MANCEL, Georges (1811-1862) : Notice sur la bibliothèque de Caen (1840).
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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : br norm 850) de l'Annuaire des cinq départements de l'ancienne Normandie, année 1840 (pp. 445-457), publié par l'Association normande à Caen.
 
Notice sur la bibliothèque de Caen
par
Georges Mancel

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Caen, renommé dès le XI.e siècle comme ville d'études sérieuses et profondes, a dû posséder de très-bonne heure des bibliothèques. Celles de l'abbaye de Saint-Étienne, de l'église du Sépulcre et de l'Université, sont les plus anciennes dont il soit parlé. Les deux premières furent pillées en 1562 par les Calvinistes. Ces nouveaux interprétateurs de l'Écriture détruisirent tout ce qui ressemblait à un ornement sur les reliures, et des monceaux de livres, quelque sacrés qu'ils dussent être par leur nature, quelque irréprochables qu'ils fussent quant à la morale, furent impitoyablement livrés aux flammes. Les ouvrages qu'ils renfermaient, étaient d'autant plus précieux qu'ils étaient pour la plupart relatifs à la Normandie. Il n'en reste plus que quelques extraits épars dans des manuscrits du museum de Londres.

La bibliothèque de l'Université fut établie en l431, lors de la fondation même de l'Université, et ouverte au public en 1457. A cette époque, les livres étaient si rares, que, de peur qu'ils ne fussent égarés ou volés, on les avait attachés dans des armoires avec des chaînes de fer assez longues pour permettre de les porter sur des pupitres où on les lisait. Onze de ces volumes sont encore à la bibliothèque publique ; neuf sont dans leur première couverture en bois, recouvertes de peaux et portant la marque de leur ancienne captivité (1). Ces précautions n'empèchèrent cependant pas quelques accidents : nous lisons en effet dans un des ouvrages de M. l'abbé Delarue , que l'enlèvement de quelques volumes, commis en 1460 et en 1480, donna lieu à des monitoires et à une bulle d'excommunication qui fut affichée dans toute la ville de Caen (2).

La bibliothèque de l'Université contenait, en 1515, deux cent soixante-dix-huit volumes qui furent, avec ceux qu'on y avait ajoutés depuis, pillés en partie par les religionnaires, en même temps que ceux des bibliothèques du Sépulcre et de l'abbaye de Saint-Etienne. La perte d'un aussi grand nombre d'éditions du premier siècle de l'imprimerie est d'autant plus regrettable qu'il est impossible de la réparer.

Cette ancienne bibliothèque fut définitivement supprimée en 1701. Le peu d'ouvrages curieux qui y restaient consistait en éditions du XV.e siècle et de la première moitié du XVI.e, et en quelques manuscrits. Ils furent abandonnés à l'intendant de la généralité de Caen, Foucault, qui obtint, depuis, la fondation d'une académie de belles-lettres à Caen par des lettres-patentes datées du commencement de 1705.

En 1730, il ne restait de cette bibliothèque que les onze volumes dont j'ai déjà parlé. On reconnut la nécessité d'en former une nouvelle que l'on commença en 1736, sur la proposition d'Antoine Cavelier. Cet imprimeur de l'Université, outre beaucoup de livres, donna de ses propres deniers 2,000 francs pour les premiers frais. Le cardinal de Fleury, alors ministre et abbé commandataire de Saint-Etienne de Caen, et M. de Luynes, évêque de Bayeux, offrirent aussi des sommes assez considérables (3). Plus de quatre-vingts auteurs enfin firent présent de leurs ouvrages : Voltaire, Lamotte-Houdart, l'abbé de Saint-Pierre furent de ce nombre. Tous les volumes envoyés par l'abbé de Saint-Pierre sont étiquetés et portent l'ex dono TRIBUT DE RECONNESCENCE. On connait son système d'orthographe. Il avait été élève de l'Université de Caen.

Mais ce qui contribua le plus à enrichir cette nouvelle bibliothèque, ce fut la donation qui lui fut faite par M. Lesueur de Colleville des livres de son grand-père, le savant Samuel Bochart. Ils consistaient en deux mille cinq volumes d'une valeur inestimable, à cause des notes marginales écrites par Bochart lui-même dans beaucoup d'entre eux.

