partie, et d’autre bout lad. rue tendant à lad. Grande Couture, laquelle a été acquise par Marion, veuve de deffunct Jehan Hesbert en secondes noces et en premières de Saintin Hurt.

1543. - Samedi 3 Novembre

Me Pierre Senée, prêtre, de la paroisse de Mesnil-Durand, vend à vénérable et discrète personne Maistre Germain Amiot, prêtre, curé de Capelle-les-Grands, une maison et l’héritage sis paroisse Saint-Germain en la rue du Pont-Mortagne, qui fut et appartint à Jehan Petit, barbier, jouxte d’un côté les hoirs Guillaume Parey, d’autre côté Thomas Delalande et la cour commune d’un bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout Robin Pe..... à cause de sa femme, qu’il avait acquise aux pleds ordinaires de Lisieux, tenus par Jean Duval, vicomte dud. lieu, le 5 janvier 1536. La vente faite par 225 livres tournois. Passé en hôtellerie du Monde.

1545. - Samedi 24 Octobre     [page 59]

Guillaume Cosselin, natif de la paroisse du Mesnil Germain, de présent demeurant à Saint Germain dud. Lisieux, conf.... avoir eu et reçu de Philippe Auger, bourgeois dud. Lisieux, le retraict et desgaigement d’une maison avecque son assiecte assise en la bourgeoisie dud. Lisieux, paroisse St-Germain,  jouxte d’un côté Nicolas Carey, d’autre côté la rue du Pont-Mortagne, d’un bout la Grande Rue et d’autre bout la chapelle St-Aignen, ........... Catherine sa femme av...ent y de....vendue et transportée aud. Gosselin par le prix et sous condition de retraict contenu aux lettres de ce faictes le derrain jour de juing 1543. Passé en la maison et hostellerie du Monde.

1545. - Mercredi 18 Novembre

Dans un contrat d’échange passé entre vénérable personne Etienne Dubosc, curé de Hermival, Guillaume Dubosc et noble homme Nicolas Le Valloys seigneur de Putot et de Gourvis, ce dernier donne en contre échange de la seigneurie de Hermival, divers biens, notamment une maison, cour et manoir, droictures et libertés, sis paroisse Saint-Germain, tenue du doyenney de Lisieux, subgecte en trois sols quatre deniers et ung homme d’armes à la Saint Ursin, avec cent sols de rente allant au Chapitre dud. lieu, jouxte d’un côté les hoirs de Robert Trinitey, d’autre côté les hoirs ou représentans le droit de Guillaume Seney, d’un bout la rue du Pont-Mortagne et d’autre bout led. Le Valloys, à à cause de son manoir et nouvel aediffice de nouveau faict et aeddiffiey au but dud. manoir et retenue faicte par led. Le Valloys de son droit de faire passer et fluer ses eaux jouxte une cédulle recongnue devant les tabellions de ce siège le 30 octobre 1537.

1599. - 28 avril

Marché entre les chapelains douze livres et Thomas Delalande, autorisant ce dernier à construire deux boutiques contre les murailles de l’église Saint-Aignan, rue du Pont-Mortagne.

1600. - 4 Mars

Jehan Lehéricher, fils et héritier de Robert Lehéricher, de la paroisse de Formentin, y demeurant, confesse et reconnaît avoir vendu à Alexis Barbas, marchand tanneur demeurant paroisse Saint-Germain, une maison consistant en une petite cave, une boutique avec la chambre et le grenier, le tout l’un sur l’autre, et situé dans l’enclos de cette ville, paroisse Saint-Germain, au devant de la Halle au blé, bornée d’un côté par la rue de Halle, laquelle maison led. Robert Lehéricher l’avait acquise de Robert Girart, tenue de la comté de Lisieux en la faisance de demi livre de poivre à la recette d’icelle comté, moyennant 318 livres tournois.

Passé en la maison de Robert Levasseur, en présence de Claude Legrand, marchand tanneur, de Lisieux, et Pierre Grip, aussi tanneur, de la paroisse de Manerbe.

1600. - 22 Mai

Laurent Héroult, fils Jehan, de la paroisse du Torquesne, du métier de boucherie, demeurant en la paroisse et bourg de Pont-l’Evêque, confesse avoir vendu à Gilles Le Guay, du métier de bourrelier, demeurant paroisse Saint-Germain-de-Lisieux, une maison consistant en une petite cave ou cellier, une boutique, chambre et grenier l’un sur l’autre, située en la ville de Lisieux, devant la halle au blé dud. lieu, appartenant aud. vendeur par droit du retrait par lui ci devant fait au droit de lignage de Alexis Barbas, tenue de la comté de Lisieux par la faisance de demi livre de poivre de rente, moyennant 200 écus d’or.

Passé à Lisieux, avant midi, en la maison dud. Le Guay, en présence de Collas Le Cousteur, de la paroisse du Fournet, et Pierre Pains, de Hermival.

1601. - 29 Mars

François Maurey, Pierre et Guillaume Durant, fère en loy dud. Maurey, tous marchands, bourgeois de la paroisse Saint-Germain, et Christophe Mérieult, sergent hérédital au bailliage vicomtal de Lisieux, reconnaissent avoir vendu à Jacques Héroult, docteur en médecine, demeurant paroisse Saint-Jacques, une maison sise en l’enclos de la ville, paroisse Saint-Germain, en la rue du Pont Mortaigne, près l’église Saint Aignan tenue du sieur haut doyen de Lisieux, moyennant la somme de cent écus.

Témoins : Pierre Toustain et Robert Sandebreuil, boulangers à Lisieux.

1601. - 11 Décembre

Michel de Lespinay, de la paroisse de Grandchamp, tuteur des enfants de Nicolas Thiboult, confesse avoir rendu et remis ès mains de Robert Girard et Marguerite Lemarchand, sa femme demeurant à Lisieux, paroisse Saint-Germain, plusieurs corps de logis en maisons, appartenant à lad. femme à cause de Germain Lemarchand, rue du Pont-Mortain au derrière de la maison étant de présent Jacques Duhamel.

1607. - 8 Juillet

Jehan Picquot, bourgeois de Lisieux, vend à Pierre Papillon, tailleur d’habits, une maison de fond en comble, consistant une cave, deux salles, une petite dépanse et montée, avec l’appentis en bas, sise en la la paroisse Saint-Germain, sur le derrière de la rue Pont-Mortagne près l’église Saint-Aignan, bornée par l’allée d’entre lad. église et les maisons tenues du sieur haut doyen, exemptes de toutes rentes, moyennant la somme de 645 livres.

Passé en la demeure de Jeau Delalande, en présence de Jehan Delalande, Pasquet Decorne et Pierre Hébert, bourgeois de Lisieux.

1627. - 13 Novembre

Nicolas Houel, curé de Saint-Germain-la-Campagne, demeurant à Lisieux, baille à titre de ferme pour trois ans, à Girard Delalande, du métier de tondeur en draperie et damoiselle Marguerite Osmont, sa femme, une portion de maison consistant en plusieurs aestres faisant partie des maisons appartenant auds. bailleurs assises dans l’enclos du manoir Picque, au devant de la fontaine de la halle à blé de ce lieu, et d’autant que lesd. mariés en avaient joui par leur dernier bail, moyennant la somme de quarante-deux livres de ferme par an aux termes de St-Jean et Noël.

1635. - 7 Juin

Pierre et Nicolas Lailler, bourgeois de Lisieux, baillent à ferme pour six ans, à Charles Delalande et Catherine Toustain sa femme, une maison rue Pont-Mortain, consistant en une boutique, deuu chambres et un grenier, moyennant 30 livres tournois de ferme par an, aux termes de St-Jean et Noel.

1637. - 19 Janvier

Jean Picquot l’aîné, tabellion bourgeois de Lisieux, vend à Louis Bullet, menuisier, une portion de maison consistant en une boutique, sallette, deux chambres et un cabinet à côté et grenier au-dessus sise sur le devant de la rue Pont-Martain, moyennant 1300 livres tournois.

