JOURNAL
DES LABOUREURS,
Par M. LEQUINIO, membre de la
seconde Législature.
E
TRE utile à cette classe reconnue de tous les tems la plus nécessaire,
et cependant la plus négligée chez tous les peuples, la plus oubliée
jusqu’ici dans les déserts où sans cesse elle sillonne au profit des
cités ; concourir efficacement à la rendre bonne et heureuse, en
répandant l'instruction chez elle ; porter la nourriture morale à ceux
qui, tous les jours de la vie, fournissent à notre subsistance
physique, les dépouiller de leurs préjugés, et détruire leurs erreurs ;
leur montrer en tout point la justice et la vérité :
les mettre également en garde et contre les tentatives audacieuses des
ennemis de la constitution , et contre les séduisantes insinuations de
la perfide hypocrisie, et contre la fallacieuse turbulence des
patriotes exaltés, ou des hommes pervers qui masquent leurs passions
sous des dehors civiques ; conduire enfin, comme par la main, vers le
bonheur et la paix sociale, des citoyens estimables, qui travaillent si
utilement pour la société entière, tel est l'unique but du Journal des
Laboureurs.
Son auteur ne l'avoit entrepris d'abord que pour le département formant
la ci-devant province de Bretagne, et son premier titre a été le
Breton ; fort peu de prospectus avoient sorti des limites de cette
ancienne province ; mais les approbations que ce journal a reçu du
public ; les éloges qu'en font plusieurs écrivains, et les
sollicitations pressantes d'une infinité de personnes, ont déterminé à
le faire connoître plus généralement par l'émission de ce prospectus
dans toute la France.
Sa position dans le corps législatif dont il fait partie, permet à M.
Lequinio, d'être plus utile que jamais aux citoyens pour lesquels il
écrit ; invariablement attaché à la constitution par une inclination
naturelle autant que par son serment, et aux maximes de justice et de
vérité, qui peuvent seules faire le bonheur des peuples et des rois, il
saura dans tous les temps se garder également et de l'infection
aristocratique et de la turbulence et de l'exaltation de quelques
hommes bien moins patriotes, qu'ils ne disent l'être, et pour
lesquels la patrie n'est plus rien sitôt que leur intérêt se trouve
compromis, ou leur amour propre froissé.
M. Lequinio s'attachera sur-tout à se mettre toujours la portée de ses
lecteurs ; tout le monde connoît la simplicité, la précision et la
clarté de son stile ; sa maniere d'écrire les objets qu'il traite,
n'est qu'à lui seul, et il ne la doit qu'à sa longue habitation parmi
les laboureurs les moins éclairés de la France, et à l'étude
approfondie de leurs moeurs ; mais on ne peut pas se refuser ici à
l'observation essentielle que ses efforts seront infructueux, si,
parmi les gens éclairés, les vrais amis de la chose publique ne se
déterminent aux premiers sacrifices, et ne se réunissent à lui pour
triompher de l'indifférence, de la nonchalance, de l'insouciance
absolue des habitans des campagnes, et même de l'économie mal entendue
qui les porteroit à refuser à leur propre instruction la dépense
très-légère de cinq à six sols par an, susffiante, s'ils
s'assernbloient pour la lecture du journal, et que la souscription se
fit en commun. Il faut même plus encore ; il faut que les bons citoyens
luttent contre les exhortations mensongères et les efforts soutenus des
ennemis de la constitution, dont tout le but est de perpétuer
l'ignorance, sur laquelle s'établit leur empire, et sur laquelle
seule reposent toutes leurs jouissances anti-sociales.
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Ce journal, qui paroit une fois la semaine, contient seize pages
in-8°., sans compter les supplémens. On s'abonne à Paris chez DEBRAY
, libraire au Palais-Royal, n°.235, et QUENETTE
, commissionnaire en
librairie, rue de la Harpe, n°. 172. Hors Paris, dans tous les bureaux
de postes, et chez les principaux libraires de France. Le prix est 12
liv. par an, ou 7 liv. pour six mois, franc de port dans tout le
royaume. Il faut affranchir les lettres et l'argent ; les termes de
l'abonnement pourront conmencer au premier de chaque mois, pour six
mois ou pour l'année.
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De l'Imprimerie de FIÉVÉE, rue Serpente, n°. 17.