En 1759, la bibliothèque de l'Université se montait à sept mille cent quatorze volumes, dont le nombre fut encore augmenté de l'addition de la bibliothèque des Jésuites après l'abolition de leur ordre. Toutefois cette réunion fut peu avantageuse, leur maison ayant été pillée auparavant.

Depuis 1759, la conservation des livres de l'Université fut confiée à des hommes plus ou moins négligents, jusqu'en 1786. A cette époque, M. Moysant fut nommé bibliothécaire.

La vie de M. Moysant est trop intimement liée à l'histoire de l'établissement définitif et de l'augmentation de la bibliothèque publique, pour que nous ne consacrions point quelques lignés a cet infatigable bibliophile.

François Moysant, né au village d'Audrieu en 1735, après avoir fait de brillantes études au collège des Jésuites de Caen, où son aptitude au travail l'avait fait remarquer, fut chargé, à l'âge de dix-neuf ans, de professer dans le collège des Eudistes, à Lisieux, la gramaire, et peu après la rhétorique ; mais la faiblesse de sa santé le força bientôt a abandonner la carrière du professorat. Il se rendit à Paris pour y étudier la médecine, et y passa plusieurs années. Cependant ses nouvelles occupations ne purent le distraire tout-à-fait de la littérature, et il fournit plusieurs articles recommandables au Vocabulaire français.

Enfin, après avoir reçu le bonnet de docteur, dégoûté de son nouvel état par quelques circonstances qui en dépendaient, M. Moysant accepta, en 1763, la chaire de rhétorique à Caen dans l'ancien collège des Jésuites, lors de la suppression de cette société. L'Université avait réclamé ce collège et l'avait obtenu de la munificence royale.

Ce fut après vingt-trois ans d'une profession honorable mais pénible, que M. Moysant reçut, en même temps que sa pension d'émérite, sa nomination de conservateur de la bibliothèque.

M. Moysant, nommé bibliothécaire, croyait ne devoir plus éprouver de changements quand la révolution arriva : il embrassa d'abord avec chaleur des principes qui promettaient une réforme nationale nécessaire à la prospérité du pays. Il ne tarda pas à se détromper ; dans la rapidité des changements qui s'opéraient autour de lui il reconnut bientôt que cette ère de bonheur et de liberté qu'il avait espérée, ne serait encore qu'une époque de dégoûts et de désappointements.

Quoi qu'il en soit, lors de la suppression des maisons religieuses, il fut chargé de la surveillance des bibliothèques des établissements supprimés. Ce fut en visitant ces précieuses et antiques collections qu'il conçut l'idée de publier les chartes qu'elles contenaient, et de créer un Monasticon Neustriacum sur le modèle du Monasticon Anglicanum de Dodsworth et Dugdale. Cette entreprise l'engagea à passer en Angleterre, où il croyait intéresser l. orgueil des seigneurs descendants des compagnons de Guillaume-le-Conquérant. Des contrariétés de toute espèce vinrent s'opposer à ses projets ; il fut même déclaré émigré et le retour en France lui fut interdit. Il fallut alors qu'il s'occupât de pourvoir à sa subsistance. Il aurait pu recevoir les secours que le gouvernement britannique distribuait aux émigré, mais il ne voulut rien devoir qu'à son travail ; il publia un ouvrage intitulé : Bibliothèque des écrivains français ; à la seconde édition de cette compilation, il ajouta un dictionnaire anglais et français. Cet ouvrage est rare en France.

Le climat de l'Angleterre et le désir de revoir sa patrie l'y ramenèrent en 1802 aussitôt que l'amnistie fut accordée aux émigrés, et sa place lui fut rendue presque immédiatement. Il retrouva la bibliothèque un peu froissée par le passage de la révolution, cependant revenue à son ancienne splendeur par les soins de M. Hébert, son neveu, et enrichie de plusieurs cadeaux faits par les ministres.

Dès son arrivée à Caen, M Moysant fut autorisé à visiter les bibliothèques des maisons religieuses du département ; on lui accorda de pleins pouvoirs pour recueillir les livres qu'il jugerait convenables à la bibliothèque et aux écoles spéciales nouvellement instituées.