XIII. - La Grande-Couture

1390. - 20 ctobre

Jehan Dupont et sa femme vendent, moyenannt 107 sols 6 deniers tournois, à Jehan de Haumettel, chanoine de Lisieux, 10 sols tournois de rente sur une maison sise en la Grande Cousture jouxte Guillaume Delaporte et proche la rivière d’Orbiquet.

1457. - 9 Mai

Guillaume Hagneys, prêtre, baille à rente à Guillaume Le Prévost, de la paroisse du Chesne, une place vuide en la Grant-Couture de Lisieux, en laquelle est à présent une maison, jouxte d’un bout la muraille de la clôture de la ville, d’autre bout lad. Grande-Couture, par le prix de 25 s. t. de rente par an, 15 au terme de St-Michel et 10 à Pâques. Le premier bail est du 14 février 1428.

1460. - 12 Juillet

Jehan Lapie, demeurant à Cormeilles, vend à Me Jehan Trotin, prêtre, avocat en court d’église, une place et maison avec l’édifice dessus étant, sise paroisse St Germain, en la petite et grande Couture, moyennant 27 livres tournois.

1500. - (n. st.)

Marin Nicolle et Thomas Nicolle, son fils, de la paroisse de Norolles, baillent à rente à héritage, à Perrin Bohier, demeurant paroisse Saint-Germain-de-Lisieux, la moitié d’un maison assise en la grant-Couture, avec une cour ainsi que tout se pourporte, sauf réserve de l’autre moitié, jouxte d’un côté maitre Perrin Postel, d’autre Thomas Requier, d’un bout Etienne Marra, et d’autre bout la rue de devant la halle au blé, moyennant 38 sols tournois de rente par an.

1501. - 18 Septembre

Partage de biens entre Michelle Le Cairon et ses fils : Simon, Michel et Pierre.

Une maison en la Grande-Couture, jouxte d’un côté les hoirs d’un nommé Hervieu, d’autre messire Fraslin Berthout, d’un bout la muraille de la ville, d’autre bout la rue tendant à lad. Grande-Couture.

1514. - 1er Mai

Jacques Aubert, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Jehan Hagellon, demeurant en lad. paroisse, son droit sur maison et jardin, en le droit d’aller à la rivière et d’en jouir, le tout sis en la Grande-Couture, dans la muraille de la ville, jouxte les hoirs Desbordeaux, La vente est faite moyennant 47 livres tournois.

1519. - 26 Avril

Me Jehan Lefeure, prêtre de la paroisse de la paroisse de Mesnil-Durand, vend à Jehan Lecarpentier, tenneur, demeurant à Lisieux, une maison et héritage, droitures et libertés à ce appartenant, assis paroisse Saint-Germain, au bout de la Grande-Couture, lequel héritage est jucques emprès le pignon de la maison de devers les hoirs Lefeure et une autre maison servant au mestier de tennerie, jouxte la rivière d’Orbiquet, moyennant 75 livres tournois.

1519. - 6 Décembre

Pour paciffier le descord qui se feust meu entre Guillaume Darannes, bourgeois de Lisieux, d’une part, et Henri Vallée, de la paroisse de Prétreville, aussi bourgeois de Lisieux, d’autre part, touchant que led. Vallée avait entrepris de nouveau et fait édifier de neuf une maison sur cutaine cour et jardin à lui appartenant, sis paroisse Saint-Germain, en la rue de la Grande-Couture, puis, contigu et joignant d’une maison aud. Darannes appartenant, et à raison de ce, lad. maison d’icellui Darannes avoit ésté en grand ruyne et descadence pourceque led. Vallée avoit descouvert ou fait descouvrir partie dicelle maison Darannes, et les pluys sur ce descendus fait grant dommage aud. Darannes, tant aux sollyves que pavey de lad. maison Darannes, évalué à 10 livres ou plus ; oultre avoir dit, led. Darannes, que led. Vallée estoit subject faire reculler sad. maison d’un pied ou en viron, obstant que icelluy Darannes devoit avoir son desgoud vers led. Vallée, ceque neust peu avoir pource que l’édifice dud. Vallée estoit joignant de la paroi dud. Darannes.

Led. Vallée paya aud. Darannes 40 s. tournois pour le dommage causé, et s’engage à l’entretien des gouttières de sa maison de façon à protéger celle dud. Darannes.

1523. - 10 Décembre

Pierre Fleury, bourgeois, demeurant paroisse St Germain, cède, transporte et délaisse à fin d’héritage, à Henry Fleury, son fils aîné, du mestier de tanneur, une maison avec l’héritage sur quoi elle est, avec la cour à ce appartenant, sis paroisse St-Germain, à la Grande-Couture, jouxte d’un côté Jehan Jam, fils Robin ; d’autre côté, les hoirs Jehan Delannoy ; d’autre bout, le chemin ou allée joignant à la muraille de la ville, d’autre bout les hoirs Germain Maire.

1524. - 31 Mars

Robert Caulmont et Marion sa femme baillent à rente à Jehan Piquenot, bourgeois demeurant paroisse St-Germain, une maison avec franchises, droitures et prééminences, sise en lad. paroisse St-Germain, au bas de la Grant-Couture, aux sieurs mariés appartenant à cause de lad. femme, jouxte d’un côté les boirs Raoullin Fevrier et Guillaume Droullin en partie, d’un côté la rue de la Petite-Couture tendant aux murailles et clostures de ceste ville, d’un bout Richard Crison et d’autre bout les hoirs Pierre Ligier, moyennant cinquante sols tournois par an.

1524. - 22 septembre

Vénérable personne Me Jehan Hervieu, prêtre de la paroisse du Prédauge, vend à Jehan et Colin Hervieu, frères, d’icelle paroisse, une chambre basse avec l’héritage, estant en une maison, sise paroisse Saint-Germain, en la Grande Couture, jouxte d’un côté la Grande Couture, d’un bout Guillaume Darannes ou Davannes, l’aîné, et d’autre bout Me Thomas Le Héribel, prêtre, moyennant quatre livres tournois.

1525. - 21 octobre

Laurent Le Blont, fils de Colin et de défunt Jehanne, en son vivant fille de Jehan Darannes ou Davannes, de la paroisse du Planquey, vend à Guillaume Darannes, bourgeois de Lisieux, une maison, cour et jardin, sise paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté led. acquisiteur, d’autre les hoirs Germain Jan et d’un bout la muraille de la ville, moyennant 35 livres tournois.

(Voir un acte de 1519, 9 novembre, où Guillaume Darannes figure déjà comme ayant une maison en la Grande Couture.)

1525. - 13 Novembre

Jehan Chardey, du mestier de boullenger, demeurant paroisse St-Germain, baille et fieffe à rente à Laurens Delandemare, une maison, cour et pourpris, sis paroisse Saint-Germain, qui fut et appartint à Raoul Legalloys, en son vivant prêtre, jouxte d’un côté les hoirs de feu Loys Toustain et Guillaume Gosselin, charpentier, d’un bout la Grande Couture et, d’autre bout, la Petite Couture. Ce bail est fait moyennant cent sols tournois par an, en deux termes, Noël et Saint-Jean.

1528. - Mercredi 11 Septembre

Jehan Chardey, du métier de boulanger, bourgeois demeurant paroisse Saint Germain, vend à Perrine, veuve de deffunt Jehan De Rivière, bourgeoise dudit Lisieux une maison et héritage sis paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté les hoirs Regnault Dubois et les hoirs Guillaume Labbey, écuyer, en son vivant seigneur de Beaufy, et d’autre côté les hoirs Loys Toustain et Guillaume Gosselin, charpentier, d’un bout la Grant Couture et d’autre bout la Petite Couture, avec le droit de l’allée, moyennant quatre-vingt-dix livres tournois.