Il réunit encore à sa collection ce qui restait de la bibliothèque des Cordeliers, pillée pendant la révolution. Cet établissement, qui datait du XV.e siècle, était devenu très-précieux par les dons de François Martin, provincial de son ordre et gardien du couvent de Caen.

L'activité de M. Moysant ne se borna pas à ces pénibles recherches dans le département : en 1803, il sollicita du Gouvernement et reçut de lui trente caisses des meilleurs ouvrages des dépôts de Paris.

Peu de jours avant le retour de M. Moysant, les autorités municipales, reconnaissant que l'ancien local de l'Université n'était pas assez vaste, décidèrent qu'on transfèrerait les livres dans les bâtiments de la nouvelle mairie. Ce fut dans ce lieu que le conservateur et son collègue, M. Hébert, passèrent plusieurs années à classer méthodiquement le dépôt qui leur était confié. Le public ne put profiter des trésors qu'il renfermait que vers la fin de 1809. Il était alors composé d'environ vingt-cinq mille volumes. On le déclara propriété de la ville, et non, comme auparavant, propriété de l'Université.

La bibliothèque occupe la partie supérieure d'une ancienne église. Sa forme est celle d'une croix, qui produit un très-bel effet. Elle a environ cent trente-quatre pieds de long sur quatre-vingts de large, et elle est haute à proportion. Trente-sept portraits de ses principaux bienfaiteurs et des hommes illustres de Caen et de la Normandie, sont suspendus, au-dessus des armoires, en voici la liste :

1 Nicolas Postel, professeur en médecine à l'Université de Caen, mort en 1686 dans cette ville où il était né.

2 Samuel Bochart, ministre protestant et savant orientaliste, né à Rouen en 1599, mort à Caen le 16 mai 1667.

3 Jacques Le Maitre de Savigny, né en 1550, mort le 17 mai 1645 ; il fut principal du collège du Bois et rétablit le Palinod de Caen.

4 Le cardinal de Fleury, né en 1653 et mort le 29 janvier 1743, bienfaiteur de la bibliothèque. Il était abbé commandataire de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen. Son portrait avait été donné par lui à l'Université.

5 Bertauld, évêque de Séez, poète français, né à Caen en 1552, mort en 1611 (4).

6 Cardinal de Luynes, évêque de Bayeux, né en 1703, mort en 1788, bienfaiteur de la bibliothèque. Il avait donné son portrait à l'Université.

7 Le père Eudes, fondateur de la congrégation des Eudistes, frère aîné de l'historien Mézeray naquit le 14 novembre 1601, et mourut à Caen le 19 août 1680.

8 Jean-Baptiste Couture, membre de l'Académie française né à Langrune, près Caen, en 1651, mort le 16 août 1728.

9 Pierre Blouet de Camilly, Grand-croix de l'ordre royal, et militaire de Saint-Louis et premier vice-amiral de France, né à Rouen, mourut à Paris le 22 octobre 1753, âgé de quatre-vingt-sept ans.

10 Pierre Cally, commentateur de Boëce et curé de Saint-Martin de Caen, né près d'Argentan en 1655, mourut le 31 décembre 1709.

11 Segrais, poète, membre de l'académie française, né à Caen le 22 août 1624 , mort le 25 mars 1701.

12 Pierre Buquet, curé de Saint-Sauveur de Caen, premier bibliothécaire de l'Université en 1734, mourut le 16 mars 1758. Son portrait fut peint en 1741 par Bazirai.

13 Michel Gonfrey, professeur de droit à l'Université de Caen dont il fut nommé recteur à l'âge de trente ans, né à Saint-Lo vers 1633, mort le 26 février 1696.

14 Jacques Crevel, professeur de droit à l'Université de Caen, dont il fut recteur en 1721, né à Ifs, près Caen, en 1692, mort le 23 décembre 1764. Son portrait est peint par Tournières.

15 Callard de la Ducquerie, professeur de médecine à l'Université de Caen où il est mort en 1718, âgé de quatre-vingt-huit ans.

16- Jacques de Cahaignes, docteur et professeur de médecine à Caen, sa patrie, né en 1548, mort en l612.