1532. - Mardi 21 mai

Jehan Foucques, orfèvre, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, et Jehanne, sa femme, vendent à Loys Bonnen, drappier, aussi bourgeois de Lisieux, une maison et l’héritage sur quoi elle siet, et le jardin à ce appartenant, sis en l’enclos de ceste ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, au bas de la Grant Coutture, jouxte d’un côté les murs de la ville, et d’autre côté la rivière es taineurs, moyennant 22 livres 10 sols tournois.

1537 (n. st.). - Jeudi 22 mars

Robert Potier, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, du mestier de thenneur, baille par échange à Robert Bence, de la paroisse de Fervaques, ung aestre de maison à usage de thennerye, le grenier dessus et l’héritage sur quoy il siet, sis en cette ville, en la Grande Couture, à prendre en la maison d’icellui Potier, jouxte, d’un côté, la muraille de la ville ; d’autre côté et d’un bout, led. Potier, et d’autre bout Mathurin Devillers, à la subjection, par iselluy Bence, de faire son yssure par devers lad. muraille pour aller et venir aud. aestre de maison.

Led. Potier reçoit en échange une pièce de terre à Fervaques, près du grand chemin d’Orbec et la suite du hamel.

1540 (n. st.). - Vendredi 23 janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, en son vivant du mestier de estainyer, on trouve : une maison assise en la Grande Couture dud. Lisieux, jouxte d’un côté les ministre et religieux de l’Hôtel-Dieu, d’autre côté Hamon Thoufflet ou les représentans son droit, d’un bout Jehan Desamaison et d’autre bout lad. Grande Couture.

Michel Toustain possédait d’autres immeubles Grande Rue et rue du Pont Mortagne.

1541 (n. st.). - Samedi 5 Février

Jehan Halley, fils de Jean, et Fabienne sa femme, baillent en échange à Thomas Noncher demeurant paroisse Saint-Martin d’Escorcheville, une maison ainsi qu’elle se pourporte avec le droit d’aller à la riviàre, deux seaulx en ses deux mains, par l’allée commune entre lesd. mariés et Raouelin Monreuil, et autres droitures, préeminences nt libertés appartenant à lad. maison sise en la Grande Couture, jouxte d’un côté les hoirs de Jehan Carrey, tanneur, d’autre côté Robert Potier : d’un bout la Grande Couture et d’autre bout les hoirs dud. Monrouil, qu’ils avaient eue et acquise de Jehan Pierre, drapier. Ils reçoivent en échange une pièce de terre contenant trois vergées à Saint Philbert-des-Champs.

1598. - Samedi 25 Juillet

François Duboys, natif de la paroisse Saint-Germain-de-Lisieux, à présent demeurant en la paroisse de Saint-Pierre-de-Touques, vend à Jehan Morel, de la paroisse du Mesnil-Eudes, une maison de fond en comble, l’héritage de l’assiette dicelle, consistant en ung scellier, chambre et grenier dessus assise en ladicte paroisse Saint-Germain, au boult et hault de la Grande-Cousture, tenue de la comté de Lisieux, moyennant le prix et somme de 52 écus sol.

Passé après midi, aud. Lisieux, en la maison et hostellerie de la Licorne, en présence de François Lhomme et Jehan Haguelon.

1601. - 24 Avril

Richard Carrey, procureur en la cour de Parlement à Rouen, demeurant aud. lieu, paroisse Saint-Pierre l’Honoré, fils de feu Richard Carrey, vend à Louys Lebas, marchand, demeurant à Lisieux, paroisse Saint-Germain, un manoir bâti et édifié de plusieurs maisons et édifices assis en cette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, en la Grande Couture, tenu de la comté de Lisieux sur la franche bourgeoisie, par foi et hommage, sans charges, moyennant 416 écus 40 sols.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Poing (sic) du jour. Jehan Mallet, procureur fiscal au bailliage vicomtal de Lisieux ; Jehan Le Dorey, greffier aud. Bailliage et Michel Foucques.

1603. - 4 Février

Pascal Davy, curé de Drubec, en qualité de tuteur des enfants de Guillaume Davy, demeurant à Drubec vend à Thomas Lecesne, fils de Jehan, marchand tanneur, demeuran, paroisse Saint-Germain, une maison à usage de demeure à plusieurs aestres, sise en icelle ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, en la Grande-Couture, bornée par la Grande-Couture et le rempart, tenue de la comté de Lisieux, par 3 sols de rente, moyennant 400 livres.

Passé en la maison et hôtellerie où pend pour enseigne le Grand Dauphin.

1603. - 15 Novembre

Pierre Haimery, tanneur, bourgeois de la paroisse Saint-Germain, vend à Germain Pollin, aussi tanneur, une partie de maison ou manoir, sis à Lisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande-Couture, tenue de la comté de Lisioux par douze deniers tournois de rente, moyennant 153 livres.

Passé en la maison et hotellerie où pend pour enseigne la Licorne, en présence de Claude Foucques et Pierre Ligrès, de Saint-Désir.

XIV. - La Petite-Couture

1464 (n. st.). - 12 février)

Martin Le Rat, de la paroisse de Coquainvilliers, vend à Me Jean Trotin, prêtre, avocat en court d’église, demeurant à Lisieux, une maison avec le terrain, sise paroisse Saint-Germain, en la petite Couture, jouxte d’un côté et d’un bout, led. achapteur, d’autre côté Jehan Duchêne et d’autre bout lad. Couture, moyennant 18 livres tournois.

1481. - 22 octobre

Jehan Mallart, drapier, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Mallart, son père, notaire en court d’église, un appentis ainsi qu’il se pourporte avec la Cour à ce comprise, de 11 perches de long et 13 de large, jouxte d’un côté une venelle tendant de la petite Couture à la rivière d’Orbiquet, d’autre côté et d’un bout led. vendeur, d’autre bout led. Mallart, notaire, moyennant 15 livres tournois.

1520. - 3 mai

Me Jehan Asselin, prêtre, vicaire en l’église cathédrale de Lisieux, baille à rente à Me Michel Morel, prêtre, demeurant à Lisieux, une maison, cour, et une petite maison oultre lad. cour, ainsi que le tout se pourporte, sis paroisse Saint-Germain, en la rue de la Petite-Couture, jouxte d’un côté led. Asselin, d’un bout lad. rue, et d’autre bout Me Robert Tragin. Il aura en outre le droit d’aller à la rivière par l’allée de l’autre maison qui demeure aud. Asselin. Ce bail est fait moyennant une rente de 60 sols tournois aux termes de Saint-Jean et Noël.

1522. - 6 mai

Jehan Fleury, de Courtonne-la-Meurdrac, baille et fieffe à rente à Guillaume Gosset, du métier de charpentier, demeurant paroisse Saint-Germain, tout et tel droit qu’il pouvait avoir sur une maison, cour et jardin qui fut et appartint à Denis Fleury, son oncle, sise en la Petite Couture, jouxte la rue de la Petite-Couture.

1524. - 15 juin

Noble homme Philippe Néel, sieur de Saint-Maclou, vend à Jehan Hesbert, du mestier de tisserand, demeurant paroisse Saint-Germain, une maison, cour et jardin avec les franchises, libertés, droitures, comme le tout se pourporte sis en cette ville de Lisieux, jouxte d’un côté led. vendeur à cause de la maison qui fut à feu Pierre Decourssery, en sou vivant prêtre-curé du Chesne et d’autre côté Guillaume Labbey, escuier, sieur des Coqz, d’un bout la Petite Couture et d’autre bout la rivière d’Orbiquet, moyennant la somme de quatre-vingt-dix livres tournois.

1524. - 8 décembre

Guillaume Legrant, du mestier de menuisier, demeurant paroisse St-Jacques, baille en fieffe à rente à Thomas Mauvoisin, demeurant paroisse Saint-Germain, tout et tel droit lui appartenant en une maison, héritage et jardin étant devant lad. maison, sis paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté la rue de la Petite-Couture, d’un côté les hoirs Colin Mannepueu, d’un bout Me Jehan Pichot, prêtre et d’autre bout les hoirs Richard Jehan. Ce bail est fait par 12 sols 6 deniers tournois de rente par an, au terme de Noël.

1526. - 25 avril

Richard Trinité, bourgeois de Lisieux, baille et fieffe à rente à Nicolas Toustain, mercier, de la paroisse Saint-Germain, et à Jehanne, sa femme, une maison, cour et héritage situés et assis en lad. paroisse Saint-Germain, sur la rue de la Petite-Couture, qui fut à Jacquet Bouillon, jouxte d’un côté la petite rivière de Jehan Piquenot, et d’un bout l’héritage qui fut Jehan Droulin et d’autre lad. Petite Couture, moyennant cent dix sols tournois par an, au terme de Saint-Jean. Témoins, Pierre Lesage et Martin Gaignepain, dit Lebourgeoys, de Lisieux.

1550 (n. st.). - samedi 2 avril

Martin Lemyre, écuyer, seigneur de la Pinterie, de la paroisse du Pin, vend et transporte à Me Philippe Desperroys, avocat de court laie, une place vide, sise en l’enclos de cette ville de Lisieux, en la Petite Couture, jouxte d’un côté les hoirs Thomas Lye, d’autre côté les hoirs Marc Flambart et d’autre bout la rue de la Petite-Couture, moyennant 33 livres 10 sols tournois.

1533. - Mardi 3 juin

Guillaume Cosnard, du métier de drappier, bourgeois de Lisieux, vend à Me Michel Delafontaine, prêtre, chanoine de Lisieux, un jardin, jouxte d’un côté les hoirs Guillaume Labbey, écuyer, d’autre côté une cour commune entre les représentans le droit de la veuve Jehan Donyert et messire seigneur Robillart, prêtre, d’un bout led. chanoine eu lieu de Colas Esnault et d’autre bout la rivière ; avec une chambre de maison estant en la maison qui fut aud. Esnault, et de présent aud. chanoine, aboutant d’un côté aud. jardin, d’autre côté la Petite Couture, droicture d’aller et venir à lad. chambre par la vis et montée de lad. maison, meisme aussy une petite portion d’héritage sur quoy sieit ung petit appentis servant d’estable, jouxte d’un côté la rue du du moulin à tan, d’autre côté lad. cour commune, d’un bout led. chanoine et d’autre bout led. Robillard, prêtre. La vente faite par 60 livres tournois.

1534. - Lundi 6 juillet

Guillaume Fontaine, seigneur de Crosseville, bourgeois de Lisieux, baille à fieffe à rente à Nicolas Esnault, du mestier de mesguychier, demeurant aud. Lisieux, une maison et l’héritage sur quoy elle siet, cour et jardin, droictures à ce appartenant, ainsy que le tout se pourporte, sis paroisse Saint-Germain sur la Petite Couture, d’autant que Me Michel Fontaine, prêtre, en avait acquis tant dud. Esnault que de Guillaume Cosnard jouxte, d’un côté, les hoirs Guillaume Labbé, écuyer ; d’autre côté, Messire Seigneuret Robillard et la rue du Moullin-à-Then en partie ; d’un bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout lad. Petite Couture, moyennant six livres tournois de rente par an au terme de Saint-Michel en septembre et les autres rentes que lad. maison, cour et jardin sont tenus faire.

1535. - Samedi 4 décembre

Jehan Baudel, de la paroisse de Saint-Hymer, vend à Robert Devillers, du mestier d’arbalettrier, demeurant à Lisieux une maison et l’héritage sur quoy elle siet avec portion d’une place vuide estant en derrière de lad. maison, sise en cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, avec franchises, libertés, droitures, jouxte, d’un côté la rue de la Petite-Couture ; d’autre côté Guillaume Gueuderon ; d’un bout, led. Baudel à cause de l’outreplus qui lui demeure de lad. place vuide, tendant à droite ligne à la rue de la Petite-Couture et d’autre bout tendant au Pont-Mortain. La vente faite par cent livres tournois.

1537. - (n. st.) Vendredi 9 Mars

Guillaume Leproux, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Me Jehan Cauderon, prêtre, de la proisse de Bourgeauville, une maison, cour et héritage, droitures, libertés et prééminences, sise en cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, en la Petite-Couture, jouxte, d’un côté Georget Pichot, d’autre côté Jehan Perrier ; d’un bout, lad. Petite-Couture et d’autre bout, la rivière d’Orbiquet, sauf et en ce nom compris le droit que ont les héritiers d’un surnommé Scelles en la foullerie étant sur lad. rivière, moyennant cinquante livres tournois.

1538. - Samedi 21 Décembre

Philippe Noel, écuyer, seigneur de Saint-Maclou, la Champaigne, vend à Jehan Paigne, ung manoir et maisons situé et assis en cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, en la rue de la Petite-Couture, d’un côté Thomas Huart, d’autre côté Guillaume Lefebvre, l’aîné, avocat de court laye, d’un bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout lad. rue de la Petite-Couture, moyennant cent livres tournois. Cette maison avait été baillée à ferme aud. Périer le 27 janvier 1535.

1543. - (n. st.) 23 mars

Jehan Périer, bourgeois de Lisieux, Guillaume et Loys, ses fils, vendent à messires Jehan Cauderon, prêtre, de la paroisse de Bourgeauville, ung monoir, maisons, court, droictures et allée à ce appartenant, sis paroisse Saint-Germain, sur la Petite-Couture, jouxte d’un côté les hoirs Guillaume Lefebvre l’aîné ; d’autre côté Thomas Huart ; d’autre bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout la rue de la Petite-Couture ; lequel manoir il avais acquis de Philippe Neel ecuyer, seigneur de Saint-Maclou-la-Champaigne, le 28 décembre 1538, avec une autre maison et une place vide au même endroit, moyennant 220 livres tournois.

1543. - Mercredi 7 Novembre

Thomas Lye vend et transporte à Jehan Picquenot une maison et l’héritage sis en la rue de bas de la Petite-Couture, paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté lad. rue et d’autre côté par Hesbert, d’un bout Jehan Normant à cause de sa femme et d’autre bout led. Picquenot. La vente est faite par soixante livres tournois. Cet immeuble était grevé de rentes : 10 sols aux héritiers de deffunct Olivier Gouppil ; 15 sols à Olivier Mallet ; 4 sols à maistre Laurens Malart, avocat de cour laye et 20 deniers au ministre de l’Hôtel Dieu de Lisieux.

1544. - Lundi 19 Mai

Maistre Laurens Malart, avocat de cour laye, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Jehan Levavasseur, drappier, bourgeois de lad. paroisse, une portion de maison assise en la paroisse dud. Saint-Germain, avec les droitures et libertés, jouxte d’un côté une ruelle tendant de la Petite-Couture à la rivière d’Orbiquet, d’autre côté Pierre Lequeu, par acquisition de maistre Pierre Cocquerel l’aîné, d’un bout led. Levavasseur et les hoirs frères Guillaume Levesque et d’autre bout, les hoirs de défunt Denys Viret, moyennant 120 livres tournois.

1599. - 14 Mars

Henri Legendre, marchand bourgeois demeurant à Saint-Désir-de-Lisieux, vend à Jehan Piel, fils Robert demeurant au village du Mesnil-Asselin, une portion de maison consistant en un cellier, une chambre à chauffepied et le grenier dessus, sise en l’enclos de cette ville au bas de la Petite-Couture, tenue de la comté de Lisieux, moyennant 159 livres tournois.

Témoins : Claude Legrand et Thomas Guerbette, tanneurs à Lisieux.

1601. - 2 Mars

Michel Plancher, marchand, bourgeois de Lisieux, y demeurant, paroisse Saint-Germain, vend à François Maurey bourgeois de lad. paroisse, une maison à Lisieux, en la Grande-Couture.