17 MALHERBE.

18 Rouelle, célèbre chimiste, né en 1703 à Mathieu, près Caen, mort le 3 août 1770.

19 Girard, ingénieur des ponts et chaussées, né à Caen le 4 novembre 1765, mort àParisle 21 novembre 1835: Il était membre de la Commission d'Égypte, membre de l'Institut. Il dirigea les travaux du canal de l'Ourcq. On a de lui plusieurs ouvrages importants.

20 Le Père Porée, Jésuite, né à Vendes, près Caen, en 1675, mourut le 11 janvier 1741. Il fut auteur d'un grand nombre d'ouvrages, et professa les humanités pendant trente-trois ans. Voltaire fut son élève.

21 Antoine Halley, principal du collège du Bois à Caen, grammairien et poète latin, né à Bazenville en 1583, mort à Caen le 3 juin 1676.

22 Moysant, conservateur en chef de la, bibliothèque de Caen, né le 5 mars 1735 au village d'Andrieu, près Caen, mort d'ans cette ville le 3 août 1813.

23 Delalonde, mort à Caen, sa patrie, en 1765, à l'âge de quatre-vingts ans. On a de lui un plan de Caen et des vues de la même ville.

24 Antoine Cavelier, né à Caen le 15 septembre 1658, mort dans la même ville le 2 mai 1744, bienfaiteur de la bibliothèque.

25 Le Sueur de Colleville, petit-fils de Samuel Bochart, bienfaiteur de la bibliothèque en 1732.

26 Huet, évêque d'Avranches, né à Caen le 8 août 1630, mort à Paris le 26 janvier 1721.

27 Le comté de Moret, fils naturel de Henri IV et de la comtesse de Bourbon-Moret , abbé commandataire de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, né à Fontainebleau en 1607. On l'a représenté en costume de Camaldule.

28 Jean Le Neuf de Montenay, moraliste, né à Caen en 1634, fut trois fois abbé régulier de Sainte-Geneviève. Il mourut le 10 juin 1704 à soixante-quatorze ans.

29 François Blouet de Camilly, archevêque de Tours et abbé de Saint-Pierre-sur-D ives , né à Rouen le 22 mai 1664, mort le 17 octobre 1723.

30 Guillaume Phyrrhon, né à Hambie, diocèse de Coutances, le 21 octobre 1637, mort en 1684. Il fit les commentaires sur Claudien ad usum Delphini.

31 Daniel Le Sens de Mons, secrétaire de l'ancienne Académie de Caen, naquit à Caen le 24 juin 1662.

32 Jacques de Than, recteur à l'époque du rétablissement de la bibliothèque de l'Université de Caen en 1731, mort curé de Cheux en 1764.

33 Tanneguy Lefêvre, commentateur d'auteurs grecs et latins, père de M.me Dacier, né à Caen en 1547, mort le 12 septembre 1622.

34 Varignon, célèbre géomètre, né à Caen en 1654, mort à Paris en 1722, à l'âge de soixante-sept ans.

35 Gilles Macé, mathématicien, né à Caen le 2 février 1586, mort à Paris le 8 mars 1637.

36 Nicolas Vauquelin, seigneur des Yveteaux, poète français, né à Falaise, mort le 9 mars 1649, âgé de quatre-vingt-dix ans.

Après la mort de M. Moysant, arrivée le 3 août 1813, M. Hébert qui lui succéda, termina la rédaction d'un catalogue commencé sous ses auspices, et dont la publication a été retardée jusqu'à ce jour, faute d'un nombre suffisant de souscripteurs.

La bibliothèque possède cent soixante-quatorze manuscrits ; savoir:

25 orientaux, dont quelques-uns en langue arabe sont annotés par Galland, traducteur des Mille et une Nuits ; un autre, ayant pour titre Kitab adjaïb-al-Makhoukat, « les merveilles des choses créées », avait été donné par la reine Christine de Suède à Samuel Bochart à l'époque de son voyage à Stockolm. - Il a été reconnu par M. Trébutien, récemment nommé bibliothécaire-adjoint.