1606. - 24 Octobre

Me Jehan Mallet, licencié ès droits, sieur des Duaires, procureur fiscal au bail, liage vicomtal de Lisieux, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Eustache Macquerie, bourgeois de lad. paroisse, un corps de loyés à plusieurs aestre, avec l’allée et cour sis et assis dans l’enclos de la ville, rue de la Petite Couture dud. lieu, borné d’un bout, par la rivière, et d’autre bout, la rue, tenu de la comté de Lisieux en la faisance de 14 livres 12 sols de rente, moyennant 1500 livres tournois.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Point du Jour, en présence de Sidrac Hue et Pascal Morel bourgeois de Lisieux.

1614. - 2 Septembre

Philippe Benoit, menuisier, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Christophe Thomas, marchand drapier, demeurant en icelle paroisse, une portion de terre en jardin avec haies et murs, sise en icelle ville de Lisieux, jouxte d’un côte la rue de la Petite-Couture, d’un bout la rue de la Grande Couture, et d’autre, l’enclosage de la veuve Guillaume Droullin, tenue de la comté de Lisieux, par foi et hommage seulement, moyennant 42 livres tournois.

XV. --- Ville de Lisieux

1389. - 5 Février

Guillaume Le Maire et Berthe sa femme, des Vaux, baillent à Robin Lelon, une maison jouxte la rue Basire.

1389. - 8 Février

Jehan Osmont, de Saint Germain-de-Lisieux, reconnaît que Robert de la Porte, de Saint-Jacques, lui avait vendu la coutume du marché pour une année.

1389. - 12 Février

Richard Fourmage, bourgeois de Lisieux gaia paye à Riquier de Glos, la somme de 16 s. 8 d. t. pour compte fait.

1386. - 14 février

Jehan Lancelin et Robiné sa femme, de Saint-Jacques-de-Lisieux, vendent, moyennant 100 s. t. à Guillaume Mouton, bourgeois de Lisieux, 10 s. t. de rente sur une maison jouxte le monastère et Hôtel-Dieu de Lisieux.

1389. - 16 Février

Etienne Barbey, de Saint-Germain-de-Lisieux, s’engage payer à Jehan De Feure et sa femme une somme de 6 l. t. à la Saint-Jean prochain venant.

1389. - 8 Mars

Pierre Ase, de la paroisse Saint-Germain, gage à Girot de La Queze, écuyer, 36 s. tour. d’arrérages de rente sur une maison sise en lad. paroisse, aboutant à la Grande Rue.

1460. - (n. st.) 22 Mars

Pierre Berton, lequel, pour ce que au plaisir de Dieu, il a intention d’aller et accomplir un voyage à Saint-Jacques-en-Galice, au cas qu’il iroit de vie à trépas aud. voyage et et qu’il n’aurait pas d’héritiers issus de lui et de damoiselle Jeanne Aubée, sa femme, donne à cette dernière une rente de 10 sols tournois sa vie durant.

1642. - (n. st.) 3 Avril

Colin Delaboche, diacre, de la paroisse de Mortainville, vend à Me Robert Jouen, prêtre, demeurant à Lisieux, une rente de 20 sols tourn. à prendre annuellement sur ses biens, aux termes de Paques, moyennant 10 livres tournois.

1462. - 9 Août

Jehan Leshalart, receveur des aides à Lisieux, pour la fortification de la ville, lequel confesse avoir eu et reçu de Guilbert Lunel, la somme de 31 livres, pour rachat et franchissement de rentes.

1847. - 28 Juin

Jehan Furet, du métier de drapier, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à Lucas Pichot, dud. métier, dud. lieu, dix sols tournois de rente par an à prendre sur ses biens, moyennant 100 sols tournois.

1488. - (n. st.) 4 Mars

Arnoul Delalique, Robert Dandelet, « tous du mestier de dourmerie » demeurant à Lisieux, font entre eux un traité d’association relatif à la vente des produits de leur métier, et aux secours et assistance qu’ils se promettent mutuellement.

1488. - n. st.) 22 Mars

Jehan de Neufville, écuyer sieur des Loges, lequel, pour et afin que Olivier Lepelletier clerc, fils de feu Jehan Lepelletier, en son vivant de la paroisse de Boissay, au diocèse de Séez, puisse continuer ès sainctes ordres de prestre, confesse lui avoir donné et donne par ces présentes vingt livres tournois de rente par an, au terme de Paques, et ainsi d’an en an, jusqu’à ce qu’il soit pourvu de bénéfice ou chapelle de la valeur de lad. rente et en décharge révérend père en Dieu mons. Etienne par la permission divine, évêque et comte de Lisieux et pour avoir part aux prières et messes qui seront dites et célébrées par ledit Olivier.

1508. - 16 Février

Noble homme Davy Boctey, escuier, sieur de La Blanche Porte, bourgeois de Lisieux, reconnaît avoir reçu de Mérigon et Jehan Delannoy, de Glos, la somme de 12 livres, 10 sols pour le racquit et franchissement d’une rente annuelle de 25 sols tournois.

1514.  (n. st.) 4 Avril

Jacques Levavasseur, bourgeois demeurant paroisse Saint-Jacques, transporte à Jacquet Fleury, bourgeois dud. Lisieux, tout et tel droit qu’il a à la forme du quatriesme du vin en la ville et banlieue dud. Lisieux pour ceste année présente, et est ce fait par et au moyen que icellui Fleury promis t et obliga envers icelluy Vavasseur l’acquitter et décharger envers le recevenur du roi, sur le fait des aides et tailles en l’Election dud. Lisieux.

1514. - 31 Août

Julien Ediart, élu de Lisieux, confesse devoir à Jehan Bassart, marchand, demeurant paroisse de Putot, la somme de 200 livres tournois, prêtées ce jour, remboursables au jour et fêtes de Notre-Dame Chandeleur prochain venant.

1515

Le bail à ferme des coustumes de la ville de Lisieulx en la manière acoustumée cy après.... à révérend père en Dieu mons. Jehan par la permission divine évesque et conte dud. Lisieux pour ung an entier commençant le jour Saint-Georges, 22 jour d’avril, après Pasques l’an mil V quinze et finissant led. an accompli. Les paiements seront faits à la recette de mondseigneur, en trois termes : la Madeline, Saint-Martin d’hiver, la mi-carême.

La Coutume des quatre pieds, du croquet, de la boulangerie, de la fustaille, du sel blanc, des fruitaiges, de la pelleterie, du gros sel, de la grant prévôté, de la blarye et boissel à mesurer, de la drapperie, de la cordonnerie, de la boucherie et étaux, du poix et gresses, de la ferronnerie, de la peufferie, de la poissonnerie, de l’épicerie cire et miel, du cuir, des choses oubliées.

1523. - 13 Mars

Vincent Halley, prêtre, confesse avoir reçu des tabellions royaulx de Lisieux la sédulle du traité de mariage contracté entre Jehan Halley, son frère, et Mariette fille de déffunct Jehan Vallée, reconnue devant lesd. tabellions par Thomine, mère dicelle femme, le jeudi 7 dééembre dernier passé, laquelle, il promet rendre et restituer ausd-tabellions, saine et entière se mestier est.

1527. - Dimanche 8 Septembre

Constitution de rente, par Guillaume Toustain, avocat de court laye, Michault, Guillaume et Colas Anfrie, frères, de la paroisse de Courtonne-la-Meurdrac, en faveur de Pierre Anfrye, leur frère, acolye, pour lui permettre de parvenir aux ordres sacrés.

1539. - 10 Octobre

Es assises de Lisieux, devant Jean de Mauregart, écuyer, bailli du lieu, sentence entre Guillaume Levesque Me Pierre Le Sauvaige, écuyer et Thomus Vymont, comparant par sa femme au sujet de maison, jardin et colombier sis au faubourg de la Porte de Paris, ayant appartenu à Loys Dumanoir.

1566. - 2 Janvier

Nicolas Bruant, le jeune, demeurant à Lisieux, paroisse Saint-Germain, reconnaît avoir reçu de Jehan Foucques, le jeune, du métier de tanneur, à l’acquit et décharge de Abel Lebourgeois, le racquit et franchissement d’une rente de cent sols tournois due à Jaequeline Toufflet, veuve dud. Nicolas, par lettres passées le 13 avril 1557.

Témoins : Mathieu Janet, mercier, et Pierre Jay, cousturier, dud. Saint-Germain-de-Lisieux.

1581. - 19 Février

Es plaids tenus à Lisieux par Galois Bouchard, lieutenant général au bailliage vicomtal, entre Jehan Lespininay, cordonnier, bourgeois de Lisieux, d’une part, et Guillaume Le Lix, boulanger, bourgeois de Lisieux et Robert Vincent, tuteur des enfants de feu Michel Vincent, en son vivant conseiller du Roy.

1590. - 29 Juin

Accord et transaction entre Jehan de La Rivière sieur de Fenèbres, Christophe et Pierre Meneult et haut et puissant seigneur l’évêque et comte de Lisieux, au sujet de la sergenterie héréditale de la banlieue de Lisieux.

1597. -  8 Février

François Montfort fils Jacques, de la paroisse de Mesnil-Eudes et Ymer Petit, de Saint-Germain-de-Lisieux, reconnaissent avoir vendu et promettent fournir à Guillaume Paisant bourrelier, bourgeois de Lisieux, deux boeufs, l’un de poil faulve, l’autre de poil roulge, de présent estant en la saisie dud. Montfort.

Passé après-midi en la maison de Simon Chivon, au faubourg de la porte d’Orbec d’icelle ville de Lisieu.
1597. - 6 Octobre

Accord et transaction entre honorable femme Hasler (sic) Grivel, veuve de feu Etienne de Rombs, en son vivant valet de chambre de la reine Blanche tant en son nom que comme tutrice de ses enfants, et noble homme Me Pierre Vaussart, sieur du Theil, procureur du roi en l’Election et magasin à sel de Caen, au sujet du paiement d’une somme dépendant de la succession du mari de lad. veuve.

1598. - 3 Février

Pierre, Guillaume, Michel Desperriers, frères, marchands, de Lisieux, vendent à Marguerite Pottier, veuve de Jean Longier, en son vivant receveur des aides en l’élection de Lisieux, une rente annuelle de 244 livres, 16 sols, 4 deniers tournois.

1568. - 6 Mai
Contrat d’apprentissage

Jehan Delaporte, marchand drapier, chaussetier et tailleur, bourgeois demeurant paroisse Saint-Germain, et et Jehan Cachon de la paroisse Saint-Germain-de-Livet, demeurant à Beuvillers, font l’alleu suivant :

Led Cachon baille aud. Delaporte, pendant un an, son fils Pierre Cachon pour lui apprendre le métier de chaussetier, de tailleur en draperie, moyennant 20 écus sol, remise aud. Delaporte, qui s’engage à lui apprendre son métier, le loger et le nourrir.

1598. - 6 Octobre

Accord entre Jehan et Raulin Levavasseur, et Jehan Formesille, tous de Lisieux, au sujet d’héritage à Lisieux et Ouilly-le-Vicomte.

1598. - 26 Novembre

Jehan Vicquesnel, rouellier, Germain Mesnier et Noel Vicquesnel, tous demeurant à Lisieux, font accord entre eux, au sujet de la jouissance et administration des biens de Françoise et Marguerite Jam, épouses desd. Mesnier et Noel Vicquesnel, par led. Jehan Vicquesnel.

1598. - 23 Décembre

Noble homme Adam de La Fermoie, écuyer, demeurant à Rouen paroisse Saint-Nicaise, se soumet et oblige envers damoiselle Marguerite Filleul, veuve de feu Me Pierre Amidieu, sieur d’Espars, en son vivant greffiar hérédital de l’Election de Lisieux et d’Auge, l’acquitter et décharger d’une partie du principal de 10 écus de rente hypothèques.

Passé à Lisieux, en la maison où pend pour enseigne le Cheval blanc, en presence de Simon Chirot et Jacques Burget bourgeois de Lisieux.

1599. - 11 Janvier

Constitution de procureur par noble dame Madeleine Le Picard de Radeval veuve de Jehan Delahaye Chantelou.
1599. - 27 Juin

Nicolas Le Camus, procureur du roi en l’Election de Lisieux, baille à ferme à Marguerite Fleury, veuve de Pierre Freard, fils Jacques, Marin et Loys, dits Freart, enfants desd. deffunt et veuve « le lieu vulgairement appelé le Mesnil-Asselin à luy appartenant au droit de sa femme, qui vouloit cy-devant tenir Richard Candavoyne et ses enfants » sauf certaines réserves.

1599. - 21 Octobre

Robert Everard, maître chirurgien et lieutenant du premier barbier et chirurgien de la chambre du roi, garde dud. état de chirurgien en la ville de Lisieux et rutres dud. état de chirurgien en la ville de Lisieux, signent un accord par lequel led. Everard est reconnu maître et maintenu en ces qualités.

1600. - 19 Mai

Marie Halley, veuve de Me Jacques Ynger, en son vivant sergent royal à cheval au bailliage d’Evreu, demeurant à Lisieux, paroisse Saint-Jacques, reconnaît avoir reçu comptant de noble homme Robert Gosselin, sieur de la Vacherie, demeurant à Manerbe, la somme de 100 écus 15 s. tournois pour le racquit et amortissement du principal d’une année d’arrérages de 10 écus sol de rente annuelle.

1600. - 11 Juin

Jacques Lecanu, licencié ès lois, avocat de court-laie, bourgeois de Lisieux, et Claude Cornières, fils Jehan, de la paroisse de Saint-Clair en-Auge, font accord et appointement pour terminer un procès relatif au paiement de rentes en nature et en argent.

Fait en la maison dud. Lecanu, en présence de Jehan Rocquerel, cordonnier, bourgeois de Lisieux, Martin Le Febure, dud. lieu de Saint Clair, et Robert Le Febure, demeurant à Saint-Martin-aux-Chartrains.

1600. - 29 Juillet

M. Guillaume Triquet, chanoine, grand vicaire, au nom de l’évêque, baille pour six ans, à Pierre Pesnier, meunier et à Michel Lemarchand, boulanger à Lisieux, les moulins à blé, de la rue aux Fèvres et de la porte de Caen, à Lisieux.

1600. - 23 Décembre

Jehan Davy et Claude Jouyaux, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, reconnaissent avoir vendu à noble dame Jehanne Dumoullin, dame de Saint-Aubin, épouse de noble seigneur Jehan de Longchamp, sieur du lieu, et de Fumichon, gentilhomme ordinaire du Roi, capitaine gouverneur de Lisieux, représenté par Guillaume Hardy, bourgeois de Lisieux, la somme de 30 livres tournois de rente annuelle à prendre sur leurs biens, moyennant 300 livres.

Passé à Lisieux en la demeure de Guillaume Costard, conseiller du roi, président en l’Election de Lisieux.

1600. - 27 Décembre

Constitution par haut et puissant seigneur Jacques de Rouxel, baron de Medavy, chevalier de l’ordre du roi, bailli d’Evreux, l’un des parents du côté paternel, de Marguerite et Charlotte de Briqueville filles de feu Messire Jehan de Briqueville, en son vivant chevalier, sieur du Mont-Canisy, sujet de la garde noble de ces demoiselles.

1601. - 22 Mai

Constant Lenepveu, de la paroisse de Fresnes, et Richard Desnos, de la paroisse de Cauverville, ci devant et en l’année 1599 établis commissaires au régime et profit du revenu des moulins à blé de Crevel et Becquet, confessent et reconnaissent que par Robert Huard, demeurant à Fauguernon, ils ont été satisfaits, payés et remboursés des frais du fait de leur commission pour avoir fait bailler et adjuger leds. moulins aud. Huard.

Passé à Lisieux, en la maison où pend pour enseigne Le Monde, en présence de Me Guillaume Thierre, avocat, et Jean Desjardins, bourgeois de Lisieux.