35 ouvrages de théologie, parmi lesquels un beau missel du diocèse de Lisieux, XV.e siècle, et la Somme d'Astesan, grand in-f.°

6 de jurisprudence.

37 qui traitent de sciences et d'arts, dont le principal, en trois volumes in-f.°, écrit au milieu du XVI.° siècle, a pour titre : Divertissements touchant le faict de la guerre, extraits des livres de Polybe, Frontin, Végèce, Cornazzau, Machiavel et autres bons auteurs.

22 qui traitent des belles-lettres.

43 sur l'histoire , parmi lesquels on remarque les Mémoires sur le Costentin, par Toustain de Billy, in-f.° ; le Moreri des Normands, par Joseph-André Guyat, de Rouen , deux volumes in-f.° ; les Trois siècles palinodiques, par le même ; les Statuts de l'Université de Caen, XV.e siècle, et surtout l'Athenae Normannorum, du P. Martin.

Et 6 livres indiens en langue Tamoul, écrits sur des feuilles de palmier.

Le chiffre des volumes imprimés se monte à près de trente mille ; mais il faut observer que le nombre des in-f° et celui des in-4.° en forment la majeure partie relativement aux in-8.° et aux formats inférieurs, puisqu'on trouve dans la bibliothèque plus de quatre mille in-f° et environ cinq mille in-4.°

Tous ces livres sont répartis ainsi qu'il suit :

49 éditions du XV.e siècle ;
121 Aldes et Elzévirs;
139 ouvrages annotés par Bochart ;
3,642 théologie ;
2,272 jurisprudence ;
5,618 sciences et arts ;
3,391 belles-lettres ;
10,831 histoire.

Le reste est formé de polygraphes, de facéties, de livres curieux , etc.... etc......

On voit que presque toutes les éditions sont modernes. Les événements du XVl.e siècle et ceux de la révolution expliquent l'absence de raretés typographiques dans la bibliothèque de Caen ; la date du volume le plus ancien et le mieux conservé est de 1470 : c'est un Leonardi Aretini de belle adversus Gothos , in -4.° ; 'relié avec un manuscrit. - La bibliothèque possède, en outre, un magnifique exemplaire d'Heures, de Simon Vostre, et un autre de Thielman Kerver, imprimé sur vélin.

A partir de 1809, la bibliothèque de Caen a continuellement été ouverte de dix heures du matin à trois heures du soir. - Depuis quatre mois, elle reste ouverte jusqu'à quatre heures. - Elle a toujours été fermée les dimanches et fêtes, et pendant le mois de septembre, consacré aux soins matériels à donner aux livres.

Durant ces trente années, des améliorations de la plus haute importance ont été apportées à l'établissement par les conseillers et les administrateurs municipaux surtout pendant le cours des trois dernières.

Chaque jour la ville fait de nouveaux efforts pour l'augmentation du dépôt de livres et pour l'embellissement du local dans lequel ils sont conservés : ces efforts, au reste, sont motivés par le nombre considérable de personnes qui fréquentent la bibliothèque.

Nombre des lecteurs qui sont venus à let bibliothèque en 1812, année où l'établissement fut définitivement organisé, comparé à celui des lecteurs qui l'ont fréquentée en 1839.

1812. Janvier.
Février.
Mars.
1,144 1839. Janvier.
Février.
Mars.
1,785
" Avril.
Mai.
Juin.
1,214 " Avril
Mai
Juin
1,804
" Juillet.
Août.
1,817 " Juillet.
Août.
1,130
" Octobre.
Novembre.
Décembre.
1,157 " Octobre.
Novembre.
Décembre.
2,219
" " 5,632 " " 6,938

Quelques personnes ont été en outre autorisées par le maire de la ville à emporter des livres chez elles.


Notes :
(1) Discours d'ouverture de la bibliothèque publique, prononcé par M. Moysant le 2 décembre 1809.
(2) Essais hist. sur la ville de Caen.
(3) M. Delarue, Mémoire sur la valeur et le prix des livres dans la Basse-Normandie depuis le XI.e jusqu'au XV.e siècle. Voir le t. III du Bulletin monumental, p. 181.
(4) Ce portrait pourrait bien n'être que celui de saint François de Salles.


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