1601. - 29 Mai

Lucas Viel, marchand, demeurant en la ville d’Argentan, cède et subroge à noble homme Charles de Bellemare, demeurant en la paroisse de Saint Denis du Bosc-Guérard, vicomte de Pont-Authou, le droit d’un transport qui lui avait été fait par le seigneur d’Heudreville, moyennant mille écus d’or.

1601. - 30 Mai

Noble homme Me Martin de Breugelongne, sieur de Chantelou, secrétaire ordinaire de la chambre du roi, commis à la rececte du grenier à sel de Lisieux, confesse et reconnaît bien et loyalement devoir à noble homme Jehan Lerouloc, aussi secrétaire de la Chambre dud. seigneur, la somme de 200 écus sol, pour la vente et livrement d’un cheval haquenée à poil bai, avec seile, et une montre horloge sonnante, dont led. sieur Chantelou s’est tenu satisfait.

Passé en l’hotellerie du cheval blanc, en présence de Me Nicolas Marest, grenetier au grenier à sel de Lisieux, et Nicolas Sellier, bourgeois.

1601. - 31 Mai

Jacques Beaudoin, sieur de Cingal, maitre d’hôtel du maréchal de Fervaques, demeurant à Lisieux, constitue son procureur pour le représenter aux assises de Falaise par devant le bailli dud. lieu, ou son lieutenant, au sujet de l’émancipation de son fils Pierre Baudouin.

1601. - 20 Juillet

Noble seigneur Cardot Du Rouyl, chevalier de l’ordre du roi, sieur de Genages et Retailles, Cauville et Le Mesnil Germain, tuteur de Charles de Salude, lequel à l’instance et requête de noble dame Charlotte Duquesnel, reconnaît et ratifie la teneur d’un certain contrat dont l’objet n’est pas indiqué.

1601. - 15 Septembre

Guillaume Lerebours, secrétaire de l’évêque, curé de Saint-Sylvestre de Cormeilles, chapelain de la chapelle Saint-Barthelemy, constitue son frère François, son procureur.

1602. - 26 Janvier

Constitution d’association entre Michel Foucques, demeurant à Lisieux, et Jehan Carrey, demeurant à Pont-l’Evêque, pour le trafic et vente de marchandises de draperie au pays d’Alençon et ailleurs.

1602. - 30 Mai

Cardin Lemyre, bourgeois de Lisieux, du consentement de Olivier, son fils puiné, vend à Jehan Lemyre, son autre fils, greffier du vicomte d’Orbec au siège de Moyanx, une pièce de terre à Lisieux, près la rivière d’Orbiquet.

Passé en la maison dud. Cardin, faubourg de la porte d’Orbec, en présence de Robert Fossey, maréchal, et Guillaume Begin, de Lisieux.

1602. - 18 Juin

Noble homme Jehan Lambert, sieur de Formentin valet de chambre de feu Monseigneur le Duc, fils et héritier de France, demeurant à Lisieux, reconnaît avoir reçu de Abraham Bacheley, de la paroisse de Cerqueux, la somme de 14 écus sol.

1602. - 25 Octobre

Me Jehan Maillet curé de Rocques, chapelain en la cathedrale de Lisieux, vend et transporte à René Morin, marchand à Lisieux, la somme de 2 écus sol de rente par an à prendre sur Jehan Toutain, le jeune, de la paroisse d’Auquainville.

XVI. A propos de deux fondations pieuses devant être acquittées en l’église Saint Jacques de Lisieux

Le dimanche 8e jour de mars 1545 (n. st) devant Coppie et Lores, tabellions à Lisieux, comparaissait vénérable et discrète personne messire Roger Le Roy, fils de feu Alexis et de Catherine, demeurant paroisse Saint-Germain.

Désirant lui, ses père et mère et ses amis, avoir part aux bienfaits, prières et messes qui seraient dits et célébrés en l’église de sa paroisse, il avait donné, baillé et payé, en or et monnaie entre les mains de « honneste homme maistre Laurens Mallart, advocat de court laye à présent l’un des trésoriers de lad. église », la somme de 35 livres tournois qui devaient être convertis en 70 sols de rente sur lesquels 35 devaient être distribués tous les ans, le jour et fête de Saint-Jacques et Saint-Christophe, aux personnes et pour les causes que le donateur énumère au cours de l’acte, et sur lesquelles je reviendrai dans un instant.

Lobjet de cette donation est une fondation pieuse comme l’apprend le préambule de l’acte : « meu en dévotion, et afin que luy sond père et amis soient acoeuilliz et associés aux biensfaicts, messes, prières et oraisons... » formule ordinairement employée dans les fondations.

Je vous en ai déjà fait connaître quelques unes, mais celles qui nous occupent aujourd’hui offrent un caractère tout particulier que je n’ai pas encore rencontré jusqu’ici.

En effet, la première fondation faite en faveur du trésor de l’église Saint Germain, devait être acquittée en l’église Saint-Jacques, voici de quelle façon :

« Cest assavoir, le curé ou son vicaire sera subgect de aller, le jour Saint-Jacques et Saint-Cristofle, en procession dud. Sainct Germain aud. lieu de Saint-Jacques avecquez les prebtres et chappellains, c’ercz et crieur, qui seront subgectz y assister continuellement, chantans comme il est acoustumé. Et aud. lieu de Sainct Jacques, dira, led. curé, une haulte messe qui sera dicte à diacre et soubz diacre et chappes, dont lesd. chappellains seront subgectz faire lesd. diacre, soubz diacre et chappes et chanter les offices de lad. messe, et aussi à aider à chanter, en allant et revenant à lad. procession, continuellement avec led. curé ou son vicaire, ce qui sera requis et acoustumé. »

La cérémonie se poursuivaient ainsi après la messe dite à Saint-Jacques :

Et après lad. messe, seront subjectz, leds. curé ou vicaire ou chappellains, en retournant dud. lieu de Sainct Jacques aud. Sainct-Germain, chanter la letanye et, eulx entrés enl ad. église Sainct-Germain, dire et chanter en la nef d’icelle église, Salve Régina, Sancti Dominés avec l’oraison de Beata, Libera, De Profundis, et oraisons Deus qui nos patrem et matrem, Inclina et Fidelium sur la sépulture desd. père et mère dud. prestre. Et aura un sierge sur lad. sépulture, qui sera allumé et bruslera tant que la procession ira, dud. Sainct Germain en lad. église Saint-Jacques jusques au retour à Sainct Germain et jusques à ce que le Libera, De Profundis avecquez les oraisons soient achevez. »

Deux grosses cloches devaient être sonnées pendant le Libera seulement.

Le texte prévoit en outre la présence de la Charité à cette procession : « Et les clercz seront subjectz y assister et sonner devant lad. procession tant à aller que revenir, et porter le luminaire, comme en tel cas est accoustumé, et led. aultre clerc portera la croix et le crieur la bannyère à lad. procession, tant à aller que revenir. »

Il faut sans doute entendre ici les clochettes, que sonnaient ordinairement les clercs des confréries de Charité, connues sous les noms de clochettes, cliquettes, campenelles, tintenelles, qui figurent toujours les premiers en tête des cortèges, précédent les cierges, la croix, la bannière, comme on peut le voir sur certains vitraux représentant le défilé de ces connfréries, notamment à Saint-Ouen de Pont-Audemer et à Cricqueboeuf sur Seine.

Différentes sommes d’argent étaient attribuéées aux divers officiers ; c’est ainsi que le cure ou vicaire de la paroisse, recevait neuf sols tournois pour son Placet ; le prêtres prenant distribution « natifz, régénérés », 22 sols 6 deniers ; les clercs et les anciens de la Charité, 6 deniers.

La présence des uns et des autres à tout le service était indispensable autrement, dit le texte : « ilz seront en perte, qui sera party aux présens et assistans esgallement. »

L’acte nous fait connaître le nom du curé de la paroisse, maistre François Lecornu quatorze prêtres eu clergé de cette église : Guillaume Cosset, Pierre Legoesle, Jehan Lemasurier, Guillaume Riboult, Robert Daragon, Jehan Le Roy, Benoist Lecairon, Jehan Martel, Michel Farouillet, Jehan Leforestier, Martin Delannoy, Martin Carrey, Robert Poullart, Robert Carrey ; treize bourgeois de la paroisse : Germain Duval ; Richard Ynger, Clément Delalande, avscats de cour laye ; Guillaume Lambert, Guillaume Dusaussay, Jehan Chardey, Boulanger, Michel Dumanoir, Bernard Bonhomme, Jacques Mallays, Jehan Carrey tellier, Thomas Patouyn, Michel Quillet et Martin Lesuffier et le trésorier Laurent Mallart qui assistèrent à cet acte et promirent en garantir l’exécution de la teneur.

L’acte est passé en l’église Saint-Germain et Messire Gilles Gravelle, curé du Mesnil-Germain, Jehan Le Rat, prêtre, Guillaume Laillier, tanneur, de Lisieux et Crespin Gendry, de Saint Désir, y figurent en qualité de témoins.

Bien que ce soit la première fois que je rencontre une fondation de ce genre, le texte de l’acte laisse supposer que cela se pratiquait pourtant assez couramment « comme il est acoustumé », « comme en tel cas est acoustumé » ce qui permet de croire que cette particularité existait auparavant, bien que je ne l’aie pas encore rencontrée dans les nombreux textes que j’ai relevés.    (A suivre).

L’année suivante, en 1546, le mercredi 1er août, devant Coppie et Varin, tabellions, se présentait un personnage bien connu à Lisieux, Nicolas Le Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis.

Ce Nicolas Le Valloys, qui avait succédé à son père dans les seigneuries de Putot et de Gouvis, habitait alors le curieux manoir qui s’élèvent encore dans la cour au n      de la Grande Rue.

En cette année 1546, Nicolas Le Valloys était en procès avec les chanoines de Lisieux à paopos d’une maison qu’il avait acquise aux plès ordinaires de Lisieux, tenus le 5e jour d’avril avant Pâques 1537 (1538 n. st.) lors du décret des héritages qui furent à Jehan Guenet.

Cette maison, qui avait appartenu auparavant à Jehan Vallée, était jouxte d’un côté les hoirs François Vallée, d’autre côté Jehan Vallée le jeune et la court commune, d’un bout la fabrique desd. seigneurs de chapitre, d’autre bout plusieurs.

La nature du procès n’est pas indiquée au cours de l’acte dont je m’occupe ; il ne constate simplement que les parties avaient un procès « pendant entre eulx pour le faict de lad. maison. »

Pour terminer ce procès et demeurer quitte, Nicolas Le Valloys ne trouva rien de mieux que de donner et omôner aux chanoines la maison qui faisait l’objet du litige, seulement il mit une condition à sa libéralité.

Non seulement elle devait pacifier le différend survenu entre eux, mais encore elle revêt le caractère d’une véritable fondation pieuse. Le préambule de l’acte ne laisse aucun doute à ce sujet, pas plus que l’obligation contractée à ce sujet par les chanoines en acceptant ce don : accueil et association aux prières « et aussy que iceulx seigneurs et leurs successeurs soient tenuz de dire et célébrer en l’église paroissiale Sainct Jacques de Lisieux, par chacun an, le jour de la décollation Sainct-Jean-Baptiste, une grande messe de lad. feste, à dyacre et soubz-diacre, chevecier et contre cheurier, et, après icelle, dire l’antienne Inviolata, le vers, oraison de Beata, De Profondis, Inclina et Fidélium. »

Là encore, nous retrouvons la même particularite que je viens de vous signaler dans la fondation de Roger Le Roy. Ce sont les chanoines de la cathédrale qu’en bénéficie et qui doivent l’acquitter en l’église Saint-Jacques, sanctuaire pour lequel la famille Le Valloys a toujours eu une singulière affection.

Dans le cas où il y aurait impossibilité de se rentre à Saint-Jacques, le donateur a tout prévu, et cette dérogation même n’est pas sans intérêt puisqu’elle va nous révéler l’emplacement de la sépulture d’un chanoine de Lisieux, son oncle : « Et oas où ledit jour il adviendrait empeschement de faire led service, seront tenuz et subgectz dire et célébrer icelle messe, plache que dessus, (en la cathédrale) en la chapelle Sainct Jehan l’Evangeliste où est inhumé noble et discrète personne maistre Olivier Le Valloys prebtre, en son vivant chanoine dud. Lisieux, curé de Courthonne et de Couthonnel, oncle dud. seigneur donateur... »

La donation fut acceptée par « nobles et discrètes personnes maistres Michel Labbé chevecier, Pierre Dumont escolastre et Richard Trinité, prebtres, chanoines dud. Lisieux, commis et depputez quant à ce... » et led. seigneur de Putot bailla présentement ausd. seigneurs présens l’adjudication et coppie dud. décret... »

L’acte fut passé dans le manoir même de Nicolas Le Valloys, vraisemblablement dans la grande salle dont les vestiges décoratifs qui en subsistent, permettent de se faire une idée de la richesse et de la somptuosité.

Jehan Fleury, curé des Vaux, Adam Roussel, curé de Cardonville et Pierre Duboys y assistèrent en qualité de témoins.

*
*  *

L’an de grâce 1545, le samedi 30e jour de may, en l’hostel commun de ce lieu de Lisieux, devant nous Germain Duval viconte dud. Lisieux, se sont présentés par la semonce de Jehan Doisnart, clerc dud. hostel commun pour traicter des affaires particullières de la ville, manens et habitans d’icelle, scavoir est, noble homme Nicolas Le Valloys, esleu de Lisieux, honnestes hommes maistre Pierre Delaporte, Guillaume Toustain, Philippe Desperrois, Guillaume Lefevre, procureur du Roy, notre sire, Pierre Lecamus, procureur de monseigneur François Filleul escuier, Germain Deshayes, avocat de court laye, Jaspar Prieur, Chrétien Gravoys, Guillaume Ledoulx, Robert Jouen, Richard Hays, Martin Bunel, Colin Maulduict, Thomas Vymont, par Robert son fils, Fleuren le jeune, Guillaume Maulduict et Estienne Thirel, ausquels avons remonstré que une des causes principalles de les avoir assemblés estoit pour leur commuuiquer les lectres que avyons receulz écriptes par monseigneur maistre Jehan Vollart, recepveur général pour le Roi notre Sire à Rouen et commissaire pour le recevoir en ce pays de Normandie, partie de la soulde de cinquante mil hommes de pied pour quatre moys imposés sur les villes closes du bailliage d’Evreux et faubourgs d’icelles, par lesquelles il estoit mandé promptement luy envoyer le quartier exheu du premier jour de ce présent moys de may, jouxte lesd. lectres montant led. quartier à la somme de 241 livres 13 solz 4 deniers et que le m ssager dud. recepveur nous avait dict que lesd. deniers estoient pressez et que si promptement ilz e’estoient portez mesmes le quartier qui eschairra lundi prochain venant incontinent remendroit et en admeneroit des principaulx bourgeoys de ce lieu prisonnyere aud. lieu de Rouen, qui ssroit chose de grand charge de dommage ausd. habitans, les interpellans qu’ils eussent à y pourveoir et recouvrer deniers pour y satisfaire.

La situation était assurément très critique pour nos bourgeois, dont les plus notables se voyaient à la veille d’être emmenés prisonniers.

Heureusement qu’il se trouva deux avocats de bonne volonté, Pierre Delaporte et Philippe Desperroys qui avaient quelque argent liquide et qui arrangèrent les choses. L’un bailla 1 0 livres, l’autre 9 , et la ville reconnaissante leur constitua une rente et les déchargea de la taille pendant un certain temps elle ne pouvait mieux faire.
                               
(A suivre)
Dernier numéro paru. (10 janvier 1920.)